Citations
Pour y voir plus clair sur les sentiers tortueux de notre libération.
Mohand Aarab Bessaoudin Histoire de l'Académie berbère :
- J'ai cherché des compagnons de lutte et je n'ai trouvé que des conseillers, très souvent mauvais, ou des chefs.
- Le bureau (de l'Académie, ndlr) était donc au grand complet sans que mon travail en fût allégé pour autant. Car et vous l'avez sans doute deviné, cette demoiselle et ces messieurs étaient des prête-noms et non des militants. Ils venaient au local quand je les y invitais pour les tenir au courant du résultat de nos activités et enregistrer leurs avis ou leurs ordres. Car parfois ils m'ordonnaient de faire telle ou telle chose, ces braves gens.
- Il ne voulait pas en effet se contenter d'une notoriété rampante, il désirait, sans quitter sa pharmacie, que le monde berbère vit en lui le sauveur suprême. Et à l'instar de Rahmani il revendiqua la création de notre association. Cela ne me dérangeait nullement, car je devinais que la route serait longue, et que l'important pour nous était de réussir.
- Je croyais l'avoir convaincu, mais je dus vite déchanter car il est de ces hommes qui monnayeraient volontiers le destin de leur peuple contre la parution de leur photo dans un journal.
- Il (Hocine Ait-Ahmed, ndlr) m'a toujours fait penser à ces républicains espagnols qui ont eu la patience d'écrire pendant 40 ans sur les murs des capitales européennes "A bas Franco" pendant que le caudillo coulait des jours heureux.
- Car j'étais outré de voir que même à Paris notre langue était traquée d'autant qu'elle l'était lors des réunions de l'Amicale, les cadres et les militants de celle-ci -presque tous des Kabyles- ne devant s'exprimer au cours de leurs réunions qu'en arabe "notre langue nationale". Même au consulat l'arabe était exigé, ce qui amenait ceux des nôtres qui ne pratiquaient pas cet idiome à se faire traiter d'"anglais" comme si être anglais pour ces charabiens signifiait la déchéance. Terrible, isn'it ?
- "Mohand Aarav, me dit-il (Nacef Mohamed, ndlr), quel malheur pour toi de ne pas être juif, car si tu étais mobilisé pour Israël comme tu l'es pour nous, nul doute que tu roulerais sur l'or. Je suis fermement convaincu pour ma part qu'aucun Berbère, surtout parmi les vivants, ne pourra faire ce que tu accomplis pour nous".
- Ce fut d'ailleurs à mon ami Khelil Saïd, qui m'exprimait un jour son admiration pour l'action que je menais, que je fis quelques temps auparavant cette prédiction : "Je suis sûr Saïd que viendra le jour où d'aucuns affirmeront sans scrupule que je n'ai rien fait ou presque tandis que d'autres diront que me suis enrichi au détriment de la cause berbère". Et voilà que la chose arrivait bien plus tôt que je l'avais prévu..." Les hommes nobles ne cherchent jamais à déprécier un autre homme noble. Au contraire ils lui rendent l'hommage qui lui est dû, même s'il n'est pas de leur bord.
- Car la France est de tous les pays du monde celui qui nous est le plus hostile. Avec elle en effet nos isafen sont devenus des oueds, nos idurar des djebel, nos At et nos U des ben ou beni. Comme le dit si bien le grand Ould Slimane Salem "la France nous a béni".
- Oui, n'oublions pas que faute de nous asservir pour toujours, la France a manoeuvré pour nous priver d'une totale liberté. Vous ne voulez pas être français ? Eh bien ! vous serez des arabes. Charybde ou Scylla, la peste ou le choléra. Aux Berbères de leur démontrer qu'ils veulent et peuvent échapper à l'une et l'autre de ces malédictions.
- Il (Salem Ould Slimane, ndlr) s'attardait rarement avec nous, n'aimant pas discuter des choses qui "doivent se comprendre d'instinct". A un Kabyle qui lui demanda un jour de lui expliquer les objectifs d'Agraw Imazighen, il répondit : "Ce n'est pas à moi de te faire connaître ta mère".
- Quand les autorités françaises ordonnèrent mon arrestation, Ould Slimane m'écrivit sur une moitié de feuille de papier : "Ne regrette rien, tu as réussi à réveiller les Berbères". Je te salue, Salem at Slimane, noble fils de la Berbérie, et je salue à travers toi tous les jeunes garçons et filles qui ont rendu possibles les événements de juin 77 et d'avril 80, sans compter ceux qui surviendront encore.
- Malade, sans le sou, soumis aux attaques de mes ennemis et de ceux qui devaient être mes alliés, je devins irritable, coléreux même. Mais cela me rendit plus fort, plus déterminé, convaincu que si j'abandonnais c'en serait fini à jamais du problème berbère. Car je ne vis personne capable, ni par son expérience ni par ses convictions de prendre ma place. J'étais condamné à devenir plus patient, plus résilient ; en un mot plus fort.
in FFS, Espoir et trahison
- Jamais un arabe n'a cédé le pouvoir autrement que par la force (Ibn Khaldoun cité par M.A. Bessaoud)
- Artisans incontestables de l'unité et de l'indépendance de l'Algérie, les vrais Berbères se refusent à la renonciation de leur passé et de leur avenir. Qu'auraient-ils d'ailleurs à gagner en se faisant naturaliser arabes ? Rien d'autre que la fourberie, le mensonge, l'effronterie… Merci ! Même nos mendiants ne se ressemblent pas. Un mendiant kabyle demande l'aumône les yeux baissés. Allah inoub et il s'en va. Tandis que le mendiant arabe, morbleu ! Il est si collant, si insistant qu'il ne manque jamais de se faire rabrouer par ceux qu'il sollicite.
- Au temps où nous étions dans les maquis, "réalités têtues" signifiait que le berbère n'est pas une langue et que se dire kabyle c'était faire du régionalisme, donc oeuvrer contre l'unité nationale. Puisque cet homme (Aït Ahmed, ndlr) n'était pas kabyle - encore moins berbère- qu'était-il donc ? La réponse c'est Mahjoubi Aherdane, le Berbère et berbériste marocain bien connu, qui nous la donne : "En 1962, m'a-t-il dit, j'ai exhorté Aït Ahmed à lutter avec moi pour sauver notre identité. Sa réponse me claqua au visage comme un fouet ("Ne revenez plus me voir, moi je suis arabe")"
- Mais nous nous sommes refusés à entrer dans la famille française qui nous offrait d'indéniables avantages matériels. Devrions-nous donc accepter que notre pays soit arabe avec tous les inconvénients et toutes les tares que cela entraîne ?
- La différence entre l’arabe et le Kabyle est si patente en toutes choses qu’elle ne peut échapper à aucun de nos visiteurs. Elle est aussi apparente aux Egyptiens qu’aux Russes ou aux Yougoslaves tout comme elle n’a pas échappé aux Français qui nous connaissent bien. Un juge de paix français alla, sur recommandation de Maître Hachemi Cherif, rendre visite à Boumediene et ses adjoints dont le PC se trouvait alors à Oujda.
- Messieurs, y a-t-il parmi vous un Kabyle ? demanda le juge.
- Non, pourquoi ?
- C’est une question de confiance. Au revoir messieurs.
Comme l’on voudrait connaître les raisons qui poussent Mohammedi Saïd à vouloir nous arabiser. Je désirerais, dans ce but, poser cette question à ce Saint Augustin de l’islam : «Puisque de l’avis unanime, y compris le vôtre, le Kabyle a plus de personnalité que l’arabe, pourquoi vous obstinez-vous à vouloir arabiser les Kabyles et non à kabyliser les arabes ?»
Viendrait-il à l’idée d'un homme sain d’esprit de vouloir transformer un rosier en ronce ? Indubitablement l’Algérie tire un immense avantage de la présence des Kabyles. Il eût même fallu les inventer s’ils n’existaient pas.
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