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lundi 5 novembre 2012

Le Soleil d'Algerie: Algérie: Qui cherche à abattre Ahmed Ouyahia, et pourquoi ?


Algérie: Qui cherche à abattre Ahmed Ouyahia, et pourquoi ?


                           
Ouyahia a toujours été l'homme du régime par excellence, son pur produit, et sa façade la plus emblématique. Il était dans les petits papiers du DRS, et figurait en bonne place dans la liste très réduite des présidentiables.

Or, pratiquement du jour au lendemain, il est devenu l'objet d'une disgrâce qui ne prend même plus la peine de se faire discrète, comme à l'accoutumée, dans ce genre de situation.
Il a été brutalement limogé de ses charges de Premier Ministre, effacé des tablettes des faiseurs de rois, et depuis quelques semaines, dénoncé avec une rare virulence au sein du RND, ce parti fantôme dont il avait été l'un des principaux fondateurs, et qu'il avait hissé, en un tournemain au rang de premier parti du pays, avec une majorité ecrasante au Parlement, après une fraude électorale que beaucoup ont qualifié de record, depuis l'indépendance du pays.
Aujourd'hui, ceux-là mêmes qu'il avait lui-même installés aux postes clés du RND se liguent contre lui, et parlent de le bouter hors de ce parti. Ils ont vraisemblablement reçu une feuille de route, pour finir de l'évincer de ce dernier bastion politique qui lui était resté, et qui aurait pu lui servir à un éventuel redéploiement.
Il n'y a donc plus de doute. Les deux clans qui tiennent le pays, le DRS et le clan des Boutef, rejoints par de nombreux généraux du Haut Commandement, ont décidé de débarquer Ahmed Ouyahia. Il semble bien qu'un consensus ait été réalisé autour de cette liquidation.
La grande question est de savoir pourquoi. Est-ce là le résultat du forcing des lobbies d'argent, ceux-là qui se servent de la presque totalité des ressources financières du pays, pour les dilapider dans l'importation débridée de produits de toute sorte ? Ouyahia les avait publiquement dénoncés comme étant le plus grand péril qui menace le pays, sa stabilité, et même son avenir.
Ou bien est-ce pour évacuer un homme qui en sait trop, sur tous les principaux décideurs actuels ? Parce que ses avertissements deviennent gênants ? Parce que sa présence au coeur de la mafiocratie pourrait devenir dangereuse ?
Ahmed Ouyahia n'est pas un ange, et il est lui-même mouillé dans des forfaitures immenses, et ce n'est pas pour rien qu'il porte le peu glorieux qualificatif de "l'homme des sales besognes",  mais ses sorties sur l'assassinat programmé de l'économie algérienne, sur l'extrême nuisance des lobbies d'argent, et sur l'inéluctable catastrophe qui se profile à moyen terme, ne doivent pas être balayés d'un simple revers de la main. Il est ce qu'il est, mais il a eu le mérite d'avoir tiré, avec fracas, la sonnette d'alarme.
Une autre explication de cette soudaine et brutale éviction est tout aussi plausible, même si elle peut sembler quelque peu invraisemblable. Les clans au pouvoir se seraient mis d'accord sur un bien étarnge scénario. Préparer un nouvel homme, pour un destin national, comme on dit. Mais la candidature de ce personnage, pourtant très connu des Algériens, s'est révélée particulièrement difficile à vendre. Parce que le futur candidat, sorti du chapeau, se trouve être le propre frère de l'actuel Chef de l'Etat. P'tit Saïd, comme l'appellent ses compatriotes. Cette candidature est devenue d'autant plus improbable après l'explosion du printemps arabe. Et il semble même qu'elle ait été abandonnée, considérée comme extrêment périlleuse pour tout le régime. Ouyahia aurait lui-même rué dans les brancards, et aurait même menacé de combattre ces ambitions familiales, et claniques.
Le calme qui règne en Algérie, fruit d'une corruption de masse, dans un pays où l'argent coule à flots, aurait-il rassuré le régime au point de l'inciter à déterrer le projet P'tit Saïd ? Et de virer Ouyahia de la scène, par la même occasion ?
En l'absence d'informations sérieuses sur cette question, les spéculations de toute sorte fusent içi et là. Rien que de bien normal. Pour forcer le black-out, et susciter l'interet autour de ce qui se passe dans la Maison de l'Ogre. Là où on se prépare à nous manger en salade.

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