Bouaziz Ait Chebib, Mouloud Mebarki, Hocine Azem et Tassadite Mokbel ont pris, tour à tour, la parole devant une assistance assez nombreuse constituée majoritairement de jeunes.
Mettant sur le même pied d’égalité le pouvoir d’Alger et les intégristes islamistes, le président du MAK, Bouaziz Ait Chebib, dira que « ces derniers multiplient leurs condamnations à l’encontre des démocrates, notamment Kabyles. L’imam Hamadache ou le président Bouteflika refusent d’admettre la démocratie et d’ailleurs, ils ne cessent de s’en prendre à des démocrates de haut rang tel que Ferhat Mehenni ».
« Ait Ahmed et Sadi n’échappent pas à cet acharnement du fait qu’ils sont kabyles », dira en substance l’orateur. Pour étayer ses propos, il fera remarquer qu’alors que tout le monde s’accordait à dire que Messali hadj fut un harki, il avait suffi que Saïd Sadi en parle pour qu’il y ait une levée de boucliers.
Pour l’orateur, une seule langue est admise en Algérie et c’est officiellement l’arabe et aucune autre. L’instauration d’un Etat Kabyle reste la seule alternative pour ce peuple menacé par le pouvoir raciste d’Alger qui en fait de même avec les autres peuples amazighs tels que ceux du sud qui sont confrontés à cette décision d’exploitation du gaz de schiste lequel nuit, non seulement à l’environnement, mais aussi à la santé des populations.
En appelant les Kabyles à conjuguer leurs efforts pour parvenir au recouvrement de leur souveraineté, le président du MAK soulignera que la Kabylie n’a pas besoin de rentes pétrolières pour survivre car elle regorge de richesses telles que l’agriculture et le tourisme qui peuvent être d’un apport considérable pour peu que ces secteurs soient développés.
En conclusion de son intervention, Bouaziz Ait Chebib fera part d’un message de salutations à la population de Tizi War de la part d’un enfant de la région, Lyazid Abid, vice-président de l’Anavad.
Lui succédant, Tassadite Mokbel fera un bref aperçu de la situation des kabyles vis-à-vis du pouvoir algérien alors que Hocine Azem fera un véritable procès au pouvoir algérien qui a entamé depuis longtemps un véritable projet, dans son programme scolaire, d’arabisation des Kabyles à commencer, dira-t-il, par la crèche.
Pour ce dernier, « outre l’enseignement, le domaine de la culture a été, également, infecté par l’organisation de festivals et autres activités dans les centres culturels et maisons de jeunes pour parvenir à l’acculturation de la Kabylie. Un véritable génocide culturel », soulignera-t-il.
Abordant le cas des partis démocrates algériens, il citera Sofiane Djilali qui se dit leader d’un parti démocrate alors qu’il n’est qu’un simple ophtalmologue intégriste qui n’avait pas soufflé un traître mot lors de l’assassinat, à l’arme de guerre, en 2001, de plusieurs dizaines de jeunes Kabyles.
Le dernier à intervenir fut Mouloud Mebarki, président du conseil du MAK, qui reviendra sur la guerre d’Algérie, moment où on parlait de révolution pour que le pays soit arabe et musulman, faisant réagir à l’indépendance des Kabyles qui ont déclaré que l’Algérie n’est pas arabe.
Il citera, entre autres, Amar Ait Hamouda, Bennai Ouali, Amar Imache et le survivant Rachid Ali yahia à qui il rendra un vibrant hommage.
Il n’omettra pas de rappeler que le MAK n’est pas, comme ne cessent de le marteler certains, contre l’islam mais il prône un état kabyle laïc.
De Bgayet, Massidida pour tamurt.info