Inauguration d’une stèle à Ikhelfoune dans la commune de Bounouh ( Tizi Ouzou)
La mémoire de Farid Ali honorée
De Tizi-Ouzou, Saïd Tissegouine
Dans son discours, le président du MAK a su cerner et placer dans sa véritable dimension la personnalité de l’auteur « Aymma Sver Ourtsrou ». « Farid Ali, dira à titre de préambule M. Bouaziz Aït-Chebib, est le précurseur de la chanson algérienne en général, kabyle en particulier ».
17/11/2012 - 20:09 mis a jour le 17/11/2012 - 20:04 par
Il y a eu grande foule ce matin au village Ikhelfoune, dans la commune de Bounouh (Tizi-Ouzou). Le motif de ce grand rassemblement populaire est d’une importance incontestable. En effet, l’événement a porté sur l’inauguration de la stèle érigée à la mémoire de Farid Ali, célèbre chansonnier kabyle et auteurs de nombreux chants patriotiques et antiennes bien kabyles.Parmi les personnalités présentes à ce rendez-vous que d’aucuns qualifient de mémorable, figurent naturellement la famille militante et patriotique du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), à sa tête M. Bouaziz Aït-Chebib, la mère du Rebelle, na Aldjia, le chanteur Rachid Alioui, rentré spécialement de France pour assister à cette manifestation, le représentant de l’association « Tagmat » de Lyon, appelé Dallil et tant d’autres personnalités de différents horizons. Le geste inaugural de la plaque d’épitaphe a été exécuté par na Aldjia. A cette occasion, la mère du Rebelle prononcera un petit discours de circonstance. L’autre volet de la cérémonie inaugurale a été traduit par une succession de prises de parole. Dans son discours, le président du MAK a su cerner et placer dans sa véritable dimension la personnalité de l’auteur « Aymma Sver Ourtsrou ».
« Farid Ali, dira à titre de préambule M. Bouaziz Aït-Chebib, est le précurseur de la chanson algérienne en général, kabyle en particulier ». L’assistance, nombreuse et attentionnée entend ensuite de la bouche du président du MAK que « Ferhat et Lounès Maoub intellectuellement et artistiquement le pur produit de son école (feu Farid Ali ndlr) et sont, par conséquent, les continuateurs de son œuvre ». « Imma Azizen ourtsrou qui est une chanson indissociable avec la lutte pour la liberté, explique encore l’orateur, est connue même au-delà des frontières algériennes et cela bien avant Avava Inouva ».
Dans son témoignage, le président du MAK met encore en avant l’implication active de Farid Ali dans le combat libérateur de l’Algérie vis-à-vis de la France et pour l’émancipation de l’identité berbère après l’indépendance du pays. « Du PPA- MTLD jusqu’à l’Académie Berbère en passant par le FLN, Farid Ali a toujours été un militant incorruptible et intraitable sur la question intraitable. D’ailleurs, c’est le premier chanteur à avoir intégré le mot « Amazigh » dans l’un de ses chants », explique M. Bouaziz Aït-Chebib avant de conclure : « Même si l’Algérie indépendante fait tout pour l’effacer de la mémoire dite « nationale », Farid Ali demeure et restera à jamais dans la mémoire du peuple kabyle comme un exemple, une référence et une inspiration pour les générations futures.
La fin de la manifestation fut marquée par l’appel du comité du village à l’adresse de Dallil et H’cène Chirifi pour faire le dépôt d’une gerbe de fleurs sur le tombeau marbré de celui qui passa toute sa vie à chérir la terre de ses ancêtres et connu sous le nom de Farid Ali.
Saïd Tissegouine
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