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samedi 15 décembre 2012

Lettre de M. Ferhat Mehenni aux militants kabyles : « Un peuple sans Etat n’a pas d’existence officielle »


Lettre de M. Ferhat Mehenni aux militants kabyles : « Un peuple sans Etat n’a pas d’existence officielle »

15/12/2012 - 13:53

PARIS (SIWEL) — Dans une lettre adressée aux militants kabyles, M. Ferhat Mehenni, président du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad), a appelé les Kabyles à redoubler d'engagement pour extraire la région des griffes du pouvoir criminel algérien. M. Mehenni a mis sur pied un réseau de soutien à l'Anavad et a défini les contours des activités de ce réseau.


Lettre de M. Ferhat Mehenni aux militants kabyles : « Un peuple sans Etat n’a pas d’existence officielle »
Nous remercions l’association Taferka d’avoir eu l’amabilité de mettre à notre disposition son local pour la tenue de cette réunion qui consacre la création du Réseau Anavad et de l’Association de Solidarité Kabyle. Mais avant d’entamer nos travaux, je souhaiterais délivrer ce message. 

Dans le monde moderne, un peuple sans Etat n’a pas d’existence officielle. Il est annexé et assimilé à un autre peuple dont l’Etat le domine. Un peuple qui n’a pas son propre Etat est un peuple colonisé. Il ne décide pas de son destin sur lequel d’autres ont le monopole. Force est de reconnaître que le peuple kabyle est malheureusement encore dans ce cas. 

Cela fait plus de dix ans que nous en avons dramatiquement pris conscience, notamment après le bain de sang du Printemps Noir, en 2001. L’évocation de ce douloureux épisode de notre vie me fait obligation morale de m’incliner à la mémoire de ceux qui sont tombés pour l’honneur de la Kabylie. C’était timidement que nous nous sommes avancés pour revendiquer, à l’époque, un statut d’autonomie pour la Kabylie qui devait rester au sein de l’Algérie. Notre tâche était ardue face à une opinion kabyle qui, jusque-là, n’avait pas de proposition politique de ses élites autre que celle de se fondre dans l’Algérie. La classe politique kabyle, dont je fais partie, proposait au mieux de se battre pour une Algérie plurielle et démocratique avec cet espoir naïf de faire aboutir notre revendication linguistique, elle-même biaisée par une autre aliénation confondant la langue kabyle avec la langue amazighe mise en avant. Les élites kabyles, de peur d’une imputation « séparatiste », avaient de la gêne à s’assumer en tant que Kabyles. 

Aujourd’hui, le miracle est là. L’opinion générale en Kabylie sait que notre avenir ne peut se réaliser que dans et avec nos propres institutions. Le président du MAK l’a si bien exprimé dans son intervention du 23/11/2012 à At Hemdun, en affirmant que "La solution réside dans la mise en place d’un État Kabyle qui, seul, pourra garantir les droits du peuple Kabyle." (In www.tamurt.info du 24/11/2012). Le MAK œuvre désormais pour l’exercice de notre droit à l’autodétermination en tant que peuple kabyle. 

C’est l’objectif que nous nous sommes assignés. Nous en avons lancé le chantier il y a bientôt 3 ans. Cela s’est traduit par la mise sur pied de l’Anavad (Gouvernement Provisoire Kabyle) qui nous a valu de coriaces tentatives de déstabilisation interne aussi bien en France qu’en Kabylie. L’Anavad est la pierre angulaire de l’édifice étatique kabyle à construire. Patiemment, il dote la Kabylie des institutions et des attributs de souveraineté nécessaires à la reconnaissance internationale de l’Etat kabyle. Après l’Agence d’Information Kabyle appelée « SIWEL », l’hymne national kabyle, la carte d’identité kabyle, nous entamons la réalisation d’un emblème national, le drapeau kabyle. La proposition d’un Conseil National Kabyle est, elle aussi, en train de faire son chemin au sein de nos élites. 

La feuille de route reste encore longue et nous avançons prudemment. Toutefois, nous accélérons le pas dès que nous le pouvons. Ainsi, viendra aussi le temps pour la création d’organes de protection de la Kabylie car si l’Etat est la colonne vertébrale d’un peuple, ses corps de sécurité en sont son bouclier. 

Je voudrais, à ce niveau, clarifier un certain nombre d’éléments sur notre propre évolution. Nous sommes partis de la revendication d’un statut de large autonomie pour notre région et nous avons abouti à celle de l’autodétermination qui, elle-même va probablement déboucher sur l’indépendance de la Kabylie. Après la visite officielle que nous avons effectuée en Israël, en mai dernier, j’ai été personnellement interpellé sur cette évolution. 

Voici l’extrait d’un mail que j’ai envoyé alors à quelques responsables du MAK qui m’avaient posé la question sur ce sujet. 

« C’est en 2003, lors de mon 1er voyage aux USA que j’ai remarqué combien l’autonomie n’était pas une cause défendable sur le plan international. Tous les lobbies étaient ravis de me rencontrer. Mais dès que je commençais à parler d’autonomie, je voyais des sourires de déception fleurir les visages autour de moi car cela ne les concernait plus ; c’était une affaire interne à l’Algérie. Ils n’étaient intéressés que par ce qui allait changer la géopolitique. 

Ensuite, j’ai beaucoup fréquenté les Catalans, les Basques, les Canariens, les Flamands, les Québécois, les Siciliens, les Sardes..., j’ai lu sur les Ecossais et je me suis même penché sur les autonomies ethniques en Chine. A ce jour, je n’ai pas trouvé de peuple autonome heureux ! Pour un peuple il n’y a de vrai bonheur que dans la souveraineté et l’indépendance. Conscient de ce fait, il serait criminel de ma part d’engager la Kabylie pour de nombreuses générations sur la voie d’une impasse politique, comme l’autonomie. 

Néanmoins, cette option nous a permis de reconstituer notre identité et notre conscience nationales kabyles. Lorsque nous avons procédé à la mise sur pied du Gouvernement Provisoire Kabyle, l’idée d’une autonomie régionale était déjà dépassée. Jamais, un gouvernement de défiance et de combat n’a été installé au monde pour une autonomie. 

Je sais que je bouscule beaucoup notre bien-pensance, mais aussi une base militante acquise beaucoup plus au concept d’autonomie qu’à celui de l’indépendance. Toutefois, en le faisant, je suis dans mon rôle. C’est à moi qu’incombe la délicate tâche de tirer la machine vers le haut, de la tracter vers l’avant et éviter de s’enliser dans le slogan d’autonomie comme s’était englué le MCB dans celui de la seule revendication de Tamazight Langue Nationale et Officielle durant plus de 20 ans (…) 

Après les dégâts occasionnés au MAK-France par les déstabilisations orchestrées par les adversaires de l’Anavad ayant agi par le biais des infiltrés à la solde du régime algérien et qui ont fait quelques victimes parmi nos éléments, il nous faut rebâtir une organisation à la mesure des défis qui nous attendent. C’est la raison pour laquelle je vous ai demandé aimablement d’être présents à cette fondatrice réunion. 

Nous avons à mettre sur pied deux importants départements qui, statutairement, seront organisés sous forme associative. Le département politique qui sera le Réseau Anavad et le département financier qui sera dédiée aux dons pour financer la Kabylie. 

Pourquoi le Réseau Anavad ? Il aura pour mission de travailler en réseau pour soutenir le Gouvernement Provisoire Kabyle, en relayer la communication, les mots d’ordre, mobiliser, renforcer les rangs de la cause kabyle autant par les Kabyles eux-mêmes que par tous les citoyens du monde. Le développement d’un réseau d’associations d’amitié avec la Kabylie est un important objectif. Tisser des liens avec d’autres peuples et des organisations politiques démocratiques à travers le monde, créer un réseau d’amis journalistes dans les pays occidentaux pour aider à faire passer le message de l’Anavad sont autant de priorités du moment. 

Sur le plan financier, c’est peu de dire que l’argent est le nerf de la guerre. Le Kabyle où qu’il soit se doit de prendre conscience que désormais il faut « donner régulièrement de l’argent pour la liberté de la Kabylie ». C’est ce département financier qui aura à mobiliser les fonds destinés à renforcer nos rangs en Kabylie, à venir en aide aux villageois en détresse, aux quartiers en difficulté dans nos villes, aux associations et aux enseignants de la langue kabyle que nous prendrons en charge. Nous n’avons plus à attendre un drame ou une catastrophe pour courir derrière des dons hypothétiques susceptibles d’en limiter les effets. Il nous faut cet argent bien avant les urgences qui ne manqueront pas de survenir toujours à l’improviste. 

J’ai un ami d’une autre communauté dont je tairai le nom et qui m’a fait cette confidence, hier même : « chez nous, quand un riche nous envoie un chèque de 100 000 $, nous nous sentons indignés et nous le lui renvoyons pour lui en exiger un autre d’un million. Aussi, solennellement, j’appelle nos plus grandes fortunes à participer à la défense et à la construction de l’avenir de notre peuple et de nos enfants, en étant généreux à notre égard. Leur honneur, celui de leur nom et de leur famille le leur commande. Il est temps que chaque Kabyle réalise qu’il n’y a aucun salut qui puisse venir de quelqu’un d’autre que de nous-mêmes. Nous avons notre avenir entre nos propres mains. La seule garantie que je sois en mesure et en devoir de donner pour cet argent est celle de la TRANSPARENCE autant pour la collecte que pour l’affectation des budgets à toute opération sensible et vitale de la cause kabyle et ce, en concertation avec une commission qui sera créée aussitôt la machine de la collecte des fonds est lancée. 

Il n’y a pas que les riches et les plus aisés qui sont appelés à contribuer au budget. Les plus modestes ont aussi l’obligation morale de donner ne serait-ce qu’un Euro par semaine. Quand on sait combien de bières dans les pays occidentaux, nos concitoyens consomment, ils peuvent de temps en temps inviter notre cause commune à leur séance de boisson en mettant un Euro, un dollar, à chaque fois dans la boite de la solidarité kabyle. 

Chers amis. Le moment est venu de nous mettre au travail. Déjà, un rassemblement nous attend dimanche 16/12/2012 à 15 h au Trocadéro pour interpeller le Président français sur son voyage en Algérie et lui demander d’évoquer avec ses interlocuteurs la question kabyle et le droit du peuple kabyle à son autodétermination. Chacun d’entre vous ici présent est déjà en devoir de venir avec ses amis pour faire entendre notre voix auprès de la France qui nous froisserait si elle apportait, à travers ce voyage, sa caution à un Etat militaire raciste, antikabyle et antidémocratique. J’ajoute qu’en Kabylie, un rassemblement est aussi organisé par le MAK devant l’ancienne mairie de Tizi-ouzou le mercredi 19/12/2012 à 11H du matin. 

Enfin, pour la création de ces deux départements, je vous propose que nous nommions provisoirement à leur tête M. Ahcene Hettal comme président du Réseau Anavad, et Gaya Izennaxen comme président de la Solidarité Kabyle. 

Tanemmirt 

M. Ferhat Mehenni président du GPK 
Montreuil, le 08/12/2012 

SIWEL 151353 DEC12

« Il y a régression en matière des droits de l’homme en Algérie » | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie


Le président de la LADDH à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou :
Cette rencontre initiée par le comité estudiantin de l’institut des sciences politiques à l’occasion de la commémoration de la journée internationale des droits de l’homme a été l’occasion pour le conférencier de dénoncer le système de la gouvernance en Algérie qui « a freiné ou carrément chamboulé les mécanismes mis en avant à partir des années 1990 et 1991 pour assurer les libertés individuelles et collectives ».
15/12/2012 - 09:28 mis a jour le 14/12/2012 - 14:32 par Saïd Tissegouine
Le président de la Ligue Algérienne de la Défense des Droits de l’Homme (LADDH), M. Nourredine Ben Issad estime qu’il y a « une régression en matière des droits de l’homme en Algérie au cours de ces dernières années ». C’est l’ultime conclusion qu’il a tirée jeudi dernier à l’issue d’une conférence qu’il a animée à l’auditorium de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou autour du thème : « réformes législatives de 2012 : quel impact sur les droits de l’homme ? ».
Cette rencontre initiée par le comité estudiantin de l’institut des sciences politiques à l’occasion de la commémoration de la journée internationale des droits de l’homme a été l’occasion pour le conférencier de dénoncer le système de la gouvernance en Algérie qui « a freiné ou carrément chamboulé les mécanismes mis en avant à partir des années 1990 et 1991 pour assurer les libertés individuelles et collectives ». Le conférencier n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour signaler qu’en Algérie, l’exécutif a pris réellement le dessus sur le législatif et le judiciaire.
Le Parlement est réduit par le président de la LADDH à « une simple chambre d’enregistrement » et, au même temps , a souligné que la justice n’est pas « indépendante » d’où les « égarements que l’on connaît ».
Pour appuyer sa thèse, M. Ben Issad cite l’exemple de l’administration et sa bureaucratie qui, appuyées par les dernières lois votées au Parlement, vont dans le sens de la restriction des libertés collectives et individuelles et surtout la mise à l’écart de tout appareil devant assurer l’équilibre des pouvoirs. Dans ce contexte précis, le conférencier cite l’exemple de la mainmise de l’administration sur le monde associatif ainsi le non respect dans la plus part des cas du non respect des délais quant à la délivrance d’agréments au associations quand il ne s’agit même pas de refuser l’activité associative.
S’agissant du phénomène de la corruption, le président de la LADDH l’impute à la dépendance de la justice du politique. Le conférencier ira jusqu’à définir le mot « corruption » « qui est, assure-t-il, d’origine grecque, qui signifie « destruction ». Tout en affirmant que la corruption n’est pas propre à l’Algérie, le président de la LADDH avertira quand même l’assistance sur le danger qu’elle présente. « La corruption peut être carrément la destruction de la société », dit-il en substance.
S’agissant de la pratique politique et des revendications politiques, M. Ben Issad estime que personne n’a le droit d’empêcher un individu ou un groupe d’individus d’exercer la politique ou tout simplement de faire des revendications politiques. Pour préserver et défendre les droits de l’homme, le conférencier a préconisé que chaque individu, chaque association et chaque parti politique doit s’y impliquer. Sur un autre plan, M. Ben Issad a affirmé que nonobstant la levée de l’état d’urgence qui a laminé pendant 20 ans le pays, rien n’a encore changé. Voulant mettre en avant la dichotomie existante entre le gouverneur et les gouvernés ainsi les droits confisqués aux citoyens, le conférencier cite l’exemple des élections. « Si 70% des Algériens ne votent pas, dit-il, c’est par ce qu’ils savent que leurs voix ne sont pas prises en considération par l’administration dans le choix des personnes à élire ». De ce fait, M. Ben Issad déclare qu’ en matière d’élections, l’Algérie est loin des standards internationaux.
Saïd Tissegouine

Malika Matoub: Vous avez assassiné mon frère, vous ne me ferez pas taire - Observatoire des Droits de l'Homme Tizi-Ouzou


Vendredi 14 décembre 2012
matoubCe matin, j’ai constaté que mon compte face book a été désactivé, suite à des réclamations que j’ai posté hier soir,pour dénoncer l’ usurpation d’identité dont j’ai été victime depuis que j’ai décidé d’avoir une présence sur les réseaux sociaux.Les assassins de mon frère et leurs complices ont réussi à imposer le silence aux médias Algériens sur l’affaire MATOUB.

Les rares journalistes qui nous approchent sont inquiétés dans leur profession. Le pouvoir et ses laquais serviles en Kabylie ont eu le leur parodie de procès en juillet 2011 et pour eux c’est enfin la délivrance.Ma famille a subi les pires attaques et invectives depuis l’assassinat de Lounès le 25 juin 1998 et sa continue.Aujourd’hui que j’ai la possibilité de m’adresser à mes frères Amazighs et à toute les personnes éprises de justice sans supplier un quelconque média, je ne vais pas me taire, je partagerai la souffrance de ma mère et notre soif de vérité et de justice, dans un pays ou l’injustice et l’infamie règnent en maître des lieux.Messieurs, les assassins et les laquais serviles, vous avez assassiné mon frère, détrompez vous, sa voie continue de réveiller un peuple. Vous avez le langage des armes et de la fourberie, nous portons la vérité et la
loyauté.Vous continuez à vouloir nous intimider, nous avons retiré nos baillons.Vous voulez continuer à nous tromper, nous avons appris à nous méfier.Vous voulez nous corrompre, désormais, nous sommes des enfants probes.

Je suis femme, héritière de la mémoire de mon frère je continuerai à la défendre,Vous croyez que je suis seule, détrompez vous les enfants de Tamazgha sont mes frères.Vous croyez avoir gagner, mais vous courez vers votre perte.Vous êtes les ténèbres, nous sommes la lumière.Vous êtes la mort, nous respirons à la vie.Comme disait Lounès « MA NNAN-IYI-D S ANDA TLEHUD ? A SEN-INIGH NEK D AMAZIGH. Je n’ai pas peur je suis dans le vrai.

Malika MATOUB
Paris le 13 Décembre 2012