Alors qu’ils peinaient à se représenter en Kabylie
Larbaâ Nath Irathen, Ouadhias, Agouni Gueghrane, Souk El Tenine, et Draâ Ben Kehdda : Cinq communes résolument kabyles qui ont des listes d’un parti islamiste frontalement anti-kabyle, le MSP de Soltani, saigné à blanc lors des dernières élections du 10 mai, en vue de la farce électorale des élections locales du 29 novembre !
12/10/2012 - 19:07 mis a jour le 12/10/2012 - 19:10 par
Larbaâ Nath Irathen, Ouadhias, Agouni Gueghrane, Souk El Tenine, et Draâ Ben Kehdda : Cinq communes résolument kabyles qui ont des listes d’un parti islamiste, le MSP de Soltani, saigné à blanc lors des dernières élections du 10 mai, en vue de la farce électorale des élections locales du 29 novembre ! L’annonce est tombée tel un coup de massue sur la tête tant c’est la première fois que les islamistes gagnent du terrain.
La Kabylie, cette région d’Algérie, qui a de tout temps cohabité de manière sereine avec la religion musulmane, tend–telle à perdre son statut de bastion imprenable pour les partis islamistes ? La question semble friser le ludique, mais aujourd’hui, elle mérite d’être posée. En effet, depuis l’avènement de l’islamise, la Kabylie elle est restée la citadelle imprenable bien que pardonnable, car elle est le dernier bastion où sont encore implantés les groupes islamistes armés.
Tous les mouvements islamistes, tous les partis de cette même mouvance n’ont jamais réussi à s’y implanter. L’Alliance pour l’Algérie verte (MSP, En Nahda et El Islah), à laquelle ses concepteurs prédisaient un destin national après le 10 mai 2012, en est la dernière à avoir fait chou blanc lors des dernières législatives. C’est que les partis islamistes n’ont jamais réussi à placer un élu dans cette région, même au niveau des communes.
La mouvance islamiste en Kabylie est surtout « représentée » par le MSP, dont les principaux représentants bien que leur nombre est insignifiant se disent pour avoir une sorte d’aura, être fervents défenseurs de la langue amazighe, même si cela se fait presque en contradiction avec les idéaux de cette mouvance qui dans son essence est fondamentalement opposée à l’amazighité.
En réalité, le MSP tente de s’y installer à travers son association El Irshad oua el Islah (Orientation et réforme), qui a un bureau à Draâ Ben khedda, important centre urbain situé à 10 km à l’ouest de Tizi Ouzou. L’association El Irshad oua el Islah (Orientation et réforme), association inféodée au MSP a été créée au début des années 1990 par Cheikh Bouslimani assassiné en 1994. Cette association est aujourd’hui présidée par Nasreddine Cheklal, fervent et fidèle serviteur de Soltani.
Cette nébuleuse, difficilement quantifiable dispose d’une solide expérience dans les arcanes du pouvoir et dans l’administration, possède des structures rodées aux compétions électorales, de troupes fidèles et disciplinées, de moyens colossaux en mesure de soutenir, de financer des campagnes de charme pour susciter l’adhésion des populations. Ceci est soutenu par la présence de réseaux constitués de nouveaux milliardaires et de plusieurs de leurs cadres dans certains ministères-clé (Industrie, Travaux publics, Commerce, Finances, Pêche, Petites et moyennes entreprises), ce qui aura permis de constituer un vaste réseau de clients, d’hommes d’affaires et de bailleurs de fonds.
Les membres de l’association, en particulier les femmes, font le porte-à-porte, et proposent des aides à des familles en détresse, afin de les amener à être des leurs. C’est ne investissant l’espace intime qu le MSP a peut être réussi, tout en catimini à élaborer des listes électorales dans ces cinq communes. Jamais pourtant les partis politiques de la mouvance islamiste n’ont réussi à avoir aucune commune à Tizi Ouzou, ni aucun siège, ni à l’APW et ni à l’APN. Que s’est-il donc passé pour que pour la première fois ils arrivent à être en lice dans cinq communes ?
Lounes O.
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