Drones aux frontières algériennes 29/09/2012
Face à la montée en puissance de la Chine, le retour en force de la Russie et la concurrence américaine, la France tient plus que jamais à faire de l'Afrique sa chasse gardée.
C'est ce que croient des experts en géopolitique pour expliquer la volonté française d'aller de l'avant dans la perspective d'une intervention militaire au Nord du Mali. Par cette intervention, selon le professeur Nemas Mesbah, enseignant à l'ITFC, la France veut emboîter le pas aux USA en installant une base militaire dans le Sahel avant qu'elle ne soit précédée par les Américains. Les richesses naturelles africaines, particulièrement en ces temps de «crise financière qui secoue nombre de pays dans le monde», ne peuvent être que très convoitées et justifient bien des interventions, à en croire ces experts.
La France, qui n'a pas annoncé son intention de déployer des troupes au sol de ce pays voisin, démentant l'information selon laquelle «100 éléments des forces spéciales françaises ont été déployés dans le nord du Mali», selon le quotidien Le Figaro, utiliserait, dans une éventuelle intervention militaire étrangère, des avions de chasse à partir de ses bases aériennes en Mauritanie et en Libye, tandis que les soldats de la Cédéao affronteront, eux, les terroristes sur le terrain.
Ce qui engagerait le recours à des drones, dont la présence aux frontières algériennes a été signalée depuis la guerre engagée contre le régime de Mouammar Kadhafi. Ce qui a été à l'origine de l'alerte parmi les armées de pays voisins, dont l'Algérie et le Niger. Les frappes aériennes peuvent, en effet, être efficaces contre les postes des organisations terroristes (Aqmi et Mujao), leurs stocks d'armes, réservoirs de carburant et autres lieux stratégiques pouvant affaiblir ces nébuleuses, mais pourraient, comme cela a eu lieu sous d'autres cieux, provoquer des pertes humaines innocentes quand il s'agit de «bavures».
Manifestation contre l'intervention de forces étrangères à Bamako
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier à Bamako, à l'appel de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam), pour s'opposer à une intervention militaire de forces étrangères au Mali pour reconquérir le nord du pays, ont rapporté des agences de presse.
Les manifestants –300 à 400 personnes selon la police, 800 selon les organisateurs– ont marché jusqu'aux abords du ministère de la Défense, «pour soutenir l'armée malienne» souveraine, a déclaré le président de la Copam, Younouss Hameye Dicko.
Au son d'une musique militaire, les manifestants arboraient trois grandes banderoles sur lesquelles on pouvait lire «La Copam soutient l'armée pour la libération du Nord» ou «L'arrivée de la Cédéao déclenchera la guerre civile au Mali». La Copam rejette l'accord entre la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et le Mali, annoncé le 23 septembre. Derrière un grand drapeau malien, les marcheurs scandaient : «A bas la Cédéao, à bas Blaise Compaoré (président burkinabè et médiateur),
à bas Yayi Boni (président du Bénin et de l'Union africaine), à bas Alassane Ouattara (président de la Côte d'Ivoire et de la Cédéao).» Ils accusaient le président malien de la transition, Dioncounda Traoré, d'avoir «bradé la dignité malienne» en ayant demandé à l'ONU son feu vert pour le déploiement au Mali d'une «force militaire internationale».
Les manifestants exigeaient également que la Cédéao «libère les armes» de l'armée malienne bloquées dans différents ports ouest-africains depuis le coup d'Etat de mars qui avait renversé le régime du président Amadou Toumani Touré.
http://www.letempsdz.com//content/view/79280/182/
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