Mali : Savant alliage du dialogue et de la force
Ali TRAORE-Sidwaya
Les lignes bougent, petit-à-petit, au Mali. Les groupes armés qui terrorisent les populations au Nord du pays de Soundjata Keïta, commencent à mettre, un à un, de l’eau dans leur vin, pour une sortie de crise honorable. Ainsi, ils rejoignent la position du Burkina Faso, qui a toujours mis le dialogue en avant, pour la résolution des conflits, surtout celui au Mali. L’on se rappelle que le président du Faso, médiateur de la CEDEAO pour le Mali, a reçu, le 7 octobre 2012, une délégation du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), venue lui remettre la plateforme politique du Mouvement en vue d’un règlement politique du conflit. Et que, afin d’engager des pourparlers de paix, le médiateur avait promis de renouveler au Président Dioncounda Traoré du Mali, la demande des chefs d’Etat de la CEDEAO de créer une structure nationale chargée de promouvoir le dialogue avec le Nord.
Les lignes bougent, petit-à-petit, au Mali. Les groupes armés qui terrorisent les populations au Nord du pays de Soundjata Keïta, commencent à mettre, un à un, de l’eau dans leur vin, pour une sortie de crise honorable. Ainsi, ils rejoignent la position du Burkina Faso, qui a toujours mis le dialogue en avant, pour la résolution des conflits, surtout celui au Mali. L’on se rappelle que le président du Faso, médiateur de la CEDEAO pour le Mali, a reçu, le 7 octobre 2012, une délégation du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), venue lui remettre la plateforme politique du Mouvement en vue d’un règlement politique du conflit. Et que, afin d’engager des pourparlers de paix, le médiateur avait promis de renouveler au Président Dioncounda Traoré du Mali, la demande des chefs d’Etat de la CEDEAO de créer une structure nationale chargée de promouvoir le dialogue avec le Nord.
Le médiateur avait surtout recommandé aux Mouvements armés de s’engager dans un dialogue inclusif de paix et de réconciliation visant à satisfaire les aspirations légitimes des populations du Nord du Mali. Et pour cela, la condition est qu’ils devront se démarquer de l’extrémisme et du terrorisme afin de construire, avec l’appui de la communauté internationale, une paix durable.
En tout cas, ces derniers temps, ces mouvements affichent, de plus en plus, leur volonté à s’engager dans un processus de dialogue politique. Après le MNLA, cette volonté de dialoguer a été encore constatée, le mardi 6 novembre dernier, avec l’un des mouvements, notamment Ansar Dine, à l’issue d’un séjour à Ouagadougou, où il a eu des concertations avec le médiateur de la CEDAO, Blaise Compaoré. Le porte-parole de la délégation de Ansar Dine a, en effet, dans une déclaration, réaffirmé sa disponibilité « à s’engager immédiatement dans un processus de dialogue politique avec les autorités de transition du Mali, en vue d’aboutir à un arrêt complet des hostilités, au respect des droits et des libertés fondamentales, au retour des personnes déplacées et réfugiées et à la création d’un environnement propice à l’adoption et la mise en œuvre d’un accord global de paix qui traite de toutes les causes profondes de la crise ».
Ce qui donne plus d’espoir et d’assurance. Et, comme l’a toujours exigé la médiation, Ansar dine s’est engagé à rejeter toute forme d’extrémisme et de terrorisme et à lutter contre la criminalité transfrontalière organisée. On peut parler de prédisposition du Mouvement de recourir au dialogue et de se démarquer des groupuscules violents et armés qui soumettent les Maliens du Nord à la souffrance.
Mais, sans douter de la bonne foi du MNLA et surtout de Ansar Dine qui vient de rallier le camp du dialogue, faut-il croire qu’il s’agit réellement d’un engagement à rechercher la paix par les vertus du dialogue, où est-ce la pression, de part et d’autres, qui les amène à vouloir gagner du temps ? Quelle que soit la raison qui les fait courir, il faut reconnaître que l’évolution de la situation est due à la stratégie de médiation mise en place. Un savant alliage du dialogue et de la force. D’un côté, il a toujours été proposé une possibilité de dialogue et de concertation. De l’autre, la possibilité de croiser le fer, si rien n’est fait. Et ces temps-ci, la pression est montée d’un cran, mettant les différents groupuscules qui font régner leurs lois au Nord-Mali, dos au mur.
Cela, surtout que les chefs d’état-major des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont approuvé, le mardi 6 novembre 2012, à Bamako, le « concept d’opération » de la force internationale pour le Mali. Comme s’il s’agissait de faire plus peur aux mouvements qui occupent le Nord-Mali, le concept a précisé la composition de la force, le niveau de participation des pays de la CEDEAO qui en constitueront le noyau, le financement et les moyens militaires dont elle devrait disposer pour mettre hors d’état de nuire, « les ennemis de la paix » dans le Sahel. Et le président du Comité des chefs d’état-major de la CEDEAO, le général de corps d’armée ivoirien, Soumaïla Bagayoko, d’indiquer que la MICEMA (Mission de la CEDEAO au Mali) sera remplacée par « la Force internationale d’intervention au Mali ». De quoi donc faire réfléchir, deux fois, tout mouvement au Nord-Mali !
Il est donc temps, que Ansar Dine et tous les autres qui veulent rentrer dans un processus de dialogue pour une sortie de crise au Mali, aillent au-delà des déclarations de bonnes intentions, pour poser des actes visibles, allant dans ce sens. Il est aussi temps que le gouvernement, à Bamako, crée les conditions de dialogue avec les acteurs au Nord du Mali, pour qu’ensemble, avec l’aide des pays de la CEDEAO et de la communauté internationale, une solution soit vite trouvée à cette crise qui met à mal toute la sous-région ouest-africaine.
Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)- Sidwaya-http://www.lefaso.net/spip.php?article51126&rubrique21
En tout cas, ces derniers temps, ces mouvements affichent, de plus en plus, leur volonté à s’engager dans un processus de dialogue politique. Après le MNLA, cette volonté de dialoguer a été encore constatée, le mardi 6 novembre dernier, avec l’un des mouvements, notamment Ansar Dine, à l’issue d’un séjour à Ouagadougou, où il a eu des concertations avec le médiateur de la CEDAO, Blaise Compaoré. Le porte-parole de la délégation de Ansar Dine a, en effet, dans une déclaration, réaffirmé sa disponibilité « à s’engager immédiatement dans un processus de dialogue politique avec les autorités de transition du Mali, en vue d’aboutir à un arrêt complet des hostilités, au respect des droits et des libertés fondamentales, au retour des personnes déplacées et réfugiées et à la création d’un environnement propice à l’adoption et la mise en œuvre d’un accord global de paix qui traite de toutes les causes profondes de la crise ».
Ce qui donne plus d’espoir et d’assurance. Et, comme l’a toujours exigé la médiation, Ansar dine s’est engagé à rejeter toute forme d’extrémisme et de terrorisme et à lutter contre la criminalité transfrontalière organisée. On peut parler de prédisposition du Mouvement de recourir au dialogue et de se démarquer des groupuscules violents et armés qui soumettent les Maliens du Nord à la souffrance.
Mais, sans douter de la bonne foi du MNLA et surtout de Ansar Dine qui vient de rallier le camp du dialogue, faut-il croire qu’il s’agit réellement d’un engagement à rechercher la paix par les vertus du dialogue, où est-ce la pression, de part et d’autres, qui les amène à vouloir gagner du temps ? Quelle que soit la raison qui les fait courir, il faut reconnaître que l’évolution de la situation est due à la stratégie de médiation mise en place. Un savant alliage du dialogue et de la force. D’un côté, il a toujours été proposé une possibilité de dialogue et de concertation. De l’autre, la possibilité de croiser le fer, si rien n’est fait. Et ces temps-ci, la pression est montée d’un cran, mettant les différents groupuscules qui font régner leurs lois au Nord-Mali, dos au mur.
Cela, surtout que les chefs d’état-major des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont approuvé, le mardi 6 novembre 2012, à Bamako, le « concept d’opération » de la force internationale pour le Mali. Comme s’il s’agissait de faire plus peur aux mouvements qui occupent le Nord-Mali, le concept a précisé la composition de la force, le niveau de participation des pays de la CEDEAO qui en constitueront le noyau, le financement et les moyens militaires dont elle devrait disposer pour mettre hors d’état de nuire, « les ennemis de la paix » dans le Sahel. Et le président du Comité des chefs d’état-major de la CEDEAO, le général de corps d’armée ivoirien, Soumaïla Bagayoko, d’indiquer que la MICEMA (Mission de la CEDEAO au Mali) sera remplacée par « la Force internationale d’intervention au Mali ». De quoi donc faire réfléchir, deux fois, tout mouvement au Nord-Mali !
Il est donc temps, que Ansar Dine et tous les autres qui veulent rentrer dans un processus de dialogue pour une sortie de crise au Mali, aillent au-delà des déclarations de bonnes intentions, pour poser des actes visibles, allant dans ce sens. Il est aussi temps que le gouvernement, à Bamako, crée les conditions de dialogue avec les acteurs au Nord du Mali, pour qu’ensemble, avec l’aide des pays de la CEDEAO et de la communauté internationale, une solution soit vite trouvée à cette crise qui met à mal toute la sous-région ouest-africaine.
Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)- Sidwaya-http://www.lefaso.net/spip.php?article51126&rubrique21
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