Théâtre régional de Tizi Wezzu
Des affairistes se partagent des milliards
Syfax N’Ath Wezguen pour Tamurt.info
Cet établissement se transforme inexorablement en un lieu de rencontres des affairistes qui n’ont malheureusement aucun souci pour perpétuer le combat et le travail des grands artistes qui ont fait de l’art et des planches kabyles une fierté incontournable, même au-delà des frontières.
02/02/2013 - 11:09 mis a jour le 02/02/2013 - 12:01 par
Baptisé en grande pompe, au nom de l’illustre romancier et dramaturge Kateb Yacine, le théâtre régional de Tizi Wezzu est en passe de devenir tout sauf un espace pour servir le quatrième art. Lamentable.
Cet établissement se transforme inexorablement en un lieu de rencontres des affairistes qui n’ont malheureusement aucun souci pour perpétuer le combat et le travail des grands artistes qui ont fait de l’art et des planches kabyles une fierté incontournable, même au-delà des frontières. Et si Mohya revenait de sa tombe, il aura constaté que son noble combat pour un théâtre libre et digne de ce nom a été malheureusement vain.
Le Théâtre kabyle se voit dangereusement délogé de ses structures. L’exemple le plus édifiant à plus d’un titre, est la troupe oranaise qui avait récemment représenté le Théâtre Régional de Tizi Wezzu au festival national du théâtre professionnel.
Cela explique amplement et avec beaucoup de clarté que Tizi Wezzu est devenue, héla, une « mangeoire culturelle » pour des personnes sans vergogne qui sont au théâtre ce que la garantita est à la gastronomie.
Sinon, comment peut-on expliquer que les membres du conseil artistique du théâtre régional de Tizi Wezzu se partagent le gâteau lorsqu’il s’agit de subventionner des œuvres théâtrales ? Des personnes étrangères à la Kabylie ont toutes les souplesses possibles pour dénicher des enveloppes conséquentes afin de réaliser des pièces qui sont souvent présentés dans une salle clairsemée. Le public boude continuellement ces activités « archaïques ». Des dramaturges fantoches empochent des milliards, alors que des artistes honnêtes sombrent dans la misère totale et l’anonymat.
Des personnes d’autres régions d’Algérie comme Oran s’accaparent la part du lion du budget pour réaliser des navets avec la complicité d’une incompétence caractérisée. Un dessinateur installé sans aucun critère à la tête de l’établissement a été limogé quelques mois plus tard pour des raisons que nous dévoileront prochainement. Nous y reviendrons avec plus de détails (limogeage du directeur, attribution des enveloppes financières pour la réalisation des pièces, des détails intéressants sur le parcours des membres du conseil artistique du théâtre régional de Tizi Wezzu).
Syfax N’Ath Wezguen