L’identité algérienne : une identité provisoire
L. ACARƩIW
La grandeur et la crédibilité à la fois de l’homme et de son combat pour son peuple, Ferhat Mehenni les a acquises, non pas par sa résignation et l’acceptation d’une identité étrangère, mais en refusant tout crime contre son peuple et les valeurs qui ont jalonnée l’histoire de la Kabylie.
16/03/2013 - 00:50 mis a jour le 16/03/2013 - 00:05 par
La nationalité algérienne est définie par le régime algérien comme arabe et musulmane. Elle s’est imposée au peuple kabyle par la décolonisation qu’il a menée à son terme, puis par la guerre qu’il a perdu en 1964 face à la coalition des Clans d’Oujda (venu du Maroc) et du Bec de Canard (Tunisie).
Par-delà le caractère juridique et administratif de la nationalité, impliquant ainsi des droits et des devoirs, en principe, elle puise sa légitimité dans la nation. Or, il n’y a pas de « nation algérienne ». SI du moins elle existerait elle n’inclurait pas les Kabyles qui eux-mêmes forment un peuple distinct. Cela nous amène à poser cette question fondamentale : Est-ce que le peuple kabyle peut se reconnaître dans la nation arabo-islamique algérienne ?
C’est une évidence que de dire, que le peuple Kabyle se reconnaît exclusivement dans la nation kabyle, qui s’est formée à travers une histoire millénaire, une langue, une culture, et un mode de vie ayant comme socle la liberté et la démocratie, une organisation sociale solidaire, le tout consolidé par une laïcité naturellement adoptée.
Par déduction, le peuple kabyle ne peut se reconnaître dans une nationalité qui lui est imposée et qui ne respecte pas son identité. Bref, une nationalité aux antipodes de ses valeurs et de son être profond.
Aujourd’hui, le peuple kabyle se trouve contraint de supporter cette nationalité qui lui est étrangère comme un fardeau qui lui pèse depuis plus de 50 ans maintenant, ne serait-ce que pour des raisons de passeport. Mais comme l’avait écrit le grand leader kabyle, Mohand Arav Bessaoud (mort en 2002) cette nationalité n’est vécue que comme « l’identité provisoire », en attendant l’avènement d’un Etat kabyle.
Il y va de même pour l’hymne national algérien et le drapeau, qui sont aussi des injustices infligées au peuple kabyle. Peut-on se reconnaître dans un hymne écrit dans une langue étrangère et un emblème qui est sûrement chargé de sens arabo-islamique, mais humiliant pour les Kabyles dont les valeurs, l’identité et les aspirations lui sont étrangères.
Que le monde entier le sache aujourd’hui : les kabyles forment un peuple au sens le plus complet du terme. Tout acte visant à perpétuer ce déni d’existence est voué à l’échec. Ainsi, les récentes arrestations des responsables du MAK ou l’éventuelle déchéance du Président du Gouvernement Provisoire Kabyle, M. Ferhat Mehenni de sa « nationalité », nous ramènent immanquablement aux sinistres années du parti unique de Boumediene et de Chadli. Mieux ! cela ne fera qu’accélérer le processus de mise en place d’un Etat propre à la Kabylie, seul en mesure d’œuvrer pour le bien être des Kabyles.
La grandeur et la crédibilité à la fois de l’homme et de son combat pour son peuple, Ferhat Mehenni les a acquises, non pas par sa résignation et l’acceptation d’une identité étrangère, mais en refusant tout crime contre son peuple et les valeurs qui ont jalonnée l’histoire de la Kabylie.
John F.KENNEDY disait : « la grande révolution dans l’histoire de l’homme, passé, présent et futur, est celle de ceux qui sont résolus à être libres. »
C’est justement cette soif de liberté et cet amour indéfectible pour leur peuple que Ferhat MEHENNI, Bouaziz Ait Chebib et tous les acteurs sociopolitiques économiques et culturels, voir sportifs, sont résolus à étancher en conduisant doucement mais sûrement la Kabylie vers l’exercice de son droit à l’autodétermination.
En attendant le réveil du monde libre qui a intérêt à apporter son soutien à la Kabylie, le peuple kabyle continue sa marche inexorable « dans le sens de sa libération » comme le prophétisait Mouloud Mammeri.
L. ACARƩIW
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