Le MAK rend hommage à Muhend U Yehya
Les autonomistes kabyles lui ont rendu un vibrant hommage en rappelant qu’« au-delà du fait que Muhya était kabyle, ce qui est incontestable, Muhya était d’abord et avant tout un militant d’une Algérie plurielle réconciliée avec son amazighité [...] un défenseur de toutes les causes justes et sa dimension dépasse le cadre kabyle, algérien ou nord-africain : sa dimension est universelle ».
08/12/2012 - 15:00 mis a jour le 08/12/2012 - 13:45 par
Par la voix de son président, le MAK considère que le célèbre dramaturge kabyle Muhya est « le père fondateur du théâtre amazigh ». Les autonomistes kabyles lui ont rendu un vibrant hommage en rappelant qu’« au-delà du fait que Muhya était kabyle, ce qui est incontestable, Muhya était d’abord et avant tout un militant d’une Algérie plurielle réconciliée avec son amazighité [...] un défenseur de toutes les causes justes et sa dimension dépasse le cadre kabyle, algérien ou nord-africain : sa dimension est universelle ».
En arrivant au village d’Ait Eurbah où repose Mohya, la délégation du MAK a tenu à se démarquer de la cérémonie officielle organisée par la direction de la culture de Tizi-Ouzou, et le chef de Daira, « venus représenter ici l’administration coloniale d’Alger » précise le président du MAK. Ce n’est que vers 11h 30 que la délégation du MAK, accompagnée de jeunes du village, est montée au cimetière pour se recueillir sur la tombe de Muhya, devenu une véritable icône de la culture kabyle.
La tombe de Muhya a été parée du drapeau amazigh, symbole de la culture ancestrale que le célèbre dramaturge a enrichi de nombreuses œuvres. Après une minute de silence à la mémoire de l’intellectuel engagé, le président du MAK, outré par le culot du régime raciste d’Alger, a dénoncé la « souillure dont a été victime Muhya par les officiels de ce régime raciste en lui imposant leur présence sur sa propre tombe, après avoir vainement tenté de le museler »
Pour le président du MAK, « les hommages posthumes du régime visent à récupérer et à détourner la mémoire de Muhya ». Selon Bouaziz Ait-Chebib, « ces cérémonies officielles ont un objectif : permettre aux Kabyles de service de se faire une virginité sur le dos d’un géant de notre culture ». En effet, « Voir les vautours du régime qui l’ont privé de parole en train de récupérer sa mémoire et détourner son combat est la meilleure manière de l’assassiner » a-t-il dit. Rajoutant sur cet aspect , jugé blasphématoire, « lemmer ad d-yekker Muhya, ad ten-id iwali, ad yughal ». Il conclut en rappelant que « de toutes les descriptions faites sur le totalitarisme et le despotisme du régime algérien, celle de Muhya est la plus adéquate, la plus percutante. Muhya avait en effet dit : en 1962, l’Algérie a remplacé le France ! ». « C’est on ne peut plus clair » a-t-il-dit.
Le président du MAK a ensuite lancé un appel en direction des associations et des comités de village afin de « protéger la mémoire collective du peuple kabyle de tout détournement » et « soustraire les hommes et les femmes, qui font notre fierté, des griffes du régime et de ses relais locaux » Revenant sur le parcours de Muhen U Yehya, le président du MAK a mis en valeur « les différentes facettes d’une magnifique œuvre engagée, allant de la poésie, dont les textes ont été chantés par les ténors de la chanson kabyle : Ferhat, Idir, Ideflawen, Djudjura, Debza, à l’adaptation en kabyle des œuvres universelles dont la célèbre Jarre de Luigi Pirandello ». Ce qui démontre, selon l’orateur à quel point « notre langue est vivante et peut, comme toutes les langues dites développées, véhiculer l’art et la culture universelle ».
Bouaziz Ait-Chebib considère que les fabuleux textes des pièces de théâtres de Muhya « font de lui le père fondateur du théâtre amazigh », avant de rajouter que « au-delà du fait que Muhya était kabyle, ce qui est incontestable, Muhya était d’abord et avant tout un militant d’une Algérie plurielle réconciliée avec son amazighité : une histoire plurimillénaire ». « Muhya était un défenseur de toutes les causes justes et sa dimension dépasse le cadre kabyle, algérien ou nord-africain : sa dimension est universelle » précise encore le président du MAK.
Bouaziz Ait-Chebib a regretté l’absence des drapeaux amazighs en Kabylie. Il a souligné que « Tous les amazighs aujourd’hui, brandissent haut et fort ce drapeau, alors qu’en Kabylie, en dehors du MAK, les formations kabyles boudent, quand ils ne l’interdisent pas, ce drapeau qui incarne à lui seul le combat de Muhya ». Revenant sur la commémoration en elle-même, le président du MAK fera remarquer que « les textes forts de Muhay, ceux qui ont fait la gloire de la chanson kabyles engagée dans les années 80, sont absents de cette commémoration », en précisant que « c’est là une grave amputation de son œuvre, très certainement due au fait que les suppôts du régime raciste d’Alger rodent autour de tous nos repères pour les vider de leur substance ». Après avoir récité un de ses poèmes « ayen vghigh » et raconté quelques anecdotes concernant ce personnage hors du commun, le président du MAK a conclu en disant que « le meilleur hommage que l’on puisse rendre à Muhya, c’est de défendre sa mémoire et continuer son combat dans la fraternité, sans jamais perdre de vue la terre qui l’a vu naitre : la Kabylie ».
Hsen Cherifi, un des compagnons de Muhend U harun dans l’affaire des poseurs de bombes, a ensuite demandé la parole, pour dire : « j’étais présent à la cérémonie officielle, j’ai demandé la parole, ils ont refusé de me la donner en chuchotant : ne lui donnez pas la parole, il pourrait dire quelques vérités. Sur la tombe du chantre du combat pour la liberté d’expression, j’ai été censuré. C’est scandaleux. »
A la fin du recueillement, plusieurs jeunes, touchés par le langage de vérité développé ,sont allés saluer la délégation du MAK en leur demandant comment adhérer au mouvement. Un des jeunes du village d’Ait Eurbah est allé demander un drapeau amazigh au président du MAK pour « orner la fresque de Muhya ». Le drapeau lui a été remis avec grand plaisir.
Enfin, en redescendant du cimetière, quelques membres du comité de village d’Ait Eurbah ont intercepté la délégation du MAK pour les remercier d’avoir boycotté et surtout d’avoir dénoncé haut et fort la cérémonie officielle à laquelle ils avaient également refusé de se rendre. Ils ont condamné cette cérémonie de façade et l’ont dénoncée comme une tentative « d’usurpation de la mémoire de Muhya par le pouvoir ». Ils ont dénoncé le fait que « le Comité de village ait été évincé par le pouvoir et ses relais locaux pour détourner et cacher l’idéal qui transparaît dans l’œuvre de Muhya ». Ils ont refusé d’y participer en leur assénant : « Faites tout ce que vous voulez : Muhya ne vous appartient pas, il appartient à son peuple ».
En arrivant au village d’Ait Eurbah où repose Mohya, la délégation du MAK a tenu à se démarquer de la cérémonie officielle organisée par la direction de la culture de Tizi-Ouzou, et le chef de Daira, « venus représenter ici l’administration coloniale d’Alger » précise le président du MAK. Ce n’est que vers 11h 30 que la délégation du MAK, accompagnée de jeunes du village, est montée au cimetière pour se recueillir sur la tombe de Muhya, devenu une véritable icône de la culture kabyle.
La tombe de Muhya a été parée du drapeau amazigh, symbole de la culture ancestrale que le célèbre dramaturge a enrichi de nombreuses œuvres. Après une minute de silence à la mémoire de l’intellectuel engagé, le président du MAK, outré par le culot du régime raciste d’Alger, a dénoncé la « souillure dont a été victime Muhya par les officiels de ce régime raciste en lui imposant leur présence sur sa propre tombe, après avoir vainement tenté de le museler »
Pour le président du MAK, « les hommages posthumes du régime visent à récupérer et à détourner la mémoire de Muhya ». Selon Bouaziz Ait-Chebib, « ces cérémonies officielles ont un objectif : permettre aux Kabyles de service de se faire une virginité sur le dos d’un géant de notre culture ». En effet, « Voir les vautours du régime qui l’ont privé de parole en train de récupérer sa mémoire et détourner son combat est la meilleure manière de l’assassiner » a-t-il dit. Rajoutant sur cet aspect , jugé blasphématoire, « lemmer ad d-yekker Muhya, ad ten-id iwali, ad yughal ». Il conclut en rappelant que « de toutes les descriptions faites sur le totalitarisme et le despotisme du régime algérien, celle de Muhya est la plus adéquate, la plus percutante. Muhya avait en effet dit : en 1962, l’Algérie a remplacé le France ! ». « C’est on ne peut plus clair » a-t-il-dit.
Le président du MAK a ensuite lancé un appel en direction des associations et des comités de village afin de « protéger la mémoire collective du peuple kabyle de tout détournement » et « soustraire les hommes et les femmes, qui font notre fierté, des griffes du régime et de ses relais locaux » Revenant sur le parcours de Muhen U Yehya, le président du MAK a mis en valeur « les différentes facettes d’une magnifique œuvre engagée, allant de la poésie, dont les textes ont été chantés par les ténors de la chanson kabyle : Ferhat, Idir, Ideflawen, Djudjura, Debza, à l’adaptation en kabyle des œuvres universelles dont la célèbre Jarre de Luigi Pirandello ». Ce qui démontre, selon l’orateur à quel point « notre langue est vivante et peut, comme toutes les langues dites développées, véhiculer l’art et la culture universelle ».
Bouaziz Ait-Chebib considère que les fabuleux textes des pièces de théâtres de Muhya « font de lui le père fondateur du théâtre amazigh », avant de rajouter que « au-delà du fait que Muhya était kabyle, ce qui est incontestable, Muhya était d’abord et avant tout un militant d’une Algérie plurielle réconciliée avec son amazighité : une histoire plurimillénaire ». « Muhya était un défenseur de toutes les causes justes et sa dimension dépasse le cadre kabyle, algérien ou nord-africain : sa dimension est universelle » précise encore le président du MAK.
Bouaziz Ait-Chebib a regretté l’absence des drapeaux amazighs en Kabylie. Il a souligné que « Tous les amazighs aujourd’hui, brandissent haut et fort ce drapeau, alors qu’en Kabylie, en dehors du MAK, les formations kabyles boudent, quand ils ne l’interdisent pas, ce drapeau qui incarne à lui seul le combat de Muhya ». Revenant sur la commémoration en elle-même, le président du MAK fera remarquer que « les textes forts de Muhay, ceux qui ont fait la gloire de la chanson kabyles engagée dans les années 80, sont absents de cette commémoration », en précisant que « c’est là une grave amputation de son œuvre, très certainement due au fait que les suppôts du régime raciste d’Alger rodent autour de tous nos repères pour les vider de leur substance ». Après avoir récité un de ses poèmes « ayen vghigh » et raconté quelques anecdotes concernant ce personnage hors du commun, le président du MAK a conclu en disant que « le meilleur hommage que l’on puisse rendre à Muhya, c’est de défendre sa mémoire et continuer son combat dans la fraternité, sans jamais perdre de vue la terre qui l’a vu naitre : la Kabylie ».
Hsen Cherifi, un des compagnons de Muhend U harun dans l’affaire des poseurs de bombes, a ensuite demandé la parole, pour dire : « j’étais présent à la cérémonie officielle, j’ai demandé la parole, ils ont refusé de me la donner en chuchotant : ne lui donnez pas la parole, il pourrait dire quelques vérités. Sur la tombe du chantre du combat pour la liberté d’expression, j’ai été censuré. C’est scandaleux. »
A la fin du recueillement, plusieurs jeunes, touchés par le langage de vérité développé ,sont allés saluer la délégation du MAK en leur demandant comment adhérer au mouvement. Un des jeunes du village d’Ait Eurbah est allé demander un drapeau amazigh au président du MAK pour « orner la fresque de Muhya ». Le drapeau lui a été remis avec grand plaisir.
Enfin, en redescendant du cimetière, quelques membres du comité de village d’Ait Eurbah ont intercepté la délégation du MAK pour les remercier d’avoir boycotté et surtout d’avoir dénoncé haut et fort la cérémonie officielle à laquelle ils avaient également refusé de se rendre. Ils ont condamné cette cérémonie de façade et l’ont dénoncée comme une tentative « d’usurpation de la mémoire de Muhya par le pouvoir ». Ils ont dénoncé le fait que « le Comité de village ait été évincé par le pouvoir et ses relais locaux pour détourner et cacher l’idéal qui transparaît dans l’œuvre de Muhya ». Ils ont refusé d’y participer en leur assénant : « Faites tout ce que vous voulez : Muhya ne vous appartient pas, il appartient à son peuple ».
Siwel/TAmurt