Le président du MAK à Smaoun (Béjaia)
« Notre mouvement n’est pas clandestin ! »
De Béjaia, Saïd Tissegouine
Pour sa part, Bouaziz Aït-Chebib a commencé son discours par lever toute équivoque sur le MAK : « Notre mouvement n’est pas clandestin ! Et nous n’avons peur de personne ! Nous n’arrêterons le combat que lorsque le peuple kabyle aura sa victoire ! ». Ensuite, le président du MAK revient longuement sur les raisons de la création du MAK. Dans ce même passage, Bouaziz Aït-Chebib fournit les preuves du droit légitime du peuple kabyle à demander à jouir de son autodétermination.
31/03/2013 - 11:49 mis a jour le 31/03/2013 - 11:49 par
Tandis que le grand rendez-vous du 20 avril approche inexorablement, le président du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), M. Bouaziz Aït-Chebib, multiplie ses sorties sur le terrain pour convaincre le peuple kabyle que seule l’autodétermination constitue son Salut. C’est pour rappeler cette « ultime vérité » que le président du MAK s’est rendu, hier, à Sémaoun (Béjaia) juste après avoir honoré son rendez-vous d’Ath-Mansour (Bouira).
Au village d’Ath-Smaoun où le deuxième rendez-vous a été pris, la conférence commença par l’observation d’une minute de silence à la mémoire du chanteur, feu Mouloud Habib, et des martyrs de la démocratie et l’écoute de l’hymne national kabyle. C’est Farid Djennadi, secrétaire général du MAK, qui, devant une assistance fort nombreuse et attentionnée, a ouvert le bal en déclarant d’emblée avec véhémence que « Nous n’arrêterons la lutte que lorsque l’iniquité cessera de cibler le peuple kabyle ! ». Voulant rappeler également la spécificité de la Kabylie a déclaré sans ambages que « l’Algérie indépendante nous appris qu’il n’y a que la Kabylie qui se bat pour faire respecter la justice ». Etalant ensuite « une succession de preuves » des Kabyles comme étant un peuple à part entière et qu’il faut absolument le confirmer, l’orateur s’adresse à l’assistance en ces termes : « Il faut toujours garder à l’esprit que cette option d’autodétermination d’elle-même à vous ». Et pour stipuler que l’autonomie de la Kabylie ne relève ni de l’utopie ni n’obéit à quelque caprice de certains individus en mal d’équilibre psychologique, Farid Djennadi martèle : « Il est vrai que nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout de notre revendication ». L’assistance, plus que jamais « hypnotisée » par les mots du secrétaire général du MAK eut doit ensuite alors à un cours sur l’histoire du peuple kabyle et ses ordres sociologique, politique, administratif, culturel et linguistique lesquels constituent des preuves indiscutables qu’il est un peuple à part entière. Farid Djennadi conclut ensuite que tergiverser sur la question d’autodétermination du peuple kabyle ne peut profiter qu’à ses ennemis.
Pour sa part, Bouaziz Aït-Chebib a commencé son discours par lever toute équivoque sur le MAK : « Notre mouvement n’est pas clandestin ! Et nous n’avons peur de personne ! Nous n’arrêterons le combat que lorsque le peuple kabyle aura sa victoire ! ». Ensuite, le président du MAK revient longuement sur les raisons de la création du MAK. Dans ce même passage, Bouaziz Aït-Chebib fournit les preuves du droit légitime du peuple kabyle à demander à jouir de son autodétermination. « Nous connaissons parfaitement l’histoire ; personne ne peut nous en donner de leçon », a-t-il crié avant de souligner que « n’était-ce la Kabylie, la France serait toujours présente en Algérie ». « A partir de l’année I958, il n’ y a qu’en Kabylie où les armes ne se sont pas tues, et ce, jusqu’à l’indépendance », a martelé encore Bouaziz Aït-Chebib pour signifier le rôle prépondérant joué par la Kabylie durant la guerre de libération nationale. Emboîtant le pas à Farid Djennadi sur la particularité es kabyles des autres Algériens, l’orateur dit d’une voix calme : « Les autres Algériens nous voient comme un peuple. Il n’y a que certains Kabyles qui font semblant de croire le contraire ». A ce moment, le président du MAK a cité certains personnages kabyles qu’il a qualifiés de « traîtres ».
Tout en démontrant « la traîtrise » de ces personnages, l’orateur expliquera à l’assistance que « nous ne sommes des racistes, mais nous sommes seulement fiers de notre kabylité ». A partir de là, le président du MAK s’attelè à démontrer qu’un peuple sans Etat n’a pas d’existence officielle et, par conséquent, sa langue et sa culture sont vouées à la disparition. Abordant ensuite la question portant sur la suggestion de certains renégats ayant consisté à proposition de déchoir le président du Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK) de sa nationalité algérienne, Bouaziz Aït-Chebib exprima fort son indignation.
De son côté, l’assistance se sentit profondément choquée par cette nouvelle. En effet, beaucoup de personnes présentes dans la grande salle exprimèrent leur vive indignation par une multitude de signes. Pour sa part, le président du MAK a fait « le procès » de ces renégats ayant commis le sacrilège de faire cette proposition indécente et insultante envers l’Algérie entière et, surtout, la Kabylie. Après avoir magistralement « puni » les renégats, Bouaziz Aït-Chebib porta un nouveau costume : celui d’un pédagogue. Dans cette nouvelle fonction, le président du MAK aborda plusieurs volets relatifs à la Kabylie actuelle et future. En effet, il mit en avant deux segments : le premier est celui qui constitue la cause de sa destruction et son auteur. Le second a porté sur les grands dividendes que tirera la Kabylie une fois son autonomie acquise.
Il va sans dire que le discours de Bouaziz Aït-Chebib a été appuyé par des preuves scientifiques. Notons enfin que le président du MAK doit encore animer deux conférences à Béjaia.
Said Tissegouine