LAKHDARIA FARID SAÂED, DIRECTEUR DE L’ENVIRONNEMENT, ACCUSE
«Les collectivités locales sont responsables de cette catastrophe»
Le problème des décharges sauvages se pose avec acuité dans de la wilaya de Bouira, notamment au niveau de la commune de Lakhdaria, à une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya, où ces décharges pullulent, à l’exemple de celles de Madinet El Hayet, El Hazama, El Krachiche et bien d’autres.
En effet, ces dépôts d’ordures à ciel ouvert n’obéissent à aucune règlementation et sont le plus souvent, le résultat d’un incivisme certain de la part de quelques citoyens peu consciencieux et pour qui la protection de l’environnement est pour ainsi dire le cadet des soucis. D’un autre côté, les élus locaux et les collectivités locales y sont également pour quelque chose dans cette prolifération. La commune de Lakhdaria est classée parmi les villes les plus sales de la wilaya et ce de l’avis même de son premier magistrat. Pour rappel, ce dernier avait, au mois de septembre dernier, confié le nettoyage de cette commune à une entreprise spécialisée. Mais la situation ne s’est pas améliorée, et les citoyens expriment leur exaspération et leur inquiétude. Certains d’entre remettent en cause le plan d’action initié par les pouvoirs publics, dans le but d’éradiquer ce fléau. En effet, l’exemple le plus édifiant de ces dépotoirs sauvages qui enlaidissent la commune et constituent un réel danger pour les citoyens, est bien celui de la décharge sauvage de la localité d’El Hazama, située à cinq (05) kilomètres du chef-lieu communal de Lakhdaria. Des tonnes d’ordures s’amoncellent tout autour, donnant une image sordide à cette localité. Bon nombre de riverains interrogés ont exprimé leur colère, vis-à-vis de cette situation qualifiée de cauchemardesque. « Nous vivons au milieu des rats et autres bestioles qui font de cette décharge un véritable vivier. A cause de cette décharge, notre air est devenu irrespirable. C’est franchement invivable ! ». Dans le but d’en savoir plus sur le sujet et sur les mesures prises, dans le but d’éradiquer ce fléau, attache a été prise avec le directeur de l’environnement de Bouira, M. Farid Saâed, qui nous certifiera : « toutes les mesures ont été prises afin d’éliminer une fois pour toutes les décharges sauvages à l’échelle de la wilaya ». Il ajoutera : « Notre département obéit à un schéma directeur, qui comprend la collecte, le transport et l’élimination des déchets. C’est au niveau de l’élimination que nous avons quelques difficultés ». A propos de cette dernière étape, M. Saâed dira : « le problème se pose avec les collectivités locales ». Selon notre interlocuteur, les collectivités locales seraient à moitié responsable de cette situation, il avancera comme argument : « Pendant une certaine période, nous avons dû nous mettre au diapason de ces collectivités, alors que c’est l’inverse qui devait se faire ». Par la suite, le premier responsable de l’Environnement à Bouira soulignera : « désormais, nous sommes en train de procéder à l’éradication quasi totale de ces décharges sauvages ». Comment ? A cette question, le directeur de l’environnement a tenu à expliquer que son département « a injecté près de 25 milliards de dinars dans la création de CET à Ahnif, M’Chedallah, Ras Bouira, Bechloul (…) mais aussi en lançant des formations dans le traitement des déchets de toutes sortes », a-t-il-précisé. Concernant la commune de Lakhdaria et ses innombrables décharges sauvages, le directeur de l’environnement nous dira : « conformément aux directives ministérielles, toutes les décharges sauvages, y compris celles de Madinet El Hayet, El Hazama, El Krachiche, seront éliminées ». Interrogé sur une date précise pour ces fermetures programmées, notre interlocuteur ne s’est pas trop avancé et s’est contenté d’affirmé : « d’ici le premier trimestre 2013, toutes les décharges de la wilaya seront éradiquées ! ».
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