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jeudi 13 décembre 2012

Les armes chimiques syriennes : un arsenal mystérieux | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie


13/12/2012 - 12:58 mis a jour le 13/12/2012 - 12:55 par AFP
WASHINGTON - L’arsenal chimique syrien existe depuis plusieurs décennies et est considéré comme l’un des plus importants au Moyen-Orient. Mais il continue à faire l’objet de supputations, tant les données non-classifiées sont rares.
Les données publiques sont quasi-inexistantes car la Syrie est l’un des rares pays à ne pas avoir signé la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et n’est donc pas membre de l’Organisation chargée de contrôler son application, l’OIAC.
Les services de renseignements restent peu diserts. Chaque année devant le Sénat, le patron de l’Agence de renseignement militaire américaine (DIA), le général Ronald Burgess, affirme que "le programme syrien est bien établi et comprend des stocks d’agents neurotoxiques, qui peuvent être répandus par avion ou des missiles balistiques". Damas recherche cependant l’aide étrangère pour lui fournir l’expertise et les précurseurs chimiques nécessaires à la fabrication de ses armes, selon lui.
Les stocks syriens sont de l’ordre de "centaines de tonnes" d’agents chimiques divers, selon Leonard Spector, expert au centre d’études sur la non-prolifération à l’Institut Monterey (Etats-Unis).
Pour Olivier Lepick, spécialiste français de l’armement chimique à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), "leur panoplie d’agents chimiques est assez robuste". Les Syriens "ont réussi à maîtriser la synthèse des organophosphorés : c’est la dernière génération la plus efficace et la plus toxique des armements chimiques. Dans cette famille, on trouve le Sarin et le VX", ainsi que des "agents beaucoup plus anciens comme le sulfure d’éthyle dichloré, c’est-à-dire le gaz moutarde", avait-il expliqué en juillet.
Le régime syrien avait reconnu le 23 juillet pour la première fois posséder des armes chimiques. "Aucune arme chimique ou non conventionnelle ne sera utilisée contre nos propres citoyens (...), ces armes ne seront utilisées qu’en cas d’agression étrangère", avait dit le porte-parole du ministère, Jihad Makdessi, dont les propos avaient immédiatement été nuancés par un communiqué du ministère évoquant ces armes "si elles existent".
Un responsable américain sous couvert de l’anonymat a confié que la Syrie était en train de mélanger des précurseurs chimiques" du sarin, habituellement stockés séparément par sécurité. Le fait de les mélanger constitue une étape vers sa militarisation. Incolore et quasiment inodore, le gaz sarin est considéré comme un des poisons les plus toxiques jamais mis au point par l’homme. La secte japonaise Aum y a eu recours lors d’une attaque en juin 1994 dans la ville de Matsumoto, dans la préfecture de Nagano (nord de Tokyo), qui avait tué sept personnes et entraîné l’hospitalisation de 200 autres à la suite des émanations du gaz mortel, puis le 20 mars 1995 dans le métro de Tokyo, faisant 13 morts et intoxiquant plus de 6.000 voyageurs.
Le programme d’armement chimique syrien a été lancé dans les années 1970 avec l’aide de l’Egypte puis de l’URSS. La Russie dans les années 1990 puis l’Iran depuis 2005 lui ont également fourni un soutien, selon la Nuclear Threat Initiative (NTI), une organisation indépendante recensant les données "ouvertes" sur les armes de destruction massive.
Le programme syrien d’armes chimiques semble dirigé depuis le Centre d’études et de recherches scientifiques (CERS) situé à Damas, selon le NTI. Les principaux centres de production et de stockage sont concentrés dans des sites à Safira, près d’Alep, à Damas, Hama, Lattaquié et Homs, rapporte le Centre de recherches du Congrès américain. Quant aux vecteurs, ils vont des missiles balistiques de type Scud aux bombes aériennes et obus d’artillerie, selon la littérature "ouverte".
AFP

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