Recontre inter-azawadiens à Nouakchott : Rejet de tout extrémisme religieux et du narco-terrorisme
01/04/2013 - 18:52
NOUAKCHOTT (SIWEL) — A l'issue d'une rencontre inter-azawadiens, les amazighs touaregs ont adopté "une concertation" qui détermine les engagements du peuiple de l'Azawad dans la voie de la démocratie loin des extrémismes religieux. En voici le texte
Les territoires amazighs de l'Azawad. PH/DR
CONCERTATION CIVILE DES AZAWADIENS
Nouakchott, 30 Mars 2013
………………………………..
Déclaration de Nouakchott
Nous, ressortissants de l’Azawad en Mauritanie, réunis en concertation civile à Nouakchott, le 30 mars 2013,
- Considérant la situation dramatique dans laquelle vivent les communautés azawadiennes depuis 1960,
- Considérant la situation chaotique que vivent ces communautés depuis l’intervention française à l’ombre de laquelle l’armée malienne se livre à des tueries, enlèvements, arrestations arbitraires, vols, viols, pillages et saccages contre les populations civiles,
Exprimons
1. notre ferme condamnation des exactions et crimes perpétrés par l’armée malienne depuis 1960, et surtout depuis janvier 2013, lorsqu’elle est revenue sur notre territoire dans le cadre de l’opération Serval,
2. notre ferme condamnation de tous les crimes de guerre et crimes contre l’humanité, de toutes les violations des droits de l’homme quels qu’en soient les victimes et les auteurs,
3. notre dénonciation des pratiques de l’Etat malien consistant à extorquer des témoignages aux populations civiles pour blanchir les comportements génocidaires de son armée,
4. notre indignation devant la passivité de la France face aux massacres de civils innocents par l’armée malienne et aux incitations multiformes visant à créer des conflits communautaires et détruire le lien social,
5. notre indignation contre les actes de violence éprouvant des Azawadiens du fait d’autres Azawadiens et contre l’insécurité née de ses actes,
6. notre rejet total de tous les extrémismes religieux et du narco- terrorisme,
7. notre réprobation la plus vive, maintes fois réitérée, des prises d’otages sur notre territoire,
8. notre inquiétude face à la situation humanitaire critique des réfugiés ainsi que de nos compatriotes déplacés ou restés sur leurs sites habituels,
9. notre impatience devant les lenteurs et autres obstacles dans la reconnaissance de notre état de réfugiés,
10. notre conviction qu’aucun retour des réfugiés n’est envisageable alors que les conditions de sécurité ne sont guère remplies et qu’un accord de paix définitif et durable n’a pas été conclu,
11. notre dénonciation du Mali qui refuse de négocier en vue d’une solution politique durable au conflit,
12. notre déception face au faible engagement de la France pour un règlement politique du conflit
13. notre détermination à jouir d’un statut politique clair, le plus abouti possible, permettant aux communautés de l’Azawad de prendre en charge leur destin, dans le respect de l’intégrité territoriale du Mali,
Appelons
1. Tous les Azawadiens à l’unité, à la solidarité et à l’action pacifique pour faire face à l’adversité et aux défis,
2. A la cessation immédiate de toutes les formes de violences entre membres de nos communautés et exigeons des notables, des érudits, des chefs de fraction, tribu et village, des cadres qu’ils assument pleinement leur responsabilité afin que cessent les violences ignobles entre Azawadiens,
3. A la cessation immédiate des crimes de guerre, crimes contre l’humanité, massacres, pillages et saccages à l’encontre des populations civiles de l’Azawad, notamment depuis le début de l’opération Serval,
4. A la libération sans délais des personnes civiles enlevées, détenues par le Mali ou les forces spéciales françaises,
5. A la libération immédiate et sans conditions des otages détenus sur notre territoire ainsi qu’au retrait de notre territoire de tous les groupes narco terroristes et jihadistes,
6. La France, dont les forces contrôlent l’Azawad depuis janvier 2013, à assumer pleinement ses responsabilités en assurant la sécurité des populations, en exigeant la cessation immédiate des exactions et crimes par l’armée malienne et ses supplétifs
7. A l’ouverture de couloirs humanitaires pour secourir les populations civiles restées sur place,
8. A la justice internationale, pour enquêter, arrêter et juger les auteurs d’exactions et de crimes contre les populations civiles, dans le cadre d’un Tribunal Pénal Spécial pour le Mali, pour les actes commis de 1960 à 2002, et dans le cadre de la CPI pour les actes commis depuis 2002.
9. A des réparations morales et matérielles intégrales de tous les dommages subis par les populations civiles depuis 1960, afin de mettre en échec la culture de l’impunité que cultive l’Etat malien depuis son accession à l’indépendance,
Décidons
1. De poursuivre ce processus de concertation civile des Azawadiens ici en Mauritanie et dans les autres principaux pays d’accueil : Niger, Burkina Faso, Algérie
2. De nous doter d’un plan d’action, notamment de sensibilisation pour l’unité, la paix et la réconciliation entre Azawadiens,
3. De la constitution d’une commission ad hoc pour traiter la question spécifique des violences entre des membres des communautés azawadiennes,
Motion de remerciements
1. Au Peuple frère de Mauritanie pour son accueil fraternel en dépit de toutes les contraintes,
2. A son Excellence, Mr Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République Islamique de la Mauritanie, pour son engagement en vue d’une paix durable
3. A toutes les autorités mauritaniennes pour leur compréhension et sollicitude à l’égard des Azawadiens
4. Aux personnalités mauritaniennes ainsi qu’aux organisations humanitaires mauritaniennes qui ont exprimé leur empathie
5. Aux medias mauritaniens publics et privés, aux correspondants de la presse internationale qui contribuent à lever le voile sur la situation difficile des réfugiés, sur les exactions et l’impunité dont sont victimes les communautés de l’Azawad toutes communautés confondues,
6. A tous les Etats, organisations internationales gouvernementales ou non, qui se mobilisent afin de contribuer à soulager la misère et la détresse des réfugiés ici et ailleurs,
Fait à Nouakchott, le 30 MARS 2013
LES PARTICIPANTS
SIWEL 01 1852 AVR13
Nouakchott, 30 Mars 2013
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Déclaration de Nouakchott
Nous, ressortissants de l’Azawad en Mauritanie, réunis en concertation civile à Nouakchott, le 30 mars 2013,
- Considérant la situation dramatique dans laquelle vivent les communautés azawadiennes depuis 1960,
- Considérant la situation chaotique que vivent ces communautés depuis l’intervention française à l’ombre de laquelle l’armée malienne se livre à des tueries, enlèvements, arrestations arbitraires, vols, viols, pillages et saccages contre les populations civiles,
Exprimons
1. notre ferme condamnation des exactions et crimes perpétrés par l’armée malienne depuis 1960, et surtout depuis janvier 2013, lorsqu’elle est revenue sur notre territoire dans le cadre de l’opération Serval,
2. notre ferme condamnation de tous les crimes de guerre et crimes contre l’humanité, de toutes les violations des droits de l’homme quels qu’en soient les victimes et les auteurs,
3. notre dénonciation des pratiques de l’Etat malien consistant à extorquer des témoignages aux populations civiles pour blanchir les comportements génocidaires de son armée,
4. notre indignation devant la passivité de la France face aux massacres de civils innocents par l’armée malienne et aux incitations multiformes visant à créer des conflits communautaires et détruire le lien social,
5. notre indignation contre les actes de violence éprouvant des Azawadiens du fait d’autres Azawadiens et contre l’insécurité née de ses actes,
6. notre rejet total de tous les extrémismes religieux et du narco- terrorisme,
7. notre réprobation la plus vive, maintes fois réitérée, des prises d’otages sur notre territoire,
8. notre inquiétude face à la situation humanitaire critique des réfugiés ainsi que de nos compatriotes déplacés ou restés sur leurs sites habituels,
9. notre impatience devant les lenteurs et autres obstacles dans la reconnaissance de notre état de réfugiés,
10. notre conviction qu’aucun retour des réfugiés n’est envisageable alors que les conditions de sécurité ne sont guère remplies et qu’un accord de paix définitif et durable n’a pas été conclu,
11. notre dénonciation du Mali qui refuse de négocier en vue d’une solution politique durable au conflit,
12. notre déception face au faible engagement de la France pour un règlement politique du conflit
13. notre détermination à jouir d’un statut politique clair, le plus abouti possible, permettant aux communautés de l’Azawad de prendre en charge leur destin, dans le respect de l’intégrité territoriale du Mali,
Appelons
1. Tous les Azawadiens à l’unité, à la solidarité et à l’action pacifique pour faire face à l’adversité et aux défis,
2. A la cessation immédiate de toutes les formes de violences entre membres de nos communautés et exigeons des notables, des érudits, des chefs de fraction, tribu et village, des cadres qu’ils assument pleinement leur responsabilité afin que cessent les violences ignobles entre Azawadiens,
3. A la cessation immédiate des crimes de guerre, crimes contre l’humanité, massacres, pillages et saccages à l’encontre des populations civiles de l’Azawad, notamment depuis le début de l’opération Serval,
4. A la libération sans délais des personnes civiles enlevées, détenues par le Mali ou les forces spéciales françaises,
5. A la libération immédiate et sans conditions des otages détenus sur notre territoire ainsi qu’au retrait de notre territoire de tous les groupes narco terroristes et jihadistes,
6. La France, dont les forces contrôlent l’Azawad depuis janvier 2013, à assumer pleinement ses responsabilités en assurant la sécurité des populations, en exigeant la cessation immédiate des exactions et crimes par l’armée malienne et ses supplétifs
7. A l’ouverture de couloirs humanitaires pour secourir les populations civiles restées sur place,
8. A la justice internationale, pour enquêter, arrêter et juger les auteurs d’exactions et de crimes contre les populations civiles, dans le cadre d’un Tribunal Pénal Spécial pour le Mali, pour les actes commis de 1960 à 2002, et dans le cadre de la CPI pour les actes commis depuis 2002.
9. A des réparations morales et matérielles intégrales de tous les dommages subis par les populations civiles depuis 1960, afin de mettre en échec la culture de l’impunité que cultive l’Etat malien depuis son accession à l’indépendance,
Décidons
1. De poursuivre ce processus de concertation civile des Azawadiens ici en Mauritanie et dans les autres principaux pays d’accueil : Niger, Burkina Faso, Algérie
2. De nous doter d’un plan d’action, notamment de sensibilisation pour l’unité, la paix et la réconciliation entre Azawadiens,
3. De la constitution d’une commission ad hoc pour traiter la question spécifique des violences entre des membres des communautés azawadiennes,
Motion de remerciements
1. Au Peuple frère de Mauritanie pour son accueil fraternel en dépit de toutes les contraintes,
2. A son Excellence, Mr Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République Islamique de la Mauritanie, pour son engagement en vue d’une paix durable
3. A toutes les autorités mauritaniennes pour leur compréhension et sollicitude à l’égard des Azawadiens
4. Aux personnalités mauritaniennes ainsi qu’aux organisations humanitaires mauritaniennes qui ont exprimé leur empathie
5. Aux medias mauritaniens publics et privés, aux correspondants de la presse internationale qui contribuent à lever le voile sur la situation difficile des réfugiés, sur les exactions et l’impunité dont sont victimes les communautés de l’Azawad toutes communautés confondues,
6. A tous les Etats, organisations internationales gouvernementales ou non, qui se mobilisent afin de contribuer à soulager la misère et la détresse des réfugiés ici et ailleurs,
Fait à Nouakchott, le 30 MARS 2013
LES PARTICIPANTS
SIWEL 01 1852 AVR13
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