Pourquoi le régime algérien considère son peuple comme un troupeau | Slate Afrique
Pourquoi le régime algérien considère son peuple comme un troupeau
Il est interdit de s'attrouper, puis, fin du fin, d'inciter à s'attrouper.
Moutons by Vincent via Flickr
L'AUTEUR
Chawki Amari
TOPICS
Abdelaziz Bouteflika FIS indépendance algérie
Comme les promesses, les réformes sont d'abord destinées à ceux qui veulent bien y croire. Après l'administration, caste auto-immune qui défend ses intérêts de classe et par ricochet, le statu-quo du régime, c'est la police qui s'installe dans la fonction de rempart contre le changement, avec, ironie du sort, l'argent de ceux qui sont régulièrement tabassés. Dernière offensive, une délégation du parti Jil Jadid s'est vue refuser d'embarquer à l'aéroport d'Alger pour tenir un meeting à Jijel. Sans argument ni loi, juste la parole de l'officier de police:
«Nous savons qui vous êtes, nous savons aussi que vous allez animer un meeting à Jijel, que l’avion est toujours sur le tarmac, qu’il y a de la place et que nous avons décidé d’annuler votre réservation», selon Jil Jadid.
S'attrouper devient un délit
La question autour de ce sombre abus d'autorité, conjuguée au «nous avons décidé», est comme pour l'administration citée plus haut: s'agit-il d'ordres venus du sommet ou de zèle couvert des policiers?
Car pendant que nombre d'ONG internationales et structures algériennes continuent d'alerter sur les trop nombreux dépassements et le harcèlement policier, Abdelkader Kherba, représentant des chômeurs, est en prison, le parquet venant de demander 3 ans de prison ferme à son encontre.
Le délit officiel? «Incitation à attroupement». Cet étrange délit, qui n'existe nulle part ailleurs, traduit bien la lente glissade des interdits, interdit de manifester, puis de s'attrouper, puis, fin du fin, d'inciter à s'attrouper. C'est d'ailleurs tout le paradoxe du régime, qui considère son peuple comme un troupeau (la police fait office de berger) mais lui interdit de s'attrouper, et même d'y inciter, alors que c'est dans la logique du troupeau de s'attrouper. D'ailleurs aussi, du point de vue juridique, les appels quotidiens par médias, mosquées et SMS à voter massivement ne sont-ils pas des incitations à attroupement?
Chawki Amari
http://makkabylie.blogspot.fr/
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NEWS : - *14 FEVRIER 2015* EN PREPARATION D'UN NOUVEL ALBUM, ALORS SI JE M'ISOLE C'EST POUR UNE BONNE CAUSE. SOYEZ PATIENT J'Y TRAVAILLE POUR LE PLAISIR DE VOS ...Il y a 14 ans
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vendredi 11 mai 2012
Ces "désespérés" qu'Alger ne veut pas voir | Slate Afrique
Ces "désespérés" qu'Alger ne veut pas voir | Slate Afrique
Ces "désespérés" qu'Alger ne veut pas voir
Violentes émeutes à Jijel cette semaine. Un policier y a donné un coup de pied à un revendeur de cigarette qui s’est immolé.
Vendeur ambulant en Tunisie le 17 décembre 2011. AFP/FETHI BELAID
L'AUTEUR
Kamel Daoud
TOPICS
élections législatives algérie immolation indépendance algérie printemps arabe révolution
C’est l’un des paradoxes fascinant du cas Algérien: Ben Ali a fuit, Moubarak est encagé, Kadhafi lynché, Ali Saleh licencié, Bachar encerclé mais en Algérie, cela ne change pas aux pratiques: un policier peut donner un coup de pied à un vendeur ambulant comme avant Bouazizi.
Sans risques, sans se dire que cela ne se fait plus, sans penser aux conséquences possibles, sans craindre de provoquer une révolution ou la fuite de Bouteflika vers les Emirats où il avait ses habitudes durant son exil doré. Pour le policier qui a frappé d’un coup de pied, selon les témoins, un vendeur ambulant à Jijel, rien n’a changé. Pourquoi cette forme d’impunité ou d’insouciance alors que le policer a surement vu naître, grandir et mourir le printemps arabe sur Al-jazeera ou sur le net?
Télévision stalinienne et faux multipartisme
A cause de l’idée de base du pouvoir algérien et dont il a fait le noyau de sa propagande: rien n’a changé et on ne va pas changer donc. Après Bouazizi, on a toujours en Algérie l’état d’urgence (faussement levée puis remplacée par des lois restrictives sur les associations, les manifestations, l’opposition, les médias…etc), l’interdiction de manifester, la télévision stalinienne du régime, le faux multipartisme avec des partis du pouvoir, la corruption et le mensonge et les mêmes gueules en vitrine du régime, génération de la Oil&fils incorporation.
Malgré ce qui se dit, les manifestants sont systématiquement arrêtés à Alger, on ne peut pas appeler au boycott du vote et on peut risquer trois ans de prison pour délit d’opinion comme avec l’affaire Abdelakder Kherba. Depuis quelques semaines, à Alger, les policiers surveillent les gares routières, identifient les étrangers à la façon Papon, fouillent les hôtels pour pourchasser les possibles manifestants et filtre les entrées de la capitale selon le faciès.
Le manuel de la police algérienne
Alger, à la Maurice Papon. La méthode policière est simple. Un: fermer les places publiques en lançant des opérations lentes de réfection des trottoirs. Deux: mobiliser les associations des quartiers où il risque d’y avoir des manifestants sous le slogan «les manifestants portent préjudice au commerce et au calme», avec appel au houmisme, dérivé de houma, traduction de «quartier». Trois: on arrête les blancs aux yeux bleus quand se sont des kabyles qui veulent manifester. Les bruns édentés quand ce sont les gardes communaux (supplétifs durant la guerre civile) qui veulent plus d’argent. Les noirs jeunes quand il s’agit des chômeurs du sud qui viennent manifester.
Les policiers sont partout désormais et scrutent tout ce qui se rassemblent: durant les derniers jours, même des passants qui passaient trop près de certains militants tentés par l’attroupement, se faisaient arrêter. D’autres venus au tribunal pour le retrait d’un casier judiciaire, se sont retrouvés dans des commissariats parce qu’ils avaient frôlé des manifestants qui manifestaient pour un militant chômeur arrêté. Alger est une ville couchée donc: on y arrête ce qui est debout, assis en sit-in ou penché vers le boycott des élections. La règle: il faut que rien ne bouge, que rien ne change que rien ne s’attroupe. Ce n’est pas que Bouazizi s’est immolé et que Ben Ali a fui que tout est permis!
Donc, en bas de l’échelle de la mécanique du régime, quelqu’un, un policier à Jijel, peut se dire qu'il peut donner un coup de pied à un revendeur de cigarette sans que cela ne change rien au pays puisque le pays n’a rien subit comme vrais changements.
De la colère à la cendre
En même temps rien ne change avec les immolés en Algérie. Selon la règle Bouazizi, un homme qui s’immole, c’est un pays qui change, un dictateur qui tombe, un peuple qui se relève et un islamiste qui vole le printemps et une histoire qui se déclenche. Ici, en Algérie, non.
A Jijel, le vendeur de cigarettes s’est immolé, il y a eu des émeutes puis c’est tout. Sur la vidéo postée, on voit même les manifestants tournant en rond, désœuvrés, sans sens ni suites, presque convaincus qu’après l’émeute, l’animal est triste. Constat de tous: Cela ne soulève pas le peuple. Tout juste un quartier. Selon les statistiques, il y a eu cinq tentatives d’immolations en cinq jours à cette date mais sans conséquences. Depuis l’année dernière, l’Algérie a même connu des centaines d’immolations, avec zéro révolution.
Conclusion? L’immolation ne change rien sauf l’homme en cendre et la colère en feu. L’émeute aussi ne se change pas en révolution: le pouvoir a compris ce profond divorce entre les classes moyennes, les élites et le monde rural algérien qui ne suit pas les progressistes. Les torchères des raffineries du pétrole algérien éclairent mieux le monde que le feu de ses immolés, pour le moment.
Il n'y a pas d'avant ou d'après Bouazizi
Donc, une année et demie après Bouazizi, un policier algérien peut frapper d’un coup de pied un chômeur et un chômeur peut s’immoler mais rien ne change. Rien n’a changé dans la façon de donner le coup de pied et rien ne change quand on le subit et qu’on se brûle. L’Algérie n’a pas fait de printemps arabe, mais n’a pas fait son contraire.
La conviction profonde du pouvoir est que donc que rien n’a changé, chez lui et qu’on n’a pas a changé ses habitudes. Pire, il le dit même officiellement par la bouche d’Ahmed Ouyahia, premier ministre, qui a bâti la campagne électorale de son parti le RND (Rassemblemnt national démocratique) «contre le changement».
La raison? Le bonhomme devine qu’une partie de la population algérienne ne croit pas au changement, qu’une autre partie en a peur désormais en regardant les barbus du Caire et les salafistes de Tunis ou les hordes de Tripoli. Donc autant les recruter tous en leur disant que le changement est mauvais et que rien ne change en définitif et qu’on doit continuer comme avant.
Le printemps arabe, c’est quand?
C’est la dernière recette orwellienne du régime local: rendre flou ce concept, l’effacer, le faire reculer dans le temps et le dissoudre dans la propagande massive. Depuis quelques temps, le pouvoir joue, jusqu’à l’abus, sur les dates et ses marqueurs. Les élections législatives du 10 mai prochain sont déclarées aussi importantes que le 1er novembre 1954 par Bouteflika, le président. C’est la date de déclenchement de la guerre de Libération.
Ensuite, c’est le premier ministre qui expliquera que les élections sont aussi importantes que le référendum de 1962 (pour l’autonomie de l’Algérie) ou les présidentielles de 1995 (les premières pluralistes dans le monde arabe). Ensuite? On continue: le slogan officiel de la campagne électorale actuelle est «mon printemps, c’est l’Algérie», avec la voix kitch d’une fillette, un pigeon et un arbre et un drapeau.
Enfin? Le printemps arabe l’Algérie l’a fait octobre 1988 (date du soulèvement populaire contre le parti unique et qui s’est soldée par des dizaines de morts), dira le ministre des Affaires Etrangères au reste du monde pendant des mois d’explications. «L’Algérie a déjà payé» dira aussi le régime en rappelant les 500 morts d’octobre 1988 et les 200 000 morts de la décennie 1990.
«Oui, elle a payé mais n’a pas été livré», répondra le peuple. Fin du fin? «L’Algérie a connu son printemps en 1962», a récemment déclaré le même Premier ministre. Du coup, on comprend pourquoi le policier peut donner un coup de pied à un revendeur qui ira s’immoler sans rien révolutionner: le printemps arabe algérien remonte à si loin que personne ne s’en souvient. Pas même le policier qui a donné un coup de pied au revendeur de cigarette à Jijel. Depuis cette date rien n’a changé: on peut s’immoler pour rien et donner un coup de pied à un Bouaziz sans rien risquer.
Un étrange remake à vide: lors des émeutes dans cette ville, les jeunes se sont attaqués aux affiches électorales et au siège de l’ex-parti unique, le FLN (Front de Libération national) alors qu’il n’est plus parti unique depuis vingt ans. Ils l’ont fait comme leurs ainées et les ainées de leurs ainés, contre le même parti. Pourquoi, parce qu’il ne s’est rien passé entre temps.
Kamel Daoud
Ces "désespérés" qu'Alger ne veut pas voir
Violentes émeutes à Jijel cette semaine. Un policier y a donné un coup de pied à un revendeur de cigarette qui s’est immolé.
Vendeur ambulant en Tunisie le 17 décembre 2011. AFP/FETHI BELAID
L'AUTEUR
Kamel Daoud
TOPICS
élections législatives algérie immolation indépendance algérie printemps arabe révolution
C’est l’un des paradoxes fascinant du cas Algérien: Ben Ali a fuit, Moubarak est encagé, Kadhafi lynché, Ali Saleh licencié, Bachar encerclé mais en Algérie, cela ne change pas aux pratiques: un policier peut donner un coup de pied à un vendeur ambulant comme avant Bouazizi.
Sans risques, sans se dire que cela ne se fait plus, sans penser aux conséquences possibles, sans craindre de provoquer une révolution ou la fuite de Bouteflika vers les Emirats où il avait ses habitudes durant son exil doré. Pour le policier qui a frappé d’un coup de pied, selon les témoins, un vendeur ambulant à Jijel, rien n’a changé. Pourquoi cette forme d’impunité ou d’insouciance alors que le policer a surement vu naître, grandir et mourir le printemps arabe sur Al-jazeera ou sur le net?
Télévision stalinienne et faux multipartisme
A cause de l’idée de base du pouvoir algérien et dont il a fait le noyau de sa propagande: rien n’a changé et on ne va pas changer donc. Après Bouazizi, on a toujours en Algérie l’état d’urgence (faussement levée puis remplacée par des lois restrictives sur les associations, les manifestations, l’opposition, les médias…etc), l’interdiction de manifester, la télévision stalinienne du régime, le faux multipartisme avec des partis du pouvoir, la corruption et le mensonge et les mêmes gueules en vitrine du régime, génération de la Oil&fils incorporation.
Malgré ce qui se dit, les manifestants sont systématiquement arrêtés à Alger, on ne peut pas appeler au boycott du vote et on peut risquer trois ans de prison pour délit d’opinion comme avec l’affaire Abdelakder Kherba. Depuis quelques semaines, à Alger, les policiers surveillent les gares routières, identifient les étrangers à la façon Papon, fouillent les hôtels pour pourchasser les possibles manifestants et filtre les entrées de la capitale selon le faciès.
Le manuel de la police algérienne
Alger, à la Maurice Papon. La méthode policière est simple. Un: fermer les places publiques en lançant des opérations lentes de réfection des trottoirs. Deux: mobiliser les associations des quartiers où il risque d’y avoir des manifestants sous le slogan «les manifestants portent préjudice au commerce et au calme», avec appel au houmisme, dérivé de houma, traduction de «quartier». Trois: on arrête les blancs aux yeux bleus quand se sont des kabyles qui veulent manifester. Les bruns édentés quand ce sont les gardes communaux (supplétifs durant la guerre civile) qui veulent plus d’argent. Les noirs jeunes quand il s’agit des chômeurs du sud qui viennent manifester.
Les policiers sont partout désormais et scrutent tout ce qui se rassemblent: durant les derniers jours, même des passants qui passaient trop près de certains militants tentés par l’attroupement, se faisaient arrêter. D’autres venus au tribunal pour le retrait d’un casier judiciaire, se sont retrouvés dans des commissariats parce qu’ils avaient frôlé des manifestants qui manifestaient pour un militant chômeur arrêté. Alger est une ville couchée donc: on y arrête ce qui est debout, assis en sit-in ou penché vers le boycott des élections. La règle: il faut que rien ne bouge, que rien ne change que rien ne s’attroupe. Ce n’est pas que Bouazizi s’est immolé et que Ben Ali a fui que tout est permis!
Donc, en bas de l’échelle de la mécanique du régime, quelqu’un, un policier à Jijel, peut se dire qu'il peut donner un coup de pied à un revendeur de cigarette sans que cela ne change rien au pays puisque le pays n’a rien subit comme vrais changements.
De la colère à la cendre
En même temps rien ne change avec les immolés en Algérie. Selon la règle Bouazizi, un homme qui s’immole, c’est un pays qui change, un dictateur qui tombe, un peuple qui se relève et un islamiste qui vole le printemps et une histoire qui se déclenche. Ici, en Algérie, non.
A Jijel, le vendeur de cigarettes s’est immolé, il y a eu des émeutes puis c’est tout. Sur la vidéo postée, on voit même les manifestants tournant en rond, désœuvrés, sans sens ni suites, presque convaincus qu’après l’émeute, l’animal est triste. Constat de tous: Cela ne soulève pas le peuple. Tout juste un quartier. Selon les statistiques, il y a eu cinq tentatives d’immolations en cinq jours à cette date mais sans conséquences. Depuis l’année dernière, l’Algérie a même connu des centaines d’immolations, avec zéro révolution.
Conclusion? L’immolation ne change rien sauf l’homme en cendre et la colère en feu. L’émeute aussi ne se change pas en révolution: le pouvoir a compris ce profond divorce entre les classes moyennes, les élites et le monde rural algérien qui ne suit pas les progressistes. Les torchères des raffineries du pétrole algérien éclairent mieux le monde que le feu de ses immolés, pour le moment.
Il n'y a pas d'avant ou d'après Bouazizi
Donc, une année et demie après Bouazizi, un policier algérien peut frapper d’un coup de pied un chômeur et un chômeur peut s’immoler mais rien ne change. Rien n’a changé dans la façon de donner le coup de pied et rien ne change quand on le subit et qu’on se brûle. L’Algérie n’a pas fait de printemps arabe, mais n’a pas fait son contraire.
La conviction profonde du pouvoir est que donc que rien n’a changé, chez lui et qu’on n’a pas a changé ses habitudes. Pire, il le dit même officiellement par la bouche d’Ahmed Ouyahia, premier ministre, qui a bâti la campagne électorale de son parti le RND (Rassemblemnt national démocratique) «contre le changement».
La raison? Le bonhomme devine qu’une partie de la population algérienne ne croit pas au changement, qu’une autre partie en a peur désormais en regardant les barbus du Caire et les salafistes de Tunis ou les hordes de Tripoli. Donc autant les recruter tous en leur disant que le changement est mauvais et que rien ne change en définitif et qu’on doit continuer comme avant.
Le printemps arabe, c’est quand?
C’est la dernière recette orwellienne du régime local: rendre flou ce concept, l’effacer, le faire reculer dans le temps et le dissoudre dans la propagande massive. Depuis quelques temps, le pouvoir joue, jusqu’à l’abus, sur les dates et ses marqueurs. Les élections législatives du 10 mai prochain sont déclarées aussi importantes que le 1er novembre 1954 par Bouteflika, le président. C’est la date de déclenchement de la guerre de Libération.
Ensuite, c’est le premier ministre qui expliquera que les élections sont aussi importantes que le référendum de 1962 (pour l’autonomie de l’Algérie) ou les présidentielles de 1995 (les premières pluralistes dans le monde arabe). Ensuite? On continue: le slogan officiel de la campagne électorale actuelle est «mon printemps, c’est l’Algérie», avec la voix kitch d’une fillette, un pigeon et un arbre et un drapeau.
Enfin? Le printemps arabe l’Algérie l’a fait octobre 1988 (date du soulèvement populaire contre le parti unique et qui s’est soldée par des dizaines de morts), dira le ministre des Affaires Etrangères au reste du monde pendant des mois d’explications. «L’Algérie a déjà payé» dira aussi le régime en rappelant les 500 morts d’octobre 1988 et les 200 000 morts de la décennie 1990.
«Oui, elle a payé mais n’a pas été livré», répondra le peuple. Fin du fin? «L’Algérie a connu son printemps en 1962», a récemment déclaré le même Premier ministre. Du coup, on comprend pourquoi le policier peut donner un coup de pied à un revendeur qui ira s’immoler sans rien révolutionner: le printemps arabe algérien remonte à si loin que personne ne s’en souvient. Pas même le policier qui a donné un coup de pied au revendeur de cigarette à Jijel. Depuis cette date rien n’a changé: on peut s’immoler pour rien et donner un coup de pied à un Bouaziz sans rien risquer.
Un étrange remake à vide: lors des émeutes dans cette ville, les jeunes se sont attaqués aux affiches électorales et au siège de l’ex-parti unique, le FLN (Front de Libération national) alors qu’il n’est plus parti unique depuis vingt ans. Ils l’ont fait comme leurs ainées et les ainées de leurs ainés, contre le même parti. Pourquoi, parce qu’il ne s’est rien passé entre temps.
Kamel Daoud
Algérie - Un jeune arrêté pour un appel au boycott des législatives? (VIDEO) | Slate Afrique
Algérie - Un jeune arrêté pour un appel au boycott des législatives? (VIDEO) | Slate Afrique
Algérie - Un jeune arrêté pour un appel au boycott des législatives? (VIDEO)
L'AUTEUR
Slate Afrique
TOPICS
Abdelaziz Bouteflika boycott élections législatives algérie Tarek Mameri
Tarek Mameri, 23 ans, originaire de Belouizdad (Alger), a disparu depuis la soirée du mardi 1er mai à Alger. Selon ses proches, le jeune homme a été enlevé ce jour-là vers 21 heures alors qu’il se trouvait à Belcourt, quartier populaire d’Alger.
Il a été arrêté pour «avoir posté des vidéos appelant les Algériens à boycotter les élections du 10 mai prochain». C’est du moins le motif de l’arrestation évoquée par un membre de la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme (LADDH), lit-on sur le quotidien El Watan.
Très actif via les vidéos postées sur YouTube, le jeune homme appelait explicitement au boycott des élections législatives, prévu le 10 mai prochain.
«Ce matin (2 mai ndlr), des policiers se sont présentés auprès de la famille du jeune homme pour récupérer sa carte identité, révèle Yacine Zaid, syndicaliste et militant des droits de l’homme. Ils ont demandé à sa maman de lui ramener le déjeuner au commissariat. Toutefois, je ne suis pas en mesure de vous dire dans quel commissariat il se trouve.»
Dans l’une de ses vidéos qui font le buzz sur le Net, le jeune homme appelle au boycott de ce scrutin. Il interpelle le président Abdelaziz Bouteflika ainsi que les dirigeants algériens en les accusant de rouler pour leurs propres intérêts. Il épingle également la corruption de certains ministres et des parlementaires.
Il ne comprend pas pourquoi les dirigeants forcent le peuple algérien à voter comme lors du référendum pour l’autodétermination de l’Algérie.
«Les Algériens ont le droit de ne pas aller voter», assène le jeune homme en se frottant les mains.
Tarek Mameri ne votera pour aucun candidat, qu’il soit militaire, islamiste… Il aspire seulement à une voie pacifique pour l’Algérie. Il n’ a plus confiance dans le système politique algérien.
Ses appels au boycott doivent certainement déranger le régime qui poussent les Algériens à se déplacer en masse le 10 mai prochain. Un fort taux d'abstention serait la marque d'une perte de légitimité du régime d'Abdelaziz Bouteflika.
Algérie - Un jeune arrêté pour un appel au boycott des législatives? (VIDEO)
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Abdelaziz Bouteflika boycott élections législatives algérie Tarek Mameri
Tarek Mameri, 23 ans, originaire de Belouizdad (Alger), a disparu depuis la soirée du mardi 1er mai à Alger. Selon ses proches, le jeune homme a été enlevé ce jour-là vers 21 heures alors qu’il se trouvait à Belcourt, quartier populaire d’Alger.
Il a été arrêté pour «avoir posté des vidéos appelant les Algériens à boycotter les élections du 10 mai prochain». C’est du moins le motif de l’arrestation évoquée par un membre de la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme (LADDH), lit-on sur le quotidien El Watan.
Très actif via les vidéos postées sur YouTube, le jeune homme appelait explicitement au boycott des élections législatives, prévu le 10 mai prochain.
«Ce matin (2 mai ndlr), des policiers se sont présentés auprès de la famille du jeune homme pour récupérer sa carte identité, révèle Yacine Zaid, syndicaliste et militant des droits de l’homme. Ils ont demandé à sa maman de lui ramener le déjeuner au commissariat. Toutefois, je ne suis pas en mesure de vous dire dans quel commissariat il se trouve.»
Dans l’une de ses vidéos qui font le buzz sur le Net, le jeune homme appelle au boycott de ce scrutin. Il interpelle le président Abdelaziz Bouteflika ainsi que les dirigeants algériens en les accusant de rouler pour leurs propres intérêts. Il épingle également la corruption de certains ministres et des parlementaires.
Il ne comprend pas pourquoi les dirigeants forcent le peuple algérien à voter comme lors du référendum pour l’autodétermination de l’Algérie.
«Les Algériens ont le droit de ne pas aller voter», assène le jeune homme en se frottant les mains.
Tarek Mameri ne votera pour aucun candidat, qu’il soit militaire, islamiste… Il aspire seulement à une voie pacifique pour l’Algérie. Il n’ a plus confiance dans le système politique algérien.
Ses appels au boycott doivent certainement déranger le régime qui poussent les Algériens à se déplacer en masse le 10 mai prochain. Un fort taux d'abstention serait la marque d'une perte de légitimité du régime d'Abdelaziz Bouteflika.
L'Algérie, un pays où l'extrême droite est déjà au pouvoir | Slate Afrique
L'Algérie, un pays où l'extrême droite est déjà au pouvoir | Slate Afrique
L'Algérie, un pays où l'extrême droite est déjà au pouvoir
L’Autre est une menace, une invasion, un vol et une colonisation, une paresse et un parasite.
Ahmed Ouyahia, le Premier ministre algérien, leader du Rassemblement national démocratique (RND). Reuters/Louafi Larbi
L'AUTEUR
Kamel Daoud
TOPICS
élections législatives algérie extrême droite FLN Marine Le Pen
L’extrême-droite existe-t-elle en Algérie? D’abord il faut définir: l’extrême-droite telle qu’on la voit en France se dit de «souche». C’est ce que disent certains politiques chez nous: «nous sommes arabes, nous sommes arabes, nous sommes arabes». Ahmed Ben Bella l’a dit en 62. Il est mort. Eux le répètent. Donc, comme Marie Le Pen qui rêve d’une France pour les Gaulois, ici on rêve d’une Algérie pour les «arabes» qui ont déjà un pays en Arabie Saoudite et pas d’une Algérie pour les Algériens qui n’ont pas encore de pays à eux. Ensuite l’extrême-droite n’aime pas les immigrés. Ici chez nous aussi: des hommes du régime n’aiment pas les harragas. C’est l’inverse de Le Pen mais c’est le même problème: ceux qui arrivent ne sont pas Français, dit-elle. Ceux qui se sauvent ne sont pas Algériens, disent certains ministres. Valable, sauf pour leurs enfants.
L'autre toujours épinglé par le régime
Ensuite, l’extrême-droite est méchante: l’Autre est une menace, une invasion, un vol et une colonisation, une paresse et un parasite. C’est ce que disent certains hommes du régime à propos des progressistes, des démocrates et de tout ceux qui veulent respirer normalement, vivre libre chez eux et avoir un contrôle sur l’argent public. Ceux qui ne votent pas sont des sionistes et des gens de l’OTAN a presque dit Ahmed Ouyahia qui, lentement, s’en va dérivant dans l’espace sidéral de la paranoïa utilitaire en faisant une curieuse campagne électorale contre… la menace du changement!
Ceux qui ne votent pas sont des lâches et des hypocrites, vient de conclure le ministre des Affaires religieuses, qui n’est pas élu par les algériens, ni choisi par le ciel. Ceux qui ne votent pas vont en prison comme le jeune Internaute Tarek Mameri, sont arrêtés, emprisonnés ou doivent être sanctionné selon Kessentini le salarié des droits de l’homme. On aurait voulu les expulser mais on ne peut plus le faire, le nord étant fermé et le sud sans camps de concentration depuis les années 90. Ensuite?
Des ultra pro Bouteflika en action
L’extrême-droite algérienne agit comme Papon d’octobre: Alger, capitale fermée. Policiers dans les gares, fouilles dans les hôtels, arrestation selon le faciès, matraques et violence. Il manque quoi? La Seine et le FLN qui est passé du coté des oppresseurs.
L’extrême-droite est aussi une sorte de jonction conservatrice solide entre le clergé religieux et le «politique» monarchiste, c'est-à-dire ultra pro Bouteflika. Cela se voit chez nous: Ghoullam Allah fait du vote un devoir religieux, comme au XVI° siècle européen, par décret papale. Il y a aussi rapprochement discret mais puissant entre Zaouïas, lobbys fonciers ruraux et mépris du peuple qui «ne travaille pas». Le peuple? C’est d’ailleurs une sorte d’immigration massive d’étrangers dans le pays depuis 1962 et à partir des maternités et des cliniques d’accouchement.
C’est un étranger qui parasite le «pétrole qui est à nous». Des hommes du régime voient cet étranger comme une menace, grouillement violent, banlieues encerclant Alger et les résidences d’Etat, boat-people terrestres. Il faut le contenir, le refouler, le contrôler, contrôler ses papiers à Alger, surtout. Le peuple à Alger? «Un c’est bien, c’est quand il y’en a beaucoup que…», dit le murmure officiel anti-droit de manifester à Alger malgré la levé de l’état d’urgence. Et comme en France, l’extrême-droite, ici, nourrit les islamistes, les rend important médiatiquement et obèses idéologiquement puis va crier à la menace et au terrorisme.
Le doux rêve de l'an zéro de la révolution
L’extrême-droite algérienne croit qu’elle descend directement des martyrs de la guerre de Libération, contrairement à nous, les générations suivantes. D’où la doctrine du tutorat et de la pureté de la race de la «famille révolutionnaire». D’où le rêve de ramener le pays à l’an zéro de la révolution. D’où le mépris des sang-mêlés, des étrangers au «corps», des gens venus d’ailleurs que du régime et ses familles ou des gens qui n’ont pas fait la guerre. D’où le clanisme élitiste et les liens de sang entre membres du régime, ministres de la région, proches…etc. D’où le populisme, la haine des élites libres, les méthodes policières et les analyses racistes et méprisantes sur les indigènes, dans l’intimité.
L’extrême-droite algérienne a aussi ses affiches, ses stars de foot qu’elle paye pour faire campagne et spots sur la TV, ses chanteurs, ses journalistes et ses journaux, ses fermes, ses terres, ses filons et ses réseaux. Elle existe l’extrême droite algérienne. Mais contrairement à Le Pen et au FN, elle est déjà au pouvoir.
Kamel Daoud
L'Algérie, un pays où l'extrême droite est déjà au pouvoir
L’Autre est une menace, une invasion, un vol et une colonisation, une paresse et un parasite.
Ahmed Ouyahia, le Premier ministre algérien, leader du Rassemblement national démocratique (RND). Reuters/Louafi Larbi
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Kamel Daoud
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élections législatives algérie extrême droite FLN Marine Le Pen
L’extrême-droite existe-t-elle en Algérie? D’abord il faut définir: l’extrême-droite telle qu’on la voit en France se dit de «souche». C’est ce que disent certains politiques chez nous: «nous sommes arabes, nous sommes arabes, nous sommes arabes». Ahmed Ben Bella l’a dit en 62. Il est mort. Eux le répètent. Donc, comme Marie Le Pen qui rêve d’une France pour les Gaulois, ici on rêve d’une Algérie pour les «arabes» qui ont déjà un pays en Arabie Saoudite et pas d’une Algérie pour les Algériens qui n’ont pas encore de pays à eux. Ensuite l’extrême-droite n’aime pas les immigrés. Ici chez nous aussi: des hommes du régime n’aiment pas les harragas. C’est l’inverse de Le Pen mais c’est le même problème: ceux qui arrivent ne sont pas Français, dit-elle. Ceux qui se sauvent ne sont pas Algériens, disent certains ministres. Valable, sauf pour leurs enfants.
L'autre toujours épinglé par le régime
Ensuite, l’extrême-droite est méchante: l’Autre est une menace, une invasion, un vol et une colonisation, une paresse et un parasite. C’est ce que disent certains hommes du régime à propos des progressistes, des démocrates et de tout ceux qui veulent respirer normalement, vivre libre chez eux et avoir un contrôle sur l’argent public. Ceux qui ne votent pas sont des sionistes et des gens de l’OTAN a presque dit Ahmed Ouyahia qui, lentement, s’en va dérivant dans l’espace sidéral de la paranoïa utilitaire en faisant une curieuse campagne électorale contre… la menace du changement!
Ceux qui ne votent pas sont des lâches et des hypocrites, vient de conclure le ministre des Affaires religieuses, qui n’est pas élu par les algériens, ni choisi par le ciel. Ceux qui ne votent pas vont en prison comme le jeune Internaute Tarek Mameri, sont arrêtés, emprisonnés ou doivent être sanctionné selon Kessentini le salarié des droits de l’homme. On aurait voulu les expulser mais on ne peut plus le faire, le nord étant fermé et le sud sans camps de concentration depuis les années 90. Ensuite?
Des ultra pro Bouteflika en action
L’extrême-droite algérienne agit comme Papon d’octobre: Alger, capitale fermée. Policiers dans les gares, fouilles dans les hôtels, arrestation selon le faciès, matraques et violence. Il manque quoi? La Seine et le FLN qui est passé du coté des oppresseurs.
L’extrême-droite est aussi une sorte de jonction conservatrice solide entre le clergé religieux et le «politique» monarchiste, c'est-à-dire ultra pro Bouteflika. Cela se voit chez nous: Ghoullam Allah fait du vote un devoir religieux, comme au XVI° siècle européen, par décret papale. Il y a aussi rapprochement discret mais puissant entre Zaouïas, lobbys fonciers ruraux et mépris du peuple qui «ne travaille pas». Le peuple? C’est d’ailleurs une sorte d’immigration massive d’étrangers dans le pays depuis 1962 et à partir des maternités et des cliniques d’accouchement.
C’est un étranger qui parasite le «pétrole qui est à nous». Des hommes du régime voient cet étranger comme une menace, grouillement violent, banlieues encerclant Alger et les résidences d’Etat, boat-people terrestres. Il faut le contenir, le refouler, le contrôler, contrôler ses papiers à Alger, surtout. Le peuple à Alger? «Un c’est bien, c’est quand il y’en a beaucoup que…», dit le murmure officiel anti-droit de manifester à Alger malgré la levé de l’état d’urgence. Et comme en France, l’extrême-droite, ici, nourrit les islamistes, les rend important médiatiquement et obèses idéologiquement puis va crier à la menace et au terrorisme.
Le doux rêve de l'an zéro de la révolution
L’extrême-droite algérienne croit qu’elle descend directement des martyrs de la guerre de Libération, contrairement à nous, les générations suivantes. D’où la doctrine du tutorat et de la pureté de la race de la «famille révolutionnaire». D’où le rêve de ramener le pays à l’an zéro de la révolution. D’où le mépris des sang-mêlés, des étrangers au «corps», des gens venus d’ailleurs que du régime et ses familles ou des gens qui n’ont pas fait la guerre. D’où le clanisme élitiste et les liens de sang entre membres du régime, ministres de la région, proches…etc. D’où le populisme, la haine des élites libres, les méthodes policières et les analyses racistes et méprisantes sur les indigènes, dans l’intimité.
L’extrême-droite algérienne a aussi ses affiches, ses stars de foot qu’elle paye pour faire campagne et spots sur la TV, ses chanteurs, ses journalistes et ses journaux, ses fermes, ses terres, ses filons et ses réseaux. Elle existe l’extrême droite algérienne. Mais contrairement à Le Pen et au FN, elle est déjà au pouvoir.
Kamel Daoud
Sahel: Aqmi et les ambiguïtés algériennes | Slate Afrique
Sahel: Aqmi et les ambiguïtés algériennes
Un rapport parlementaire français souligne les «ambiguïtés» de l’Algérie face à Al-Qaïda au Maghreb islamique et souhaite un engagement plus intense d’Alger contre les katibas sahéliennes.
Un soldat malien le 4 mars 2012. REUTERS/ Luc Gnago
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Adrien Hart
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Abdelhakim Belhadj Aqmi coup d'Etat Mali MNLA Mujao
L’Algérie en fait-elle assez contre les « fous de Dieu » d’Al-Qaïda dans le Sahel? La question peut paraître incongrue pour un pays ayant combattu pendant une décennie les islamistes lors d’une guerre civile qui a plombé les années 90.
Mais depuis des années, plusieurs observateurs relèvent le manque d’empressement de l’armée algérienne à faire le ménage près de ses frontières méridionales, au cœur d’un Sahel devenu le terrain de jeu de combattants islamistes, rebelles touareg et trafiquants en tout genre.
Et un récent rapport parlementaire français sur « la situation sécuritaire dans les pays de la zone sahélienne » enfonce le clou et pointe du doigt les «ambiguïtés » d’Alger dans la lutte contre Aqmi dans le Sahel.
Un sujet sensible qui coïncide avec le 50ème anniversaire de l’indépendance algérienne.
Le rapport a été présenté par les députés Henri Plagnol et François Loncle le 6 mars 2012, soit avant le coup d’Etat militaire au Mali et l’avancée spectaculaire des rebelles touareg et combattants islamistes dans le nord du pays. Mais n’a rien perdu de son actualité, au contraire.
Tout d’abord, les auteurs du rapport (qui se sont rendus en Mauritanie, au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso et en Algérie) rappellent que l’Algérie et Aqmi sont « intimement liés par l’histoire, la géographie et la sociologie ».
La branche maghrébine d’Al-Qaïda est en effet l’héritière du GIA (Groupe islamique armé) et du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), deux mouvements islamistes algériens. Et encore aujourd’hui, les cadres d’Aqmi sont Algériens.
Mais « les autorités algériennes cherchent à établir une différence entre les actions d’Aqmi sur le sol algérien et les katibas sahéliennes ». Il est vrai que dans le nord du pays, Alger a gagné la guerre contre les islamistes, même si des attaques ponctuelles ont toujours lieu.
En revanche, dans le sud saharien, la situation est beaucoup plus volatile. « Comme si l’Algérie n’avait pas forcément été mécontente d’avoir relégué à la marge, dans le Sahara et chez ses voisins, une partie des effectifs terroristes », avance le rapport français.
Cette migration vers le Sud des terroristes algériens explique en grande partie la dégradation depuis plusieurs années de la situation sécuritaire dans le Nord malien.
Alger a en quelque sorte exporté chez ses voisins méridionaux ses propres islamistes armés, dont elle n’arrivait pas à se débarrasser. Merci pour le cadeau, peut dire Bamako.
« Il est incontestable que, jusqu’à présent, l’attitude de l’Algérie face à la menace représentée par Aqmi sur son flanc sud a été ambiguë et a pu confiner au double, voire triple langage », soulignent les auteurs du rapport.
Nouakchott envoie ses hommes au feu malien
Tout est dit, même si le ton reste diplomatique pour ne pas froisser des susceptibilités à vif sur cette question.
L’Algérie « affirme prendre au sérieux cette menace mais s’affirme résolument contre toute action concertée impliquant l’armée algérienne hors de son territoire ». Et quand l’armée algérienne reste les bras croisés alors que le Nord malien subit les assauts islamistes, c’est Nouakchott qui envoie ses hommes au feu malien.
Pourquoi l’armée mauritanienne fait le job et pas les militaires algériens? Quel intérêt à laisser perdurer le chaos à ses frontières méridionales, une zone d’intenses et très lucratifs trafics ?
Mais l’Algérie n’est pas le seul pays critiqué dans le rapport parlementaire français. Le Mali y est décrit comme « le maillon faible de la lutte contre Aqmi » en raison notamment d’un « niveau de corruption très important, supérieur sans doute au reste d’une région pourtant fortement touchée par ce phénomène ».
Attitude étonnante du président Amadou Toumani Touré
De plus, les forces armées, essentiellement originaires du sud, « sont inadaptées et montrent rapidement leurs limites » dans le nord désertique, selon les auteurs.
Les deux députés français ont en outre constaté que « l’attitude du président Amadou Toumani Touré concentre les critiques les plus virulentes. Celles-ci vont de la simple apathie à des accusations beaucoup plus graves faisant état d’un +pacte+ conclu entre le chef de l’Etat et Aqmi ».
Si les auteurs du rapport ajoutent aussitôt que « l’honnêteté oblige à nuancer ces reproches », ils n’en ont pas moins été formulés, en toutes lettres, dans un rapport officiel. Et rejoignent de nombreux témoignages sur la passivité, au plus haut niveau de l’Etat, face au trafic de cocaïne et aux islamistes armés.
Le rôle exact d’ATT, renversé par un coup d’Etat militaire juste avant la fin de son dernier mandat, n’est pas encore bien connu. Il semble néanmoins porter une grande responsabilité dans la situation actuelle du Mali.
Mais si les Algériens ont cru se débarrasser à moindre frais de la menace islamiste, en l’exportant dans le nord-malien, ils doivent maintenant gérer l’effet boomerang.
La partie septentrionale du Mali est devenu une zone grise, un trou noir échappant à tout contrôle étatique, un aimant, une nouvelles frontière pour les « fous de Dieu » venus du Nigeria, de Libye, d’Egypte mais aussi de Somalie et du Pakistan. Pas sûr que cela soit une bonne nouvelle pour Alger…
De plus, l’Algérie est à son tour confronté à une crise des otages touchant ses propres ressortissants.
Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), une dissidence d’Aqmi, a enlevé le 5 avril à Gao le consul d’Algérie et six de ses collaborateurs.
Ils réclament, en échange de leur libération une rançon de 15 millions d’euros et la remise en liberté d’islamistes détenus en Algérie. Et viennent de lancer un ultimatum de 30 jours au gouvernement algérien.
Situation inédite pour Alger, en pleine période électorale, et qui a toujours critiqué les pays occidentaux payant des rançons à Aqmi contre la libération de leurs otages.
La crise des otages pourrait être l’occasion pour Alger de prendre enfin conscience que ce qui se passe chez ses voisins du Sud, Mali en premier lieu, a très rapidement un impact en Algérie.
Elle pourrait également favoriser une plus grande coopération avec les armés de Mauritanie et du Niger, ainsi qu’avec les forces françaises déployées dans la région. Et permettre à Alger de sortir de l’ « ambiguité ».
Adrien Hart
Un rapport parlementaire français souligne les «ambiguïtés» de l’Algérie face à Al-Qaïda au Maghreb islamique et souhaite un engagement plus intense d’Alger contre les katibas sahéliennes.
Un soldat malien le 4 mars 2012. REUTERS/ Luc Gnago
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Adrien Hart
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Abdelhakim Belhadj Aqmi coup d'Etat Mali MNLA Mujao
L’Algérie en fait-elle assez contre les « fous de Dieu » d’Al-Qaïda dans le Sahel? La question peut paraître incongrue pour un pays ayant combattu pendant une décennie les islamistes lors d’une guerre civile qui a plombé les années 90.
Mais depuis des années, plusieurs observateurs relèvent le manque d’empressement de l’armée algérienne à faire le ménage près de ses frontières méridionales, au cœur d’un Sahel devenu le terrain de jeu de combattants islamistes, rebelles touareg et trafiquants en tout genre.
Et un récent rapport parlementaire français sur « la situation sécuritaire dans les pays de la zone sahélienne » enfonce le clou et pointe du doigt les «ambiguïtés » d’Alger dans la lutte contre Aqmi dans le Sahel.
Un sujet sensible qui coïncide avec le 50ème anniversaire de l’indépendance algérienne.
Le rapport a été présenté par les députés Henri Plagnol et François Loncle le 6 mars 2012, soit avant le coup d’Etat militaire au Mali et l’avancée spectaculaire des rebelles touareg et combattants islamistes dans le nord du pays. Mais n’a rien perdu de son actualité, au contraire.
Tout d’abord, les auteurs du rapport (qui se sont rendus en Mauritanie, au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso et en Algérie) rappellent que l’Algérie et Aqmi sont « intimement liés par l’histoire, la géographie et la sociologie ».
La branche maghrébine d’Al-Qaïda est en effet l’héritière du GIA (Groupe islamique armé) et du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), deux mouvements islamistes algériens. Et encore aujourd’hui, les cadres d’Aqmi sont Algériens.
Mais « les autorités algériennes cherchent à établir une différence entre les actions d’Aqmi sur le sol algérien et les katibas sahéliennes ». Il est vrai que dans le nord du pays, Alger a gagné la guerre contre les islamistes, même si des attaques ponctuelles ont toujours lieu.
En revanche, dans le sud saharien, la situation est beaucoup plus volatile. « Comme si l’Algérie n’avait pas forcément été mécontente d’avoir relégué à la marge, dans le Sahara et chez ses voisins, une partie des effectifs terroristes », avance le rapport français.
Cette migration vers le Sud des terroristes algériens explique en grande partie la dégradation depuis plusieurs années de la situation sécuritaire dans le Nord malien.
Alger a en quelque sorte exporté chez ses voisins méridionaux ses propres islamistes armés, dont elle n’arrivait pas à se débarrasser. Merci pour le cadeau, peut dire Bamako.
« Il est incontestable que, jusqu’à présent, l’attitude de l’Algérie face à la menace représentée par Aqmi sur son flanc sud a été ambiguë et a pu confiner au double, voire triple langage », soulignent les auteurs du rapport.
Nouakchott envoie ses hommes au feu malien
Tout est dit, même si le ton reste diplomatique pour ne pas froisser des susceptibilités à vif sur cette question.
L’Algérie « affirme prendre au sérieux cette menace mais s’affirme résolument contre toute action concertée impliquant l’armée algérienne hors de son territoire ». Et quand l’armée algérienne reste les bras croisés alors que le Nord malien subit les assauts islamistes, c’est Nouakchott qui envoie ses hommes au feu malien.
Pourquoi l’armée mauritanienne fait le job et pas les militaires algériens? Quel intérêt à laisser perdurer le chaos à ses frontières méridionales, une zone d’intenses et très lucratifs trafics ?
Mais l’Algérie n’est pas le seul pays critiqué dans le rapport parlementaire français. Le Mali y est décrit comme « le maillon faible de la lutte contre Aqmi » en raison notamment d’un « niveau de corruption très important, supérieur sans doute au reste d’une région pourtant fortement touchée par ce phénomène ».
Attitude étonnante du président Amadou Toumani Touré
De plus, les forces armées, essentiellement originaires du sud, « sont inadaptées et montrent rapidement leurs limites » dans le nord désertique, selon les auteurs.
Les deux députés français ont en outre constaté que « l’attitude du président Amadou Toumani Touré concentre les critiques les plus virulentes. Celles-ci vont de la simple apathie à des accusations beaucoup plus graves faisant état d’un +pacte+ conclu entre le chef de l’Etat et Aqmi ».
Si les auteurs du rapport ajoutent aussitôt que « l’honnêteté oblige à nuancer ces reproches », ils n’en ont pas moins été formulés, en toutes lettres, dans un rapport officiel. Et rejoignent de nombreux témoignages sur la passivité, au plus haut niveau de l’Etat, face au trafic de cocaïne et aux islamistes armés.
Le rôle exact d’ATT, renversé par un coup d’Etat militaire juste avant la fin de son dernier mandat, n’est pas encore bien connu. Il semble néanmoins porter une grande responsabilité dans la situation actuelle du Mali.
Mais si les Algériens ont cru se débarrasser à moindre frais de la menace islamiste, en l’exportant dans le nord-malien, ils doivent maintenant gérer l’effet boomerang.
La partie septentrionale du Mali est devenu une zone grise, un trou noir échappant à tout contrôle étatique, un aimant, une nouvelles frontière pour les « fous de Dieu » venus du Nigeria, de Libye, d’Egypte mais aussi de Somalie et du Pakistan. Pas sûr que cela soit une bonne nouvelle pour Alger…
De plus, l’Algérie est à son tour confronté à une crise des otages touchant ses propres ressortissants.
Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), une dissidence d’Aqmi, a enlevé le 5 avril à Gao le consul d’Algérie et six de ses collaborateurs.
Ils réclament, en échange de leur libération une rançon de 15 millions d’euros et la remise en liberté d’islamistes détenus en Algérie. Et viennent de lancer un ultimatum de 30 jours au gouvernement algérien.
Situation inédite pour Alger, en pleine période électorale, et qui a toujours critiqué les pays occidentaux payant des rançons à Aqmi contre la libération de leurs otages.
La crise des otages pourrait être l’occasion pour Alger de prendre enfin conscience que ce qui se passe chez ses voisins du Sud, Mali en premier lieu, a très rapidement un impact en Algérie.
Elle pourrait également favoriser une plus grande coopération avec les armés de Mauritanie et du Niger, ainsi qu’avec les forces françaises déployées dans la région. Et permettre à Alger de sortir de l’ « ambiguité ».
Adrien Hart
Tuviret : émeute et destruction d'urnes électorales à Saharidj
Tuviret : émeute et destruction d'urnes électorales à Saharidj
10/05/2012 - 09:53
IMCHEDDALEN (SIWEL) — Des urnes électorales des législatives algériennes ont été saccagées tôt ce matin à Saharidj, commune sise au versant sud du mont Tamgut dans la daira d'Imcheddalen (M'chedallah) à 45 Km à l'est de Tuviret (Bouira) déclenchant une émeute entre population et forces de sécurité.
Emeute et route barricadée à Saharidj (PH/ © M.V - SIWEL)
Emeute et route barricadée à Saharidj (PH/ © M.V - SIWEL)
Tôt dans la matinée de ce jeudi 10 mai, jour d'élections législatives en Algérie, des jeunes du village Lemsara (Saharidj) se sont introduits dans le bureau de vote de la commune pour y saccager les urnes électorales, a constaté Siwel sur place.
« L'objectif de zéro votes est atteint dès ce matin » nous lance l'un des manifestants ajoutant qu'ils étaient en route vers les village avoisinants en l’occurrence, Ath Oualvane, Ath Hemmad, Ath Yillithen et Imesdourar pour poursuivre leur action.
Suite a la destruction des urnes par les citoyens de Saharidj, des renforts des forces anti-émeutes (CRS) se sont dépêchés sur les lieux à bord de cinq à six camions.
La route principale de la commune était barricadée par des blocs de pierre et des pneus en feux et une émeute a éclaté entre CRS et manifestants dès 09H45.
mv/bbi/wbw
SIWEL 100953 MAI 12
10/05/2012 - 09:53
IMCHEDDALEN (SIWEL) — Des urnes électorales des législatives algériennes ont été saccagées tôt ce matin à Saharidj, commune sise au versant sud du mont Tamgut dans la daira d'Imcheddalen (M'chedallah) à 45 Km à l'est de Tuviret (Bouira) déclenchant une émeute entre population et forces de sécurité.
Emeute et route barricadée à Saharidj (PH/ © M.V - SIWEL)
Emeute et route barricadée à Saharidj (PH/ © M.V - SIWEL)
Tôt dans la matinée de ce jeudi 10 mai, jour d'élections législatives en Algérie, des jeunes du village Lemsara (Saharidj) se sont introduits dans le bureau de vote de la commune pour y saccager les urnes électorales, a constaté Siwel sur place.
« L'objectif de zéro votes est atteint dès ce matin » nous lance l'un des manifestants ajoutant qu'ils étaient en route vers les village avoisinants en l’occurrence, Ath Oualvane, Ath Hemmad, Ath Yillithen et Imesdourar pour poursuivre leur action.
Suite a la destruction des urnes par les citoyens de Saharidj, des renforts des forces anti-émeutes (CRS) se sont dépêchés sur les lieux à bord de cinq à six camions.
La route principale de la commune était barricadée par des blocs de pierre et des pneus en feux et une émeute a éclaté entre CRS et manifestants dès 09H45.
mv/bbi/wbw
SIWEL 100953 MAI 12
Live : Législatives algériennes en Kabylie
Live : Législatives algériennes en Kabylie
10/05/2012 - 15:07
DIRECT (SIWEL) — Une très faible participation aux élections législatives algériennes est constatée à travers toute la Kabylie. Des émeutes ont éclaté entre population et forces de sécurité dans plusieurs localités. Suivez le déroulement du scrutin en Kabylie et participez au direct de Siwel.info.
10/05/2012 - 15:07
DIRECT (SIWEL) — Une très faible participation aux élections législatives algériennes est constatée à travers toute la Kabylie. Des émeutes ont éclaté entre population et forces de sécurité dans plusieurs localités. Suivez le déroulement du scrutin en Kabylie et participez au direct de Siwel.info.
LIVE : LEGISLATIVES ALGERIENNES 2012 EN KABYLIE
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6h49
Commentaire de la part de aghriv
c pas un hasard si D.O.K et HAMEL sont dépéchés en kabylie, c que la marmitte mon gars
6h49
Commentaire de la part de Marzuq
El watan yexdem la tchatch am tagi maɛna d nitni kan ad-yeqqaren ayen isen-ihwan...
6h50
SIWEL : Si vous êtes témoins de l'actualité des élections en Kabylie veuillez en témoigner en précisant où vous êtes. Vous pouvez attacher vos liens et photos. Merci.
6h50
Commentaire de la part de Guest
Un plateau raciste sur france24 ou ne sont invites que des arabes pour parler de l'agerie arabe et de l'algerie islamiste... Avec un bandeau bas qui signale que les élections de déroulent bien...(UE) Quelle Honte! Je savais que France24 est dirigée par une arabe, mais a ce point!...
6h50
Commentaire de la part de aferman
la revendication d'autonomie est dépassée il faut nous débarasser des algérianistes en kabylie
6h51
Commentaire de la part de aghriv
pareille à nanterre dans le 92 en france, le consul a dû user de la force pour empecher un observateur du FFS, en lui disant belaa femek, le langage flniste
6h51
Commentaire de la part de Guest
Moi je suis kabyle mais je suis contre le séparatisme, c'est de l'autodestruction !
6h51
Commentaire de la part de aghriv
ne t'etonne pas guest, meme BRTV est vendue commele sieur TAK
6h52
Commentaire de la part de Marzuq
Discussion entre des journalistes d'El Watan et... par elwatanvideo
6h53
Commentaire de la part de aghriv
c ton point de vue guest, mais regarde autour de toi, depuis 2001 comment la kabylie a changé et la facade est noircie, même des mariages d'antan sont devenus harem
6h53
Commentaire de la part de hamou
les assimilationistes ou affairistes d'origine kabykles au service de l,arabisme doivent rendre des comptes tot ou tard
6h53
Commentaire de la part de aghriv
el watan c le DRS
6h56
Commentaire de la part de Marzuq
Discussion entre des journalistes d'El Watan et... by elwatanvideo
6h56
Commentaire de la part de Guest
Vive le MAK et il n y a qu'en s'organisent derriere notre institution qu'on réussira! Ils ont tué Matoub, mais pas ses idées! Il faut une organisation, le MAK et le GPK y répond parfaitement! C'est notre FLN à nous! Mais juste pour notre liberation!
6h56
Commentaire de la part de youva
a maatkas je pense meme la police boycot se masacrade apte pour un referedum
6h56
Commentaire de la part de Aqvayli
on s en fiche du ffs, il voulait se l'a faire grand, qu il assume, j espère qu il aura même pas deux siege comme ça il aura tout perdu
6h56
Commentaire de la part de aghriv
il faut reprendre l'itineraire de krim et abane et s'en inspirer
6h56
Commentaire de la part de Guest
@aghriv entièrement d'accord! El watan est pire que ce qu'il parait!
6h56
Commentaire de la part de Guest
Mais ce qui est important aujourd'hui, c'est ulac lvot! Vive la Kabylie libre
6h57
Commentaire de la part de Marzuq
LIBERTE : Selon un rapport d’une Commission communale de surveillance des élections Des bulletins de vote FLN distribuées de nuit à Sétif
6h58
Commentaire de la part de amazigh iallalen
Alger : 16h20 : commune Bab El Oued. Le chef du centre de vote "Said Touati" a été surpris en flagrant délit de bourrage d'une urne en faveur du FLN.
6h58
Commentaire de la part de hamou
le systeme raciste exclusivement arabiste nous tue de plusieurs facons, ils nous tue par balles, nous assassine , elimine notre elite quand il ne peut pas la corrompre, nous tue par l,arabetisation, nous tue en creant le chaos economique et securitaire et il nous impose un vote.de la honte, on doit se defendre sinon on disparaitra . thagraoula aythma la seule solution
6h59
Commentaire de la part de amazigh iallalen
Djelfa : 17h30 : des sympathisants FLN font le tour des bureaux de vote et votent pour toutes leurs familles sans pour autant avoir de procurations. En riposte, les militants du RND font la tournée des cafés pour demander aux citoyens de voter pour leur parti contre une prime de 1000 dinars.
7h03
Commentaire de la part de amazigh toulouse
si l'algerien a du nif il votera pas même pour un milliard de dollars , malheureusement le pays est corrompu depuis tres longtemps , donc les citoyens sont vendu pour un rien , ni principe ni dignité ,ni valeurs .
7h03
Commentaire de la part de aghriv
Encore des années pour s'en remettre et comprendre ce système néo-colonial, tout doit se faire pour le federalisme avec des assises democratiques
7h04
Commentaire de la part de aferman
s'il y avait des elections démocratiques et ouvertes en algerie il y aurait une large majorite arabe favorable a la langue arabe ceux qui disent qu ils sont contre le séparation il veulent détruire et assimiler la kabylie jamais un peuple qui n'a pas sa souveraineté n'a pu sauver son identité je me mets au défi quiconque de me prouver loe contraire
7h05
Commentaire de la part de Marzuq
7h07
Commentaire de la part de Aqvayli
il y aura jamais du fédéralisme ni de décentralisation vu qu il y a que la kabylie qui en revendique, perso la seule solution c est l autonomie, on va pas imposer aux autres ce qu ils ont jamais pensé
7h08
Commentaire de la part de aghriv
c'est une kabytchou de service, bien fait pour ta gueule, leche leche
7h08
Commentaire de la part de Marzuq
LIBERTE Mort de rire Le "votant" qui n'a pas voté Par : A. BOUSMAHA El Mestari Habib (photo), un citoyen initialement inscrit, et qui avait l'habitude de voter au centre école n° 39 du quartier Benhamouda a été surpris ce matin, en apprenant qu'il est désormais porté sur le registre du bureau n°07 du centre Cheikh Ould Merabet du quartier Sidi Yacine de Sidi Bel Abbés et situé à 05 Km. Au niveau de ce dernier centre, El Mestari Habib (barbu sur la photo, à coté du chef de centre n°39) est stupéfait , car on lui signale qu'il a déja voté, ou une autre personne a voté à sa place
7h08
Commentaire de la part de aferman
le federalisme c'est pas la solution car ca veut dire plusieurs états fédérés et la kabylie serait mise en minorité à l'intérieur du parlement fédéral. la solution c'est la souveraineté association un état kabyle rattaché à l'alagerie mais uniquement sur les affaires militaires monetaires
7h10
Commentaire de la part de amazigh toulouse
être kabyle en algerie c'est comme dire juif en Arabie saoudite , alors que nous sommes chez nous ,que cela est constaté , mais ces dernières années c'est de pire en pire et c'est flagrant
7h11
Commentaire de la part de aferman
oui je suis daccord federalisme et decentralisation signifie accord de la majorité des algériens cest en gros limpasse auquel nous conduit le RCD mais je l'autonomie c'est aussi une impasse la solution cest de revendiquer la souveraineté dans le cadre d'une association avec lalgerie pour des matiéres trés limités alors que l'autonomlie necessite le maintien de l'état central en kabylie
7h11
Commentaire de la part de MASINISA
Le temps passe, nous continuons tjrs a parler et a disparaître, alors que le colonialisme arabo-islamiste se renforce en Kabylie et partout en Numidie.
7h12
SIWEL : Si vous êtes témoins de l'actualité des élections en Kabylie veuillez en témoigner en précisant où vous êtes. Vous pouvez attacher vos liens et photos. Merci.
7h12
Commentaire de la part de Aqvayli
les bureau de vote vont fermer a quelle heure?
7h13
SIWEL : Les bureaux de vote fermeront à 20h, le ministère de l'intérieur devrait communiquer le chiffre officiel définitif de participation. Les résultats seront donnés demain au cours d'une conférence de presse.
7h14
Commentaire de la part de amazigh toulouse
dans ma famille il n'existe point d'islamiste , alors que chacun veille sur sa famille et la disparition nous épargnera
7h14
Commentaire de la part de aferman
je le maintiens n'en déplaise au MAK et GPK jamais une autonomie n'a été obtenue sans une revendication d'indépendance
7h14
Commentaire de la part de Guest
l'algerie est sans avenir qu,il pleuve de l'or ou du diamand sur son sol, elle n,a pas d,avenir, La kabylie doit sauver sa peau , elle ne pourra pas sauver le pays, ce n'en est pas un. les gens qui veulent nous faire couler avec l,algerie Rabi wkilhoum, s,il y en un biensur
7h17
Commentaire de la part de Guest
L'air de l,arabisme n,a abouti qu' a des catastrophes generalisées, maintenant ,ils s,essayent a l'islamisme. mais dans tous les deux cas , ils sont racistes et corrompus. Tu chasses le naturl, il revient au galop. a quand notre auto determination ou encore le divorce pur et simple.
7h17
Commentaire de la part de aferman
CREONS UN MOUVEMENT DE LA NATION KABYLIE le premier mouvement catalan qui a aboutit ESTAT CATALA dans les années 1920 comptait quelques dizaines de militants il en comptera 300000 en 1930 et imposera le premier statut pour la catalogne mais ce mouvement menacait de creer un etat catalan pur et simple
7h20
Commentaire de la part de aferman
UN ETAT kabyle avec vgayet comme capitale un hymne un drapeau une police associé sur une base égalitaire a lalgerie comme cest le cas des iles cook ou daaland en norvege les modalités juridiques existent
7h20
Commentaire de la part de Aqvayli
les espagnoles et les arabes sont pas pareil,
7h20
Commentaire de la part de amazigh toulouse
moi je vois une algerie condamné dans la violence, et les génocide , sauvons nos valeurs et notre identité ,isolons nous de la violence éternelle de l'algerie , le jour arrivera, avec la paix y'aura l'union
7h22
Commentaire de la part de aferman
cest faux aqbayli
7h22
Commentaire de la part de aferman
ceux qui ont accordé le statut a la catalogne en 1978 etait danciens franquistes des milliers de morts sur les mains SURAEZ le premier ministres de 1978 a cédé par ceque le mouvement catalan menacait de faire secession
7h22
Commentaire de la part de amazigh toulouse
imchoumen ad emssegloun
7h23
Commentaire de la part de Aqvayli
7h26
Commentaire de la part de Aqvayli
une journaliste dictature, qui cherche l'avis qui lui plait
7h35
Commentaire de la part de amazigh iallalen
taux de participation national! 34.95% entre 17h30 et 18h, à Tizi Wezzu: 15.84% selon l'entv!!! bien sûr il faudra diviser ces chiffres par deux!!!!
7h35
Commentaire de la part de Guest
C'est des algeriens ces guignols? Ils sont pire que les arabes eux memes! Quelle honte! Je demanderai la nationalité qatarie plutot que de partager un espace avec ces mutants!
7h40
Commentaire de la part de Tizwal
Tizi ouzou, et bgayet les champions, vive Nekkni !
7h42
A Tizi-Ouzou depuis 16 heures, il n'y a quasiment plus aucun votant devant les centres de vote, la Kabylie, comme toutes les zones rurales, votant tôt dans la matinée. Les 31 APC gérées par le RCD dans la wilaya de Tizi-Ouzou donnent un taux de participation de 13,87% à 17 heures, tous les citoyens pouvant assister au dépouillement . Parmi ces municipalités figurent les communes d'Azeffoun, de Mechtras, de Mizrana et de Larbaa n Ath Iraten où sont implantés des milliers de militaires qui ont voté sur place malgré la volonté des élus locaux de les radier de leur fichier électoral. Cet ajout a fait augmenter le taux de participation de près de 40%. Dans les APC/FLN, les irrégularités ont été nombreuses au point d'avoir provoqué de violentes contestations des autres candidats. Les bulletins FLN sont distribués dans les centres de vote et le bourrage des urnes se fait ouvertement. Dans la commune de Sidi Namane, dont est issu le tête de liste FLN, une plainte avec constat d'huissier a été déposée par un autre candidat pour bourrage dans plusieurs bureaux de vote.
7h45
TIZI-OUZOU : Illiltène enregistre le plus bas taux
Alors que le taux globale au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, enregistré à 17h, était de 15.85, la commune d’Aguni Geghrane, dans la daïra des Ouadhias, enregistre le plus haut taux de participation aux législatives qui est de 24.28%, suivi de Drâa El Mizane avec un taux de participation de 20.01%. Les plus bas taux enregistrés, jusqu’à 17h, dans la wilaya de Tizi-Ouzou sont de 11.71%, à Zekri dans la daïra de Bouzguène, suivi d’Illiltène, dans la daïra d’Iferhounène, avec un taux de participation de 10.75%. A Drâa Ben Khedda le taux de participation est de 12.35%. Dans la daïra d’Azzfoune, les derniers chiffre font état de 13.68%
7h47
Commentaire de la part de Rob
Quel est le taux de participation a Larba Nath Irathen
7h49
Commentaire de la part de souama
a la commune de souama le taux est de 17%
7h51
Commentaire de la part de youdas
SMAOUN- le taux finale de participation aux législativesdans la commune de SMAOUN (w) wilaya de bejaia et de 19.84
7h53
Commentaire de la part de Azwaw Si São Paulo-Brasil
Pourquoi voter pour maintenir en place un pouvoir mafieux qui est capable de tout et même d'anéantir une population par conspiration avec ses groupes terroristes comme l'illustre la photo ci-jointe?
7h56
Commentaire de la part de Tudert Tilelli
Donc on peut déjà tirer la conclusion selon laquelle la force électorale des autonomistes ou indépendantistes représente un taux électoral de plus 80% en Kabylie! En cas de référendum, il n'aura pas photo, tout est gagné d'avance. Merci mon peuple!
8h00
Commentaire de la part de abelkuḥ
une question ! Y a-t-il un moyen de tricher sur le pourcentage de votants?
8h00
Commentaire de la part de lounes de Biziou06
LA KABYLIE A GAGNER ADIN UQBAC, la participation des votant en kabylie et d'environ 19% n'oublion pas qui a des arabe qui habite en kabylie se que le pouvoir assassin d'alger a envoyer habiter avec leur familles en kabylie, les votant sont les arabe de kabylie et les vieux qui touche leur penssion de moudjahid, vive la kabylie vive mon village qui a envoyer balader l'état algériens qui est le Village Biziou 06
8h03
Commentaire de la part de souama
j precise que j parle de la commune de souama daira de makla wilaya de tizi ouzou
8h04
Commentaire de la part de Guest
les ennemis de la Kabylie sont ceux qui se disent dessendants des Turcs , les kORORGHLI , viennent ensuite ceux q
8h05
Commentaire de la part de abelkuḥ
je suis de la commune d'illilten et ma commune a connu le taux de participation le plus faible de tizi-ouzou. 10% kan. C une fierté, non à la reddition, non à la résignation, résistance !
8h06
Commentaire de la part de TheKabylist
bravo illilten
8h08
SIWEL : clôture de la couverture en directe. Merci à tous ceux et celles qui ont participé. Rendez-vous sur Siwel.info pour le reste de l'actualité kabyle.
Législatives algériennes : forte abstention et émeutes en Kabylie
Législatives algériennes : forte abstention et émeutes en Kabylie
10/05/2012 - 23:40
TIZI-OUZOU (SIWEL) — Une très faible participation aux élections législatives algériennes a marqué l'ensemble de la Kabylie. Des urnes ont été détruites et des émeutes ont éclaté entre population et forces de sécurité dans plusieurs localités. Les départements kabyles ont connu les plus faibles taux officiels de participation.
Le taux officiel de participation au scrutin à l'échelle algérienne et à l'étranger annoncé par le ministère de l'intérieur est de 42,90%.
Les chiffres officiels de participation par département sont de 21.11% pour Vgayet, 19,84% pour Tizi-Ouzou et 33.90% pour Tuviret où la population kabyle forme environ 50%.
Cependant, d'après les citoyens et le constat de Siwel sur place, les chiffres annoncés par la télévision algérienne sont considérablement exagérés.
D'après les informations rapportées par les correspondants de Siwel, corroborées par celles de plusieurs citoyens ayant participé à la couverture en direct de Siwel, la plupart des communes kabyles ont connu une forte abstention où la majorité des bureaux de vote étaient encore quasi vides à la mi-journée.
Aussi tard que 15h00, zéro votants ont été enregistrés dans les bureaux de vote des villages Ihaddaden et Taghzout de la commune d'Illilten, (daïra d'Iferhounen) qui vient de connaitre une catastrophe naturelle sous forme d'un dangereux glissement de terrain, alors que les autorité ont donné un taux de participation de 13.11% pour la commune.
Au delà de l'abstention, une multitude de scènes d'émeutes et de saccages d'urnes électorales ont été enregistré hier soir et dans la journée d'aujourd'hui partout en Kabylie. A Saharidj dans la wilaya de Tuviret, un saccage systématique d'urnes avait commencé dès 8h30 ce matin déclenchant de violents affrontements entre manifestants et et forces de sécurité. Les manifestants ont utilisé des kockteils molotov causant la blessure de deux policiers qui ont été évacués vers l'hôpital d'Imcheddalen. Au total, trois centres de vote ont été saccagés et plusieurs routes ont été fermées à la circulation.
Toujours dans la daïra d'Imcheddalen, un bureau de vote a été saccagé par des jeunes manifestants au niveau d'Ath Vouali dans la commune d'Ath Mensour suite à une provocation par des surveillants des élections étrangers au village.
Les résultats officiels des élections seront annoncés le vendredi 11 mai.
bbi
SIWEL 102340 mai 12
10/05/2012 - 23:40
TIZI-OUZOU (SIWEL) — Une très faible participation aux élections législatives algériennes a marqué l'ensemble de la Kabylie. Des urnes ont été détruites et des émeutes ont éclaté entre population et forces de sécurité dans plusieurs localités. Les départements kabyles ont connu les plus faibles taux officiels de participation.
Le taux officiel de participation au scrutin à l'échelle algérienne et à l'étranger annoncé par le ministère de l'intérieur est de 42,90%.
Les chiffres officiels de participation par département sont de 21.11% pour Vgayet, 19,84% pour Tizi-Ouzou et 33.90% pour Tuviret où la population kabyle forme environ 50%.
Cependant, d'après les citoyens et le constat de Siwel sur place, les chiffres annoncés par la télévision algérienne sont considérablement exagérés.
D'après les informations rapportées par les correspondants de Siwel, corroborées par celles de plusieurs citoyens ayant participé à la couverture en direct de Siwel, la plupart des communes kabyles ont connu une forte abstention où la majorité des bureaux de vote étaient encore quasi vides à la mi-journée.
Aussi tard que 15h00, zéro votants ont été enregistrés dans les bureaux de vote des villages Ihaddaden et Taghzout de la commune d'Illilten, (daïra d'Iferhounen) qui vient de connaitre une catastrophe naturelle sous forme d'un dangereux glissement de terrain, alors que les autorité ont donné un taux de participation de 13.11% pour la commune.
Au delà de l'abstention, une multitude de scènes d'émeutes et de saccages d'urnes électorales ont été enregistré hier soir et dans la journée d'aujourd'hui partout en Kabylie. A Saharidj dans la wilaya de Tuviret, un saccage systématique d'urnes avait commencé dès 8h30 ce matin déclenchant de violents affrontements entre manifestants et et forces de sécurité. Les manifestants ont utilisé des kockteils molotov causant la blessure de deux policiers qui ont été évacués vers l'hôpital d'Imcheddalen. Au total, trois centres de vote ont été saccagés et plusieurs routes ont été fermées à la circulation.
Toujours dans la daïra d'Imcheddalen, un bureau de vote a été saccagé par des jeunes manifestants au niveau d'Ath Vouali dans la commune d'Ath Mensour suite à une provocation par des surveillants des élections étrangers au village.
Les résultats officiels des élections seront annoncés le vendredi 11 mai.
bbi
SIWEL 102340 mai 12
“À la recherche du temps perdu” - Liberté Algérie , Quotidien national d'information
“À la recherche du temps perdu”
Par : Mustapha Hammouche
Le pouvoir et les participants à l’élection d’aujourd’hui n’ont pas caché leur appréhension devant le fort taux d’abstention annoncé.
Depuis le vote des lois dites de réformes par l’Assemblée sortante lors de sa session d’automne, le régime maintient, malgré toutes les objections quant à leur contenu rétrograde, que celles-ci vont contribuer à l’approfondissement de la démocratie. Le procédé est conforme à la technique du martèlement communicationnel qu’il emploie pour imposer sa propre représentation de son action. La réconciliation nationale, le troisième mandat et d’autres actes d’autorité avaient ainsi bénéficié de ce procédé de tirs de barrage contre toute critique du fait accompli invariablement présenté comme fait de progrès. Il sera, cependant, plus difficile, dans le cas d’une opération électorale, de manipuler à l’outrance le taux de participation quand celui-ci reste à un niveau plancher, comme pressenti.
L’intervention de dernière minute du président de la République, survenue après la clôture de la période réglementaire de campagne, et après ses successives interventions vouées à la promotion d’une élection enfin “transparente”, confirme l’inquiétude du régime de voir l’électorat lui renvoyer le message de discrédit que renfermerait une abstention massive.
Avant-hier, à Sétif, Bouteflika semblait prendre acte des limites de l’argumentaire démocratique quand il émane de son régime.
Les trésors d’assurance quant à la sincérité de l’intention réformiste et à la régularité du scrutin n’ont pas eu d’effet mobilisateur au cours de la campagne électorale. Il décide alors de recourir à la virtualité d’une rupture générationnelle qui serait à même de passer “le témoin” aux jeunes, sa génération ayant “fait son temps”. Malheureusement, outre que la promesse n’est pas illustrée par le choix qui s’offre aux électeurs en cette occasion électorale, l’exercice de ses prérogatives de nomination n’a pas exprimé une réelle volonté d’intégration de la jeunesse dans la vie publique. Même lorsque de plus jeunes cadres accèdent à des responsabilités, ils sont préalablement soumis à la condition de formatage clanique.
Pour certaines fonctions gouvernementales, diplomatiques et militaires, leurs détenteurs ont dépassé les délais de retraite depuis de longues années. Mais, surtout, leur durée est due à la seule conception patrimoniale des fonctions de l’État. Celle-ci fonctionne, dans le système, comme un blocage quand il s’agit d’envisager l’arrivée au pouvoir — ou même parmi le pouvoir — de compétences ou de forces dont on n’a pas vérifié l’appartenance à la culture politique du sérail.
Il est regrettable, au demeurant, qu’une nouvelle génération de dirigeants ne se conçoive que comme successeur par nécessité d’une autre génération parvenue à l’âge de la retraite.
Depuis cinquante ans, l’impératif d’alternance et d’intégration de nouvelles générations a été méprisé au motif de la légitimité révolutionnaire. Des générations de potentiels ont été sacrifiées sur l’autel de l’ostracisme clanique hérité des guerres de pouvoir de l’avant et de l’après-Indépendance. Ayant fait l’impasse sur la jeunesse de l’Indépendance et sur celle de 1988, on se retrouve contraint de chercher une passerelle entre les jeunes de 1954… et ceux de 2014 ! Est-ce encore possible ?
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
Par : Mustapha Hammouche
Le pouvoir et les participants à l’élection d’aujourd’hui n’ont pas caché leur appréhension devant le fort taux d’abstention annoncé.
Depuis le vote des lois dites de réformes par l’Assemblée sortante lors de sa session d’automne, le régime maintient, malgré toutes les objections quant à leur contenu rétrograde, que celles-ci vont contribuer à l’approfondissement de la démocratie. Le procédé est conforme à la technique du martèlement communicationnel qu’il emploie pour imposer sa propre représentation de son action. La réconciliation nationale, le troisième mandat et d’autres actes d’autorité avaient ainsi bénéficié de ce procédé de tirs de barrage contre toute critique du fait accompli invariablement présenté comme fait de progrès. Il sera, cependant, plus difficile, dans le cas d’une opération électorale, de manipuler à l’outrance le taux de participation quand celui-ci reste à un niveau plancher, comme pressenti.
L’intervention de dernière minute du président de la République, survenue après la clôture de la période réglementaire de campagne, et après ses successives interventions vouées à la promotion d’une élection enfin “transparente”, confirme l’inquiétude du régime de voir l’électorat lui renvoyer le message de discrédit que renfermerait une abstention massive.
Avant-hier, à Sétif, Bouteflika semblait prendre acte des limites de l’argumentaire démocratique quand il émane de son régime.
Les trésors d’assurance quant à la sincérité de l’intention réformiste et à la régularité du scrutin n’ont pas eu d’effet mobilisateur au cours de la campagne électorale. Il décide alors de recourir à la virtualité d’une rupture générationnelle qui serait à même de passer “le témoin” aux jeunes, sa génération ayant “fait son temps”. Malheureusement, outre que la promesse n’est pas illustrée par le choix qui s’offre aux électeurs en cette occasion électorale, l’exercice de ses prérogatives de nomination n’a pas exprimé une réelle volonté d’intégration de la jeunesse dans la vie publique. Même lorsque de plus jeunes cadres accèdent à des responsabilités, ils sont préalablement soumis à la condition de formatage clanique.
Pour certaines fonctions gouvernementales, diplomatiques et militaires, leurs détenteurs ont dépassé les délais de retraite depuis de longues années. Mais, surtout, leur durée est due à la seule conception patrimoniale des fonctions de l’État. Celle-ci fonctionne, dans le système, comme un blocage quand il s’agit d’envisager l’arrivée au pouvoir — ou même parmi le pouvoir — de compétences ou de forces dont on n’a pas vérifié l’appartenance à la culture politique du sérail.
Il est regrettable, au demeurant, qu’une nouvelle génération de dirigeants ne se conçoive que comme successeur par nécessité d’une autre génération parvenue à l’âge de la retraite.
Depuis cinquante ans, l’impératif d’alternance et d’intégration de nouvelles générations a été méprisé au motif de la légitimité révolutionnaire. Des générations de potentiels ont été sacrifiées sur l’autel de l’ostracisme clanique hérité des guerres de pouvoir de l’avant et de l’après-Indépendance. Ayant fait l’impasse sur la jeunesse de l’Indépendance et sur celle de 1988, on se retrouve contraint de chercher une passerelle entre les jeunes de 1954… et ceux de 2014 ! Est-ce encore possible ?
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
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