De l’arabo-intégrisme : le chant du cygne
Ce monde où nous vivons est caractérisé par la vitesse et l’accélération. Les repères « traditionnels » sont bousculés, ébranlés et les « valeurs » qui régissent les sociétés sont bouleversées. L’arabo-intégrisme, en tant que topique totalitaire, vacille, titube et tente, désespérément, de s’accrocher à des mirages anachroniques en rupture avec les sociétés qui avancent. Une tragédie.Et voici que des cheikhs de l’Islam officiel wahhabite, des Abou truc, à bout de souffle, pondent des fatwas pour le moins insolites : pour ne pas être du reste, ils ont statué sur la prostitution légalisée, religieusement parlant, en Syrie, pour permettre à « leurs » combattants syriens de jouir des femmes sur des contrats de mariage à durée limitée : une heure maximum (pour céder la place aux autres) où les « moudjahidin » ont droit de contracter des mariages de passe avec des femmes âgées, au moins, de quatorze ans ou divorcées et respectueuses du Niqab. Histoire de galvaniser des guerriers au service d’un islam rigoriste et implacable. Qu’ils puissent déverser leur libido. Un bestiaire arabo-intégriste.
Et les ONGs arabes et les corporations politiques « progressistes » et « démocratiques » brillent par leur silence assourdissant. C’est un oxymore.
Et voici que des Cheikhs intégristes marocaines, sorte d’émigrés en situation irrégulière sur la terre amazighe, accusent la mouvance amazighe d’apostasie et militent, effrontément, pour l’instauration de la dilapidation, la décapitation, l’amputation des mains des voleurs et le recours à l’urine des chameaux pour soigner ses maux. La médecine du désert héritée des Abou Lahab et autre Abou Hanbal…
Et voici que des corporations politiques et des associations en manque de démocratie, minées par un discours religieux misanthrope s’activent pour dévier la revendication amazighe en organisant des kermesses pour ameuter le troupeau des décervelés contre la langue et la culture amazighes. Et le silence complice du Fkih du gouvernement Benkiran.
Et le silence assourdissant du pouvoir relève d’une stratégie machiavélique qui peut conduire vers l’impasse. Le replâtrage idéologique et la vision politicienne conjoncturelle ne constituent pas une solution. L’avenir du pays risque d’être hypothéqué. La déflagration risque d’être une marée incontrôlable.
En fait, le fond du problème est simple : la souveraineté amazighe dérange. Les discours menaçants des « tutsis » et autres « hutus » relèvent d’une vision extrémiste bloquée qui refuse de reconnaître la réalité du pays. Une réalité amazighe.
En psychanalyse, cela relève du « déni de la réalité ». Les rapports de force ont changé et connaissent des mutations quotidiennes. La peur a changé de camp. Les tenants de la doctrine arabo-intégriste font face à un discours identitaire amazighe autochtone qui refuse, légitimement, de céder. Les amazighes ne veulent plus endosser le rôle de « mercenaires » embrigadés au service de causes qui ne sont pas les leurs et dont les conséquences leur sont fatales.
Les arabo-intégristes croient détenir la « Vérité » totale et absolue, à l’image de Dieu. Frappés d’une cécité intellectuelle, ils ne voient le monde qu’à travers le prisme d’une vision ségrégationniste qui leur octroie le statut de race « supérieure », calquée sur le modèle hitlérien, de sinistre mémoire.
Ils veulent maintenir le statu quo et font feu de tout bois : aux accusations des amazighes d’apostats, se conjuguent les allégations farfelues qui les traitent d’alliés du sionisme, de l’impérialisme et du diabolisme. Et les amazighes sont sur leur terre ancestrale. C’est très grave.
Il est des signes qui sont révélateurs. De la décadence de l’arabo-intégrisme. Le chant du cygne, cet oiseau grégaire qui, avant de mourir, pousse un dernier cri. Obnubilés par un discours monolithique et « cannibalisé », plusieurs plumitifs, intellos à la solde du wahhabisme, plumitifs prêts à se vendre au plus offrant, barbouse déguisées en « penseurs » se livrent, sur la toile, à des attaques systématiques contre l’amazighité et ses défenseurs.
Des « acteurs » gavés par un discours obsolète qui sont désemparés face à la résurgence d’un discours amazighe sans complaisance, qui ne « mâche pas ses mots », qui bouscule, dérange et exaspère le ronronnement dogmatique des porteurs d’eau d’une idéologie exogène et pernicieuse qui hypothèque l’avenir de notre pays.
Les arabo-intégristes ne veulent pas admettre que les Amazighes sont chez eux et n’ont besoin d’aucun tuteur ou parrain qui leur dicte leur mode de vie, leur vision du monde et de l’Autre et qui prétend combler leur besoin spirituel en gérant leurs âmes.
La résistance amazighe s’est faite avec des armes, elle se fait à présent par la production d’un discours fondé sur des valeurs à même de permettre à notre pays de s’arrimer aux sociétés qui avancent : des sociétés démocratiques, respectueuses des autres, de la diversité, de la tolérance et de la coexistence pacifique et fructueuse des peuples, cultures et identités.
Les Amazighes sont chez eux, sur leur terre et militent pour défendre leurs libertés. Le temps leur a donné raison car leur choix est celui de l’avenir et de la liberté. Leurs détracteurs se comportent comme s’ils sont dans un pays conquis, une sorte de terres amazighes occupées. C’est dangereux. Que les hommes de bonne volonté y réfléchissent.
Auteur: Moha Moukhlis
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