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samedi 10 novembre 2012

Le Président du Mak répond à Ould Kablia | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie

Meeting du président du MAK à Semaoune

Le Président du Mak répond à Ould Kablia

De Béjaia, par Saïd Tissegouine
« La Kabylie, bastion de la laïcité depuis des millénaires », continua l’orateur, ne peut en aucun cas nourrir des sympathies à l’égard du terrorisme. Celui-ci est créé et entretenu par le pouvoir algérien véhiculant une doctrine arabo-islamiste et à sa tête justement Ould-Kablia ».
10/11/2012 - 15:07 mis a jour le 10/11/2012 - 15:06 par Saïd Tissegouine
Le président du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), M. Bouaziz Aït-Chebib et le secrétaire national à la défense et au développement de la langue kabyle, M. Razik Zouaoui, se sont alternés, hier en fin d’après-midi, dans la prise de parole lors d’un meeting animé à Semaoune. Ce face-à-face sur le terrain avec la population s’inscrit naturellement dans le cadre de la contre campagne du vote. C’est M. Razik Zouaoui qui prit la parole le premier pour « prouver » que ce rendez-vous du 29 de ce mois « n’est qu’un leurre de plus ».
L’orateur se contentera de ce petit préambule pour s’attaquer ensuite avec virulence à tous les candidats concourant pour le fauteuil d’élu en Kabylie. Le secrétaire national du MAK pour la défense et le développement de la culture et la langue kabyles les traitera de « carriéristes », d’ « incompétents », de « parfaits ignorants de la chose politique » et de « personnes n’ayant aucun sens de la question d’honneur ». Pour appuyer le « bien fondé » de ses accusations, M. Razik Zouaoui explique alors les passages des codes de commune et de wilaya stipulant « l’insignifiant rôle de l’élu ». Sentant avoir bien captivé l’attention de l’assistance, fort nombreuse, le cadre du MAK continue à enfoncer ses adversaires dans « la boue » (les candidats aux élections en Kabylie) par la dérision : « En sachant à l’avance leurs missions et véritables fonctions, ils devraient alors formuler directement des demandes d’emploi au pouvoir ». Cet humour suscitera un grand rire de l’assistance.
Revenant à sa solennité, M. Razik Zouaoui citera une multitude d’exemples dont celui de l’hiver dernier où faute de moyens et de prérogatives, l’ensemble des élus de Kabylie n’ont pu aider leurs administrés pourtant en extrêmes difficultés. C’est pourquoi, pour l’orateur, le 29 de ce mois devrait être « une journée de deuil en Kabylie » avant de déclarer qu’on ne peut parler de stabilité tant que la Kabylie n’a pas son autodétermination. C’est sur ce que l’homme passa le micro à M. Bouaziz Aït-CHebib. Le président du MAK a quant à lui entamé son discours par « une réponse au ministre algérien de l’intérieur et des collectivités locales et non moins président de l’association des Anciens du MALG, M. Daho Ould-Kablia suite à ses déclarations, faites au quotidien national algérien, le Soir d’Algérie et publiées jeudi dernier. « Je tiens à répondre à Ould-Kablia, s’écria le président du MAK, ceci : « El Qaïda et le terrorisme en Kabylie est votre propre création et celle vos complices M. Oud-Kablia ». « La Kabylie, bastion de la laïcité depuis des millénaires », continua l’orateur, ne peut en aucun cas nourrir des sympathies à l’égard du terrorisme. Celui-ci est créé et entretenu par le pouvoir algérien véhiculant une doctrine arabo-islamiste et à sa tête justement Ould-Kablia ». Et prouver encore le peu d’estime dont joui le ministre algérien de l’intérieur et des collectivités en Kabylie, M. Bouaziz Aït-Chebib lance : « Chiche, que Ould-Kablia ose venir en Kabylie et se promener seul dans les villages comme pourrait le faire n’importe quel autre citoyen !
Nous verrons s’il sera accueilli par les citoyens avec des plats de couscous ou avec du plomb ! ». A partir de là, l’orateur se mettra à démontrer que les kidnappings, les actes terroristes, la délinquance et autres actes relevant de l’insécurité et de l’incivisme ont commencé à faire ou à refaire surface en Kabylie à partir de l’année 2005, soit au retour de la gendarmerie nationale. Le président du MAK a accusé carrément les gendarmes d’être les auteurs de l’insécurité en Kabylie. L’intervenant ne manquera pas de poser la grande interrogation sur l’enlèvement et l’assassinat du jeune Aghilès Hadjou d’Azeffoun. « Il est curieux, déclare-t-il, que les gendarmes « arrêtent les assassins » du jeune homme le jour même où son cadavre est retrouvé par la population après un ratissage et des fouilles. Les gendarmes ont prétendu avoir arrêté les « assassins » quelques jours plutôt. Logiquement, c’était aux gendarmes de retrouver le cadavre puisqu’ils auraient obtenu des aveux des accusés après l’interrogatoire qu’on leur aurait fait subir. Hélas, non. C’était les citoyens qui avait fait la découverte du corps sans vie du jeune Aghilès et l’arrestation de ses « assassins » survient le jour même ».
Poursuivant son discours sur le sécuritaire, le président du MAK n’a pas nié la présence de terroristes en Kabylie. « Il faut savoir cependant, assure-t-il, que ces terroriste sont venus d’ailleurs ». Et encore une fois, l’orateur met en avant des arguments « prouvant l’implication directe du pouvoir algérien dans les actes terroristes en Kabylie ». Ayant jugé la mise au point faite au président de l’association des Anciens du MALG, M. Bouaziz Aït-Chebib saisit un autre volet, à savoir celui des élections locales. L’homme ne manquera pas de fustiger le Front des Forces Socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) pour leur entêtement à se considérer comme des partis nationaux algériens. « Nos frères du FFS et du RCD doivent avoir en tête que leurs partis sont uniquement kabyles et, par conséquent, leur participation aux élections élaborées par le pouvoir ne sert que l’intérêt de celui-ci », a martelé M. Bouaziz Aït-Chebib qui ne manquera pas également d’expliquer pourquoi seuls les positions du FFS et du RCD intéressent la famille militante et patriotique du MAK. « Le Front de Libération Nationale (FLN), le rassemblement National Démocratique (RND) et autres ne sont pas des nôtres et nous saurons arrêter des mesures idoines à leur égard », lâche l’orateur. Tant tôt, le président du MAK utilise un ton réconciliant et fraternel à l’endroit des deux partis politiques kabyles et tantôt un ton sévère. Il dit en effet : « A Sidi-Bellabès, on a empêché de prendre en considération la liste des candidats présentée par le RCD pour le motif que le RCS et ses candidats étaient des étrangers. « Rentrez dans votre pays pour vous postuler aux postes d’élus », leur a-t-on signifié. N’est-ce pas que ceci est une preuve que le RCD n’est pas un parti national algérien ? ». L’intervention de M. Bouaziz Aït-Chebib s’étirera encore longtemps. Il réduira les dirigeants de l’ensemble des partis politiques au statut de « petits marchands de fruits et légumes » et de « petits maquignons ». « C’est le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) qui distribue les sièges et cette distribution se fait bien avant la tenue des élections. Il se trouve que quand un responsable politique n’est pas satisfait du quota que lui réserve le DRS, il se « rebelle » en criant à qui veut l’entendre qu’il n’est pas intéressé par les élections concernées en tentant d’avancer maladroitement des justificatifs politiques », argue l’orateur pour passer ensuite à ce rendez-vous du 29 de ce mois. Comme l’a fait précédemment M. Razk Zouaoui, le président du MAK « prouvera » qu’avec les nouveaux codes communal et wilayal, l’élu ne sera qu’ « un pantin » entre les mains de l’administrateur (wali et chef de daïra).
Pour mettre plus de valeur à son argumentation sur ce sujet, l’orateur réitérera les avis du Dr Saïd Sadi et M. Karim Tabou exprimés sur ces nouveaux textes relatifs à l’APC et l’APW au moment où ils étaient respectivement président du RCD et premier secrétaire du FFS. M. Bouaziz Aït-Chebib ira jusqu’à faire une petite plaisanterie sur le rôle « ingrat » du maire et que voici : « En sa qualité de premier magistrat de commune, un commissaire de police peut le gifler sans pour autant rouspéter avec ce nouveau code communal ». Ayant jugé avoir « largement explicité » les raisons de tourner, encore une fois, le dos aux urnes, le président du MAK abordera dès lors le volet économique de la Kabylie présente et future, soit une fois que son peuple jouira de son autodétermination. A la fin du meeting, il faisait déjà nuit.
Addenda : A l’occasion de Yennayer, la famille militante et patriotique du MAK organisera deux marches. L’une se fera à Béjaia et l’autre à Tizi-Ouzou.
Said Tissegouine

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