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lundi 1 avril 2013

Malika Matoub a réitéré son exigence sur la vérité concernant l’assassinat de son frère | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie


Célébration du 57e anniversaire de la naissance du Rebelle
« La famille de Lounès en général et moi en tant que sa sœur voulons voir à la barre des accusés directs », s’insurge la conférencière pour dire ensuite que c’est « aux autorités compétentes de se débrouiller ces accusés ».
25/01/2013 - 10:46 mis a jour le 25/01/2013 - 18:55 par Saïd Tissegouine
A l’occasion du 57e anniversaire de la naissance de feu Lounès Matoub dit « le Rebelle » qui se rapportait à la journée d’hier, soit le 24 janvier 2013, la fondation portant le nom du défunt a organisé un grand gala artistique à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou lequel gala a été également une opportunité pour Mme Malika Matoub d’organiser une conférence de presse pour faire part de ses douleurs et de ses espoirs sur ce qui est appelé « l’affaire Lounès Matoub ».
A l’issue de ce face à face avec la presse, la conférencière dira d’abord que la fondation Lounès Matoub qu’elle-même préside a décidé d’octroyer cette année le Prix de la Résistance Lounès Matoub, institué en avril 2000, au groupe artistique et militant targui dénommé« Tinariwin ». Malika Matoub expliquera que le choix de Tinariwin est justifié par son rôle dans la propulsion de la chanson engagée targuie.
De même, la sœur du Rebelle dira que la Fondation qu’elle préside a décidé le retrait du Prix de la résistance à M. Idir Zaïd Ahmed et son épouse Malika, tous deux enseignants à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, qu’elle leur a octroyé en 2003 pour leurs travaux et recherches dans le domaine amazigh. Malika Matoub a expliqué ce retrait du Prix de la Résistance au couple Ahmed-Zaïd pour avoir fait partie des enseignants de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou qui ont donné le titre de Docteur Honoris Causa en 2008 au défunt président Ahmed Ben Bella « à l’étonnement et à la réprobation de tous ». La conférencière s’étalera sur le rôle du défunt premier Président de la république algérienne dans les événements ayant suivi juste l’indépendance du pays connus sous l’appellation « affaire du FFS » et sur ses attaques contre feu Abane Ramdane lesquelles sont portées dans son ouvrage paru en 2011.
S’agissant du premier Prix de la Résistance, la soeur du Rebelle a affirmé que la fondation qu’elle préside a été dédié à la mémoire de tous les martyrs et blessés du Printemps Noir.
Le second volet de l’intervention de Malika Matoub sera essentiellement axé sur l’assassinat de son frère. Selon les déclarations et les intentions de la conférencière, l’affaire serait repartie de zéro. En effet, la sœur du Rebelle a souligné que le procès intenté par les pouvoirs publics contre Medjnoun et Chenoui dans l’affaire de l’assassinat de son frère est à considérer comme nul et non avenue dans la mesure où ces hommes ont été poursuivis pour « participation à un assassinat ».
« La famille de Lounès en général et moi en tant que sa sœur voulons voir à la barre des accusés directs », s’insurge la conférencière pour dire ensuite que c’est « aux autorités compétentes de se débrouiller ces accusés ». « A cette occasion de la célébration de la naissance de mon frère, continue Malika Matoub, j’interpelle le président de la république pour ordonner la réouverture du dossier concernant la mort de mon frère et que justice soit rendue ! ».
Revenant à la voie du raisonnement, la conférencière dira que « dès lors, on a jugé des personnes impliquées dans la participation à un assassinat, la question est de savoir donc qui sont les assassins directs ? ». « Non l’affaire n’est pas finie et nous continuons à dire que qu’elle (l’affaire) n’est pas encore jugée au bout de quinze années d’attentes et de deuil », clame la conférencière.
A ce moment, Me Aïssa Rahmouni, avocat assistant Malika Matoub, intervient. « Nous reposons, aujourd’hui encore, les trois questions clefs et qui sont : le pourquoi de l’assassinat, le comment et par qui ? », résume l’intervenant pour rappeler certaines zones laissées dans l’obscurité par la justice. « Tout d’abord, souligne Me Aïssa Rahmoun, il s’agit là d’un assassinat politique, ensuite il y avait 52 témoins dont la justice n’a pas voulu réceptionner le témoignage ». « Certaines déclarations, poursuit Me Aïssa Rahmoun, avaient trait directement à l’assassinat de Lounès Matoub ; il n’aurait été que normal donc que la justice exige de leurs auteurs de révéler les éléments ayant justifié les dites déclarations ». Reprenant la parole, Malika Matoub révélera que sa famille, nourrie par le souci de faire éclater la vérité, a fait appel un Bureau d’experts pour procéder à la reconstitution des faits, l’analyse balistique et l’analyse d’ADN à partir du sang du Rebelle laissé dans sa voiture. A la question de connaître l’identité de ce Bureau chargé d’expertise, la conférencière répondra par la négation puisque l’opération d’expertise est toujours en cours. La sœur du rebelle avouera seulement que l’opération de la reconstitution des faits et l’étude de la balistique sont terminées mais « reste cependant l’analyse ADN à partir du sang de la victime trouvé sur sa voiture ». « Pour les besoins de l’enquête, ajoute Malika Matoub, je suis même prête à autoriser l’exhumation du cadavre de mon frère pour les analyses ».
S’agissant de la source de financement de l’opération d’expertise qui est en train d’être menée, la conférencière dira qu’elle émane de la famille de sang de la victime et « Dieu seul sait que nous ne roulons pas sur de l’or ». La présidente de la fondation baptisée au nom de son frère a clairement souligné qu’une fois l’opération d’expertise terminée, les résultats seront remis aux mains de la justice qui « j’espère fera son travail car ce n’est qu’une fois que vérité soit connue de tous et que justice soit faite que mon frère reposera en paix et sa famille fera son deuil ». « Nous avons besoin de cette vérité que nous considérons tous et toutes comme une thérapeutique », ajoute Malika Matoub.
A la question de savoir si la justice n’arrivait pas à faire connaître la vérité sur l’assassinat du Rebelle en dépit de la présence des résultats de l’expertise entre ses mains, que pourrait être la réaction de la fondation Lounès Matoub, de sa famille de sang et de ses fans, la conférencière a répondu que dans ce cas de figure, les résultats en question seront portés à la connaissance du public par le biais de la presse. Notons enfin que Malika Matoub a révélé qu’à force de travailler et de la lourde mission qu’elle porte sur ses épaules dans le cadre de cette affaire ayant trait à la mort de son frère, elle a attrapé un AVC (accident vasculaire cérébral) en 2009. « Une fois remise de mon mal, je suis aussitôt remise au travail », a-t-elle conclu.
En ce qui relève directement du gala artistique, il y a lieu de retenir qu’il a été initié et préparé entièrement par la fondation Lounès Matoub. Son coup d’envoi a été donné, rappelons-le, hier en début d’après-midi à la grande salle de spectacle de la maison de la culture. Le programme a été marqué par des chants, des poèmes et de la musique. L’ouverture a été traduite par un morceau musical du genre chaâbi, joué impeccablement par l’orchestre « Moh-Tahi ». Un numéro musical que le défunt Lounès Matoub aurait applaudi. Après ce numéro, C’est Na Aldjia (la mère du Rebelle) qui arrive sur scène pour lancer de sa vive et tendre voix un long et triste antienne qui, d’ailleurs figure dans le dernier enregistrement de son fils (printemps I998). Après na Aldjia, quatre professionnels de la chanson devaient se succéder pour enflammer la salle. Il s’agit de Karim Becha, Saïd Khazem, Lounès Kheloui et Yasmina. La salle était archicomble. Certaines personnes ont parcouru de longues distances pour assister à ce gala en dépit de la météorologie qui n’était pas favorable ce jeudi pour la circulation de personnes. Mieux encore, parmi l’assistance figuraient de grandes personnalités du monde politique, de la culture et des sciences.
Saïd Tissegouine

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