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vendredi 19 septembre 2014

Dépêches de SIWEL - Agence kabyle d'information : Elle retrouve son père kabyle à 49 ans

18/09/2014 - 12:20 par SIWEL - Agence kabyle d'information
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PARIS (SIWEL) — Les caméras de « Zone Interdite » de la chaîne française privée M6 l’ont suivie dans sa quête, pour une émission consacrée aux secrets de famille, diffusée le 31 août dernier. Nora, 49 ans, de Brive-la-Gaillarde (19), s’est lancée à la recherche de son père biologique.
Elle retrouve son père kabyle à 49 ans
« Je ne parviens pas à l’appeler « papa » . Je l’appelle « mon petit père » », raconte Nora, 49 ans. Cette ancienne habitante de Saint-Fargeau-Ponthierry, dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France, est encore émue par les tournures qu’ont pris les événements. 

La jeune femme apprend, en effet, à l’âge de 20 ans, que l’homme qui l’a élevée n’est pas son véritable père. Sa mère prétend alors que son père biologique, d’origine algérienne, est parti avant sa naissance. « Elle ne voulait pas que je l’apprenne par quelqu’un d’autre, relate Nora. J’ai d’abord été surprise. Après cette révélation, j’ai eu des flashs. Des moments de vie que j’avais eue avec mon père adoptif et qui s’expliquaient désormais. Comme ce jour où nous nous étions chamaillés, j’ai claqué la porte et j’ai crié : « ce n’est pas possible, ce n’est pas mon père ». Ma grand-mère maternelle s’était mise à pleurer. Sur le coup, je n’avais pas compris. »

« Le choc »
Nora ne cherche pourtant pas en savoir plus sur son père biologique. « J’avais été élevée dans l’amour et la sérénité. J’ai eu une enfance très heureuse et sereine. Mon père adoptif m’a toujours protégée. Cela me suffisait. » 

Mais, en avril 2013, Nora reçoit des photos d’époque que son parrain a retrouvées en faisant le tri dans les albums. Parmi les clichés, une image sur laquelle son vrai père la tient dans ses bras. Nora doit avoir un an. Elle comprend alors qu’on lui a menti et que son père biologique n’a pas abandonné sa mère alors que celle-ci était enceinte. « Ca a été le choc. Pour moi, il ne m’avait jamais connue. Alors, qu’en réalité, il avait assumé son rôle de père. Ce n’est plus la même histoire. » Bouleversée, Nora cherche à assembler les pièces du puzzle. Sa marraine lui apprend alors que c’est le grand-frère de son père qui, en chef de famille, a décidé de son retour en Kabylie. La jeune femme décide de contacter M6, suite à un appel à témoins pour une émission consacrée aux secrets de famille

Retrouvailles virtuelles
Les recherches de Nora débutent alors à Saint-Fargeau-Ponthierry, commune où résidaient ses parents, au moment de sa naissance. Son père travaillait à l’usine. Lionel Walker, l’ancien maire (PS), se met en quatre pour l’aider dans sa quête de son vrai père. « Nous avons passé toute la journée ensemble, à la recherche de personnes qui auraient connu ou travaillé avec mon père. Lionel Walker a organisé une rencontre avec le président de l’association des algériens en France, de la région de Chailly-en-Bière qui l’a bien reconnu sur la photo. Cela m’a confortée dans la poursuite de mes recherches. » 

Des recherches qui continuent via les médias algériens. Et c’est une annonce à la radio qui va bouleverser sa vie. En février 2014, Nora reçoit un appel d’un cousin de son père. « J’étais à la fois excitée et apeurée. Je ne savais pas si j’allais déranger mon père biologique dans sa nouvelle vie. Mais, quand je l’ai vu pour la première fois, sur Skype, j’ai été rassurée. Il était tellement heureux qu’il avait rassemblé toute la famille ! ». Des retrouvailles familiales virtuelles émouvantes face à trente personnes, agglutinées devant la webcam, curieuses de voir enfin La Nora dont ils avaient entendu parler pendant des années. « Ce qui est touchant, c’est que tout le monde connaissait mon existence. Dès qu’il rencontrait une femme, Belkacem parlait de moi. Il a toujours gardé une photo de moi chez lui. »

« Je n’en veux à personne »
Le temps d’obtenir son visa et Belkacem entreprend un voyage en France. « Quelle joie de pouvoir le toucher. J’avais peur de ne pas le reconnaître. Mais, dès qu’on s’est vus à l’aéroport, on est tombés dans les bras l’un de l’autre. C’était un véritable soulagement d’être parvenue à mon but. J’ai pu réparer une injustice. Depuis, il est retourné en Kabylie. Nous nous appelons deux fois par semaine. L’été prochain, c’est moi qui irai le voir. » Et de conclure : « Je n’en veux à personne. Les années 60 étaient une autre époque. Aujourd’hui, je suis consciente d’avoir eu de la chance ». 

wbw/vanessa relouzat/larepublique77.fr

SIWEL 181220 SEP 17