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mercredi 23 mai 2012

Ferhat Mhenni s’explique sur son voyage controversé : « Pourquoi je suis en Israël » | DNA - Dernières nouvelles d'Algérie

Ferhat Mhenni s’explique sur son voyage controversé : « Pourquoi je suis en Israël » | DNA - Dernières nouvelles d'Algérie

Ferhat Mhenni s’explique sur son voyage controversé : « Pourquoi je suis en Israël »
Mardi, 22 Mai 2012, 11:54 | Farid Alilat  
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Un voyage qui passe mal. Une délégation du gouvernement provisoire kabyle (GPK), conduite par son président, Ferhat Mhenni, effectue depuis dimanche 20 mai une visite de quatre jours en Israël, Etat non reconnu par l’Algérie. Ce voyage à l’initiative de ce gouvernement fondé en juin 2010 et qui prononce désormais l’indépendance de la Kabylie et sa séparation de l'Etat algérien suscite polémiques et critiques. Entretien téléphonique.


DNA : Pourquoi ce voyage en Israël ?
Ferhat Mhenni : C’est un voyage décidé depuis très longtemps et auquel rêve toute la Kabylie. Le gouvernement provisoire Kabyle, dès son installation en juin 2010, a pris la décision de prendre des contacts avec des amis pour organiser ce voyage. Celui-ci répond à un besoin de communication de la cause kabyle en général et pour celui de la solidarité ave les peuples qui luttent pour leurs existences et leurs libertés. Sur le plan personnel, je voulais rêver et voir en vrai ce que pouvait être la Kabylie dans 10 ans maitrisant son destin.
Qui aviez-vous rencontré sur place ?
Il y a des rencontres officielles et des rencontres informelles sur lesquelles je ne communiquerai pas beaucoup. Ce qui est du domaine public est la rencontre lundi 22 mai avec le vice-président de la Knesset, le parlement d’Israël, M. Danny Danon, député du Likoud.
Qu’aviez-vous dit à vos interlocuteurs israéliens ?
J’ai expliqué que le peuple kabyle n’est l’ennemi d’aucun peuple et chérit la liberté par-dessus tout. La Kabylie est une chance pour le bassin méditerranéen et pour le monde libre.
Aviez- vous demandé des soutiens ?
Nous ne sommes pas là. La première étape est de se connaitre et de faire connaitre la Kabylie dans cette partie du monde où elle est inconnue ou méconnue, lui donner une existence internationale, du moins sur les tablettes des dirigeants du monde.
Quelles ont été les réactions de vos interlocuteurs ?
Ils ne connaissent pas la Kabylie et ce n’est là qu’une simple prise de position qui en appelle d’autres à l’avenir. Mais, je peux dire que nous avons rencontré beaucoup de sympathie et de compréhension.
Aviez-vous évoqué les relations entre Israël et l’Algérie officielle qui ne reconnait pas l’existence d’Israël ?
Ceci n’est pas notre problème. Si l’Algérie doit défendre sa cause avec Israël, elle n’a qu’à prendre langue avec les dirigeants de ce pays. Nous sommes les ambassadeurs du peuple kabyle et non de l’Algérie.
Vos interlocuteurs israéliens ont-ils évoqué la question avec vous ?
Non, pas particulièrement. Il y a le respect de l’interlocuteur qui était kabyle et non algérien.
Vous vous considérez donc comme Kabyle et non Algérien ?
L’Algérie a un gouvernement et nous ne sommes pas le gouvernement de l’Algérie. Nous défendons la cause de la Kabylie et non celle de l’Algérie.
Donc vous vous définissez comme Kabyle plutôt que comme Algérien…
Nous défendons la cause de la Kabylie, je le répète encore une fois.
Votre voyage en Israël suscite des polémiques et des critiques, vous en êtes conscients ?
Ce sont des non-kabyles qui nous condamnent, des étrangers à la cause kabyle qui nous condamnent. Tous ceux qui nous condamnent aujourd’hui n’ont jamais condamné les massacres de jeunes en Kabylie durant le printemps noir en 2001. Ils n’ont jamais condamné non plus la poignée de main en juillet 1999 entre le président Bouteflika et le Premier ministre d’Israël Ehoud Barak. Que Bouteflika serre la main de Barak et s’entretienne avec lui pendant quelques minutes, tout le monde se tait. Que Ferhat serre la main du vice-président de la Knesset et c’est le tollé. Le courage de condamner n’est animé que par le racisme de ses acteurs. Ceux qui ont nous condamnent ont-ils au moins la décence de reconnaitre le peuple kabyle ?
Comprenez vous que votre voyage puisse choquer alors que l’Etat d’Israël refuse de reconnaitre le droit aux Palestiniens de disposer d’un état libre ?
Je suis en Israël pour défendre la cause kabyle. Ceux qui sont choqués par notre présence sont-ils choqués par le sort réservé par l’Etat algérien au peuple kabyle ? Je me suis promené à Jérusalem et j’ai vu des arabes heureux de vivre dedans…
Vous ne répondez-pas à ma question…
Ceux qui sont choqués me choquent par leur indifférence au déni d’existence du peuple kabyle.
Vous êtes interdit de séjour en Algérie. Pour quels motifs ?
Je suis sous le coup d’un mandat d’arrêt en Algérie et je ne connais pas les motifs. Dernièrement, mon fils a été se faire établir une attestation de perte d’un document à Azzazga. Le préposé au commissariat a refusé de la signer au motif que son père est recherché en Algérie.
Votre gouvernement ne revendique plus l’autonomie de la Kabylie plutôt un autre statut…
Notre gouvernement revendique le droit à l’autodétermination du peuple kabyle. Nous sommes passés du stade de la revendication de l’autonomie à celui de l’autodermination.
C'est-à-dire que vous revendiquez l’indépendance de la Kabylie et sa séparation de l’Etat algérien…
Oui. Cela pourrait aller jusqu’à l’indépendance.




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